I. Âme sœur contre nature

Chapitre 36 ✅

Après cette scène quelque peu émouvante, tous sont restés dans un silence religieux alors que le Roi a suivit sa fille dehors.

Michael a préféré les laisser seuls, car ils ont sûrement bien des choses à se dire, et il comprend que son père veuille la réconforter lui même. Pour une fois, et bien malgré l'envie dévorante de son loup d'y aller lui même, il laisse quelqu'un s'occuper de sa moitié à sa place.

Mardil fait de même en silence, même si comme l'Alpha, son lien le tiraille pour aller s'acquitter de cette mission lui même.

C'est en la voyant si vulnérable qu'ils ont compris qu'ils ne pourraient jamais vraiment empêcher que de telles épreuves croisent sa route, car ce n'est tout simplement pas de leur ressort. En revanche, ce qu'ils peuvent faire, c'est la soutenir dans toutes celles qui joncheront sa route, être toujours là pour l'aider, la réconforter.

De toute évidence, sa vie à été bien mouvementée jusqu'ici, et son Destin ne semble pas vouloir devenir plus tendre à l'avenir.

Elle va devoir surmonter cette nouvelle épreuve. Beaucoup penseront sûrement que retrouver sa famille biologique après tant d'années devrait être une bénédiction, mais pour elle, ça n'est pas le cas. Enfin, ça l'est peut être, mais bien d'autres choses font passer cet aspect positif à la trappe.

Michael et Mardil ne peuvent qu'essayer de la comprendre, mais en réalité, ils le savent, ils sont bien loin de comprendre tout, car il n'ont simplement pas le même vécu.

Même si leurs passé à tout deux est loin d'être rose, celui de cette jeune femme est sûrement le pire de tous. Pourtant, dans cette obscurité qui l'entourait, la faisait suffoquer, elle avait toujours su trouver une lumière, un point d'ancrage, peut être un rêve, pour toujours avancer, sortir la tête de l'eau.

Et pour ceci, ils doivent savoir ce qu'elle ressent, ce qu'elle va sûrement confier au Roi, son père.

Alors ils utilisent tout deux leur lien particulier avec elle pour savoir ce qu'elle pense, car tout ce qu'on dit passe d'abord par la pensée.

Le Roi quand à lui a suivi sa fille d'un pas rapide, et la surprend assise sur le rebord de la fontaine, ses larmes rejoignant l'eau claire dans un clapotement régulier.

La voir ainsi lui brise le cœur. Elle a l'air si perdue, si fragile, qu'il n'a qu'une envie, la serrer dans ses bras, faire son rôle de père, protégeant son enfant, le soutenant quoi qu'il arrive.

Il s'approche doucement de sa fille. Celle ci, l'entendant approcher, relève la tête et voyant qui approche, essuye rapidement ses larmes.

-Ça ne sert à rien de te cacher devant moi. Dois je te rappeler que je t'ai vu en petites culottes ? Essaye t il de la faire sourire, vainement.

-Je suis désolé, mais je ne m'en rappelle pas, se contente t elle de répondre en reprenant sa contemplation de l'eau, le regard perdu dans ses pensées.

-J'imagine que c'est du à ton jeune âge à cette époque, essaie de dédramatiser son père, déçu de ne pas avoir réussi à la faire un temps soit peu sourire.

Elle ne répond rien, son regard évitant toujours soigneusement le sien.

-Arwen... Commence t il hésitant. Je ne peux qu'imaginer à quel point tu as pu souffrir ces dernières années, et je te jure que nous aussi, nous en en avons souffert.

-Mais si c'était à refaire, vous le referiez n'est ce pas ? Demande t elle subitement.

-Honnêtement, oui. Personne ne souhaite perdre ses enfants, mais il s'avère que dans certaines situations...