I. Âme sœur contre nature

Chapitre 11 ✅ : Cachotteries

Marc est sur le point de s'assoupir, plusieurs heures s'étant écoulées et la chasseuse dormant toujours à poings fermés, lorsqu'il entend gémir. Il se lève plus vite que son ombre, définitivement réveillé et s'approche du lit.

Il voit la fille gigoter, sans pour autant se réveiller, comme prise de cauchemars. Pourtant elle avait bien dormi la dernière fois, alors pourquoi son sommeil est-il agité maintenant ? Serais-ce en rapport avec ce que cet ambassadeur de malheur lui a fait ? Si c'est le cas, son Alpha risque de ne plus pouvoir se contrôler. Mais il doit malheureusement l'en informer lorsqu'il sera revenu.

Pour l'instant, il doit essayer de calmer ses mauvais rêves. Il la prend par l'épaule et la secoue, mais elle ne se réveille pas, même quand il force un peu plus.

C'est comme si elle était prisonnière de son propre rêve.

Ne sachant pas quoi faire, il allait appeler son Alpha par le lien en espérant que par sa présence, il l'aide, mais l'ambassadeur franchit le seuil avant qu'il n'ai pu le faire.

Il se met devant sa Luna dans un geste protecteur et montre ses canines, en signe d'avertissement.

Mais l'invité non désiré en fait fi. Il continue d'avancer vers le lit, malgré les grognements de plus en plus intenses.

Alors qu'il essaie de le contourner, le loup lui prend le bras et lui plante ses griffes involontairement, son début de métamorphose enclenchée.

L'invité s'arrête et plonge ses yeux dans ceux du lycan. Le loup est rassuré lorsque son invité lui montre grâce à ses pouvoirs ses intentions.

Il range crocs et griffes et se décale. La créature surnaturelle s'avance vers la jeune femme et pose sa main sur son front après avoir détaillé son état quelques instants. Il ferme les yeux et une douce lueur illumine sa main.

Les gigotements de la chasseuse s'atténuent, jusqu'à s'arrêter. Sa respiration devenue étatique a retrouvé son rythme normal.

Ses cauchemars ont été apaisés. Ce peuple tient décidément bien son nom de Peuple Guérisseur.

Sans un mot il sort de la chambre.

Marc se rassoit à sa place après s'être assuré de l'état de sa Luna.

La longue attente reprend donc.

...

Une heure plus tard, elle bouge à nouveau, cligne des yeux et c'est avec une migraine horrible qu'elle s'assoit doucement en se massant les tempes.

Marc se rapproche et sentant sa douleur redescend dans la cuisine au pas de course.

Il remonte quelque secondes plus tard avec un verre d'eau et un médicament qu'il lui tend. Elle le regarde, méfiante, puis le prend finalement avant de soupirer de bienfaisance.

Elle reporte son attention sur Marc et essaie de se rappeller ce qu'il s'est passé, sans succès.

-Qu'est ce qui s'est passé ?

-Tu as subitement paniquée et tu as cherché à partir. On arrivait plus à te faire entendre raison, tu ne voulais plus rien entendre. Puis tout à coup, tu t'es évanouie, raconte-t-il.

-Hum... Marmonne-t-elle, dubitative.

Elle fait croire qu'elle se contente de cette réponse, mais quelque chose lui dit qu'il ne lui révèle pas tout. Quelque chose cloche. Comme le fait qu'elle se soit évanouie. Qu'ils l'aient assommée serait plus convaincant, mais même s'il lui aurait dit ça, elle aurait su que ce n'était pas vrai.