I. Âme sœur contre nature

Chapitre 13 ✅ : Hors De Controle

Michael était finalement sorti de sa transe, tout comme Marc et Matt. Ils avaient tous retenus leur souffle lorsqu'elle avait sauté dans le vide.

Et c'est avec soulagement qu'ils l'avaient observés revenir avec une certaine aisance sur une autre branche. Aisance qu'ils ne voyaient que très rarement.

Mais s'il ne l'avait pas suivi, s'il ne l'avait pas rattrapée, c'est parce qu'il a senti son énervement, et cette Aura meurtrière qui avait fait sa subite apparation, après les yeux translucides... Jamais il n'en avait ressenti une d'une telle intensité. Même dans ceux de sa race, une aura si violente et si forte est rare. Et pourtant ce n'est pas la réputation des loups d'être des tendres. Au contraire, ils sont possessifs, colériques et assez susceptibles.

C'est lors qu'il se dit qu'il avait sûrement posé LA question qui ne fallait pas.

Et puis, il avait senti son trouble, son tourment, ses questions toujours sans réponses. Il avait même entendu ses pensées. La voir désemparée comme ça, ça lui causait un pincement qu'il ne saurait décrire.

C'est le lien, il le sait, il le sent. Il se renforce, malgré lui, malgré qu'il veuille le moins montrer que son état l'affecte, que ses sentiments négatifs le retourne, qu'il veuille toujours courir pour la soulager et l'aider.

Malheureusement, il se rend bien compte qu'à ce moment là, la meilleure chose à faire est de la laisser seule, pour qu'elle puisse se calmer. Car si elle est partie, si elle s'est enfui par le chemin le plus court, c'est pour éviter de faire quelque chose qu'elle aurait regretté. Il l'a senti. Sa colère était telle qu'elle a alourdie l'atmosphère de la pièce d'un coup, rebellant brusquement les loups dans les esprits sous la menace alors qu'elle a bien failli perdre le contrôle d'elle-même.

Il avait quitté la chambre en dernier, voulant s'assurer qu'elle se porte bien. Comprenant qu'il lui faudrait un moment, il avait décidé de tourner les talons, toujours aussi perturbé par ce que le lien lui faisait ressentir.

Cette journée l'a épuisé. Il l'a passé en compagnie de ses Quatre Bêtas, racontant aux deux absents tout ce qu'ils avaient loupés, tout ce qui concernait cette fille, et avait répondu aux questions de tous les membres de sa meute qui devenaient de plus en plus insistants, au point de rester à stagner devant le seuil de la maison principale des heures durant.

C'est exténué, le crépuscule précédant le passage de la Lune, qu'il s'apprête enfin à dormir.

En passant dans le couloir menant aux chambres, il s'est arrêté devant la sienne. Ne voulant pas rentrer au risque de la réveiller, il poursuit son chemin après quelques secondes et passe le seuil de sa propre pièce.

Demain serait un nouveau jour et tout sera rentré dans l'ordre. Du moins c'est ce qu'il croyait...

...

L'aube s'est levée et L'Alpha l'a accompagnée. La course du soleil rythmait le quotidien des loups, il en était ainsi depuis des générations, et il en serait ainsi encore bien après sa mort.

Il s'est préparé, et est sorti de sa chambre pour rester planté devant celle de la personne destinée à être sa compagne. Décidé à ne pas passer son chemin cette fois, il toque doucement. Il attend quelques instant, et ne percevant aucun son, aucun mouvement, il ouvre la porte, voulant confirmer ce mauvais pressentiment qu'il a depuis hier soir.

Et il trouve bel et bien le lit tel qu'il l'a laissé hier. Toujours aussi bien bordé, sans aucune trace d'un quelconque corps ayant ne serait-ce qu'effleurer le matelas. Rien dans la pièce n'a bougé, même la fenêtre par laquelle elle s'est enfuie est restée ouverte, les rideaux volant au gré du léger vent. Il rentre dans la pièce, avance jusqu'à la fenêtre et la voit...