Chapitre 29 ✅

3.6K 273 12
                                    

Mardil, ayant vu que son apprentie n'était toujours pas rentrée lorsque la lune était déjà haute dans le ciel, était allé la chercher, fouillant les moindres recoins de la forêt.

Il était tout d'abord allé vers la cascade, pensant qu'elle y serait, mais il avait vu faux.

La matinée est désormais déjà bien entamée qu'il erre toujours dans la forêt. Il allait abandonner quand il entend de légers sanglots. Il suit la source du bruit et tombe sur celle qu'il cherchait, assise contre le tronc d'un arbre, un larme dégoulinant le long de sa joue.

La voir pleurer lui fait toujours autant de mal.

Désireux de l'aider, il s'assoit doucement à ses côtés et passe délicatement un bras autour de sa nuque.

Seul son corps, secoué de légers tremblements, est témoin de ses sanglots précédents.

Alors qu'il va lui demander ce qui a pu la mettre dans un tel état, elle prend avant la parole, d'une voix incertaine.

-Qu'est ce qu'est le bien ? Et le mal ?

Étonné d'une telle question, il prend le temps de réfléchir avant de répondre.

-Le bien et le mal sont beaucoup de choses à la fois. Ils n'ont pas de définition fixes, elles sont changeantes. Mais elles dépendent surtout de la volonté des gens et des actes qui en découlent. Le bien, je dirai que c'est faire plus attention aux autres qu'à soit même, vouloir leur bien et leur bonheur. Le mal, et bien c'est l'inverse. C'est faire souffrir les autres, que ce soit volontairement, ou par vengeance.

-Mais lorsque qu'une action fait plaisir à certains et du mal à d'autres, comment faire ?

L'elfe est pris au dépourvu par cette question pour le moins inattendue. Il se peut donc que sa tristesse soit liée à un dilemne. Mais quel dilemne peut être aussi gros pour être aussi bien que mal ? Tout ce qu'il peut faire est essayer un temps soit peu d'alléger son esprit.

Il répond donc

-C'est à la personne de choisir en son âme et conscience. Mais elle peut aussi choisir de laisser passer le temps, voir comment évolue les choses. Peut être que plus tard, soit grâce au temps, soit grâce à d'autres personnes, la situation s'améliorera et qu'elle verra d'un autre œil ce qui la faisait douter.

Elle le regarde longuement dans les yeux, puis finit par hocher doucement la tête, plus pour elle même que pour lui.

-On retourne à la cascade ?

Elle avait demandé ça comme ça, comme si son malaise s'était évaporé avec cette petite discussion, mais, même si elle a détourné très vite le regard, il avait vu cette étincelle d'inquiétude qui prouve qu'elle est encore tiraillée.

-Maître ? L'interpelle t elle, je sortant de ces pensées. Nous sommes déjà en retard.

-Oui, pardonne moi. S'excuse t il, sortant de ses pensées. Et non, nous ne sommes pas en retard. Le matin c'est priorité à tes questionnements, ce qu'on vient de faire. Donc nous avons déjà commencé, lui sourit il. Oh, et ne m'appelles plus Maître. Pour toi, ce sera toujours Mardil.

Elle hoche simplement la tête, contrairement au petit sourire encore timide auquel il s'attendait.

Déçu, il n'en laisse cependant rien paraître et prend la tête du chemin.

Ils arrivent rapidement à la cascade, c'est ainsi qu'elle se rend compte qu'en fait elle n'a fait que tourner autour, s'en trop s'en éloigner.

Ils s'assoient cette fois directement sur les pierres plates du lac et Mardil l'invite à parler.

I. Âme sœur contre natureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant