I. Âme sœur contre nature

Chapitre 16 ✅ : Tentatives

Plusieurs loups dont les quatre Bêtas, se sont regroupés au pied de l'arbre, attendant de voir la suite.

Beaucoup sont curieux, d'autres inquiets, comme eux.

Voir la Luna Suprême dans cet état les fait souffrir, mais c'est surtout sentir celle de leur Alpha, causée par celle de sa compagne, qui les inquiète.

Jamais ils ne l'avaient vu ainsi.
Lui d'ordinaire impénétrable, qui ne montre jamais ce qu'il ressent, est désormais comme un livre ouvert.
Ils peuvent ressentir tout ce qu'il éprouve car il ne se cache plus. Et à cet instant, il est excédé. Il tourne en rond en bas de l'arbre, grognant parfois lorsqu'il lève les yeux vers la cime de l'arbre.

Les loups le sentent, il n'est pas loin de perdre le contrôle. Alors cet ambassadeur a intérêt à la redescendre vite fait bien fait s'il ne veut pas avoir un loup enragé sur le dos.

Mais malheureusement, celui-ci ne sait pas quoi faire. C'est tout à fait inédit dans l'histoire des elfes. Jamais un elfe n'a réveillé sa nature après des années de vie comme un humain lambda. Ils vivent dès leur naissance en pleine conscience de leur nature magique, en symbiose avec elle et son origine, leurs origines.

Alors il ne sait pas quoi faire, car il ne sait pas comment elle va réagir. C'est une situation très délicate.

-Je peux t'aider, tente-t-il bêtement, n'ayant pas d'autre idée.

-Non... Souffle-t-elle, plongeant son regard dans le sien. Tu ne peux pas... Murmure t elle. Tu ne sais pas comment m'aider ! répond elle alors qu'il comprend qu'elle lit inconsciemment ses pensées.

-D'accord, d'accord, essaie t il de la calmer après un nouveau cri de douleur alors qu'elle se balance d'avant en arrière. Moi je ne sais peut être pas comment t'aider, mais je connais quelqu'un qui pourra très certainement remédier à ton état.

-Et pourquoi te croirais je ? Demande t elle, les yeux levés vers lui avec un regard mauvais.

-Parce que, bien que cela puisse te paraître impossible, dans ta tête de chasseuse, je ne te veux aucun mal. Tu le sens, n'est ce pas ? L'interroge t il. Alors pour que je puisse te mener à quelqu'un qui pourrait te soulager, tu as juste à descendre de cet arbre, et me suivre jusque chez les elfes, révèle t il en lui tendant une main.

Mais cette phrase ne lui a pas plu.
Elle ne veut pas aller chez les elfes. Elle ne peut pas.

-C'est hors de question ! Hurle t elle en faisant un grand geste de la main pour repousser la sienne.

Ce grand geste à pour effet de faire bouger une brindille juste en dessous de lui qui se mouve à une vitesse vertigineuse pour agripper son bras. Celui ci se retrouve plaqué contre le tronc avant que la branche ne resserre son étreinte, jusqu'à ce que son bras soit prisonnier entre le tronc et elle qui s'est fusionnée au tronc pour le retenir.

Il ne peut retenir une grimace de douleur. L'étreinte est tellement intense que son bras rape contre le tronc. En temps normal, sa peau se serait adaptée aux rainures de l'arbre, comme elle quand elle s'est balancé à la branche la journée précédente, mais la magie de cette fille coulant dans l'arbre l'en empêche. Seul un elfe peut faire mal à un autre elfe à travers la nature.

Sinon, celle ci est le meilleur ami de ce dernier.

Choquée par ce qu'elle vient de voir, et surtout par le fait que c'est elle même qui l'a fait, elle met une main devant sa bouche tandis qu'une larme solitaire roule le long de sa joue et tombe dans le vide avant d'atterrir sur le loup en bas, qui s'arrête de tourner en rond et émet un hurlement, telle une plainte, avant de grogner de plus belle vers elle.