I. Âme sœur contre nature

Chapitre 8 ✅ : Pleurs

Elle ne sait pas ce qu'il lui a prit, de reculer ainsi si vivement, comme si voir son arme de fortune dans le bras de cet homme lui fait plus de mal qu'imaginer l'autre mourir.

À croire que ce qu'elle ressent lorsqu'elle croise le regard du dernier n'est rien comparé à ce qu'elle éprouve pour cet homme qui l'a soignée.

Malgré qu'elle ne veuille l'admettre, elle considère comme un des siens cet homme qui lui a fait confiance, qui lui a montrée une autre image d'elle.

Son cœur, en contradiction avec son âme, et qui sont enfin tous les deux ligués contre sa raison, la tourmentent.

Un affreux mal de crâne la prend. Son cœur se serre, son âme crie délivrance tandis que sa raison resserre un peu plus ses chaînes autour de ces deux derniers.

Elle tombe à genoux, la tête entre ses mains, des cris à en faire froid dans le dos sortant de sa bouche.

L'Alpha, dont les cris de souffrance transperce le cœur, le mettant pour la première fois à nue, ne peut s'empêcher de s'approcher d'elle, pour essayer de la réconforter, de prendre sa douleur sur lui afin d'essayer de la soulager.

Mais lorsqu'il est à deux pas d'elle, elle relève vivement la tête, les yeux rougis et crie violemment.

-Ne t'approche pas le clébard !

Cette phrase lui brise le cœur, son loup couine, mais il ne laisse rien transparaître. Il n'en a pas le droit.

Pourtant, il aimerait lui montrer, lui faire voir à quelle point cette étincelle de haine pure qu'elle lui a lancé, l'a blessé.

Mais autant pour elle que pour lui, il n'a pas le droit de le montrer.

Il se l'a promis, parce que cela ne ferait que lui prouver sa faiblesse qu'elle pourrait prendre comme une invitation à attaquer.

Il n'a pas le droit de lui montrer qu'il se soucie de sa santé. Mais c'est déjà trop tard. Même si sa meute, elle, ne l'a pas vu, ses gestes et paroles des derniers jours ont prouvés le contraire. Il peut toujours essayer de tromper les siens, mais il ne pourra plus se tromper lui-même, ni même son loup.

La chasseuse, son regard toujours ancré dans le sien, a les yeux grands ouverts et tous peuvent apercevoir ses pupilles dilatées et ses veines ressortir. Ses cheveux sont en bataille à force de se les tirer pour essayer d'atténuer sa douleur, et cette haine dans son regard lui est destinée.

Elle n'est plus du tout la même. Les pas en avant accomplis ces derniers jours ont été fait à reculons en l'espace d'un battement de cil aujourd'hui.

Retour à la case départ.

La chasseuse se détourne brusquement, pour regarder successivement à droite et à gauche, d'où Marc et Peter s'approchent à grands renfort de discrétion, malheureusement vainement.

Ils s'arrêtent net lorsqu'elle se relève vivement malgré sa faiblesse, en position d'attaque.

L'Alpha les regarde lui aussi et remarque qu'elle se sent menacée, ce qu'il ne faut surtout pas maintenant, pas dans son état défensif.

Elle pourrait finir par attaquer et faire des victimes. Et il ne doute pas du fait qu'elle n'a pas besoin d'armes pour réussir à blesser un des siens.

-Ça suffit. Ordonne-t-il de sa voix d'Alpha. Reculez. Tous les deux.

Obligés d'obéir, ils s'exécutent, non sans grogner de désapprobation.

Ils souhaitent simplement protéger leur Alpha, tout comme leurs loups, mais il leur en interdit.

Michael reporte à nouveau son attention sur la fille apeurée devant lui. Il la surprend en train de fixer avec insistance le bras de son médecin.