Chapitre 6 ✅ : Panique

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Alors c'est vrai...

Elle avait vraiment tout fait foirer.

Ça fait trois jours. Trois jours aujourd'hui qu'elle n'a pas vu Peter, le médecin.

Et l'Alpha aussi quand elle y repense. Mais ce n'est pas sa présence qui lui manque. C'est celle de cet homme.

Celle de l'homme qui, comme lui avait dit l'Alpha, lui avait accordé sa confiance. Cette présence bavarde et amicale absente l'attriste.

Elle se rend compte seulement maintenant comment elle aimait l'écouter raconter sa vie, ses petits problèmes, ses joies comme ses peines.

Elle avait eu l'impression d'être vue d'une autre façon que celle qu'elle a toujours connue aux côtés de son Père.

Et cette façon était...

Tellement plus agréable.

Il n'avait pas eu peur d'elle comme ses semblables. Il ne s'est pas courbé devant elle.

Il lui a donné des conseils, lui a révélé ses secrets, lui a partagé sa vie.

Il ne s'est comporté, ni comme un geôlier, ni comme un médecin banal comme il aurait dû.

Non.

Il s'est comporté en...

Ami ?

Ce mot lui est très vague. Mais elle sait que cela signifie à peu près tout ce qu'elle a pu ressentir lorsqu'il était là. Tout ce bien autre que physique qu'il lui a fait.

Il n'a pas seulement soigné les blessures de son corps mais aussi apaisés celles invisibles de son âme, celles qu'elle se cache à elle-même tellement bien qu'elle oublie qu'elles existent la plupart du temps.

Hors, son absence a remit toutes ses plaies à vifs. Et désormais, elle a du mal à les cacher.

Elle se l'avoue...

Elle aimerait avoir une vie comme la sienne.

Alors qu'elle s'imagine à sa place, des nausées la prennent subitement et elle recrache de la bile au sol.

Ça recommence, pense-t-elle.

Il y a deux jours, le lendemain de l'incident, des maux de tête sont apparus.

Hier, elle était tellement faible qu'elle n'arrivait plus à se lever et aujourd'hui, elle vomit le peu qu'elle avale.

À ce rythme là, elle ne tiendra pas longtemps.

Et le médecin qui n'est pas là quand il faut.

Elle ne peut s'en prendre qu'à elle.

Si elle n'avait pas menacé et presque étranglé son enfant, rien ne ce serait passé comme ça. Il serait sûrement là, à la soigner de son mal en ne pouvant s'empêcher de débiter un flot continue de paroles toutes sans importances et pourtant si significative de la vie.

Ah... Aha...tousse-t-elle violemment en riant nerveusement. Ce n'est vraiment pas le moment de penser à ça...

Ses paupières se ferment doucement au même rythme que le soleil couchant.

°°°

Cela fait à peine cinq minutes qu'elle a difficilement ouvert les yeux qu'une présence s'approche de sa cellule. Elle entend la porte être déverrouillée et les pas de son visiteur retentir dans la pièce.

Elle n'a même plus la force de tourner la tête pour voir de qui il s'agit.

Mais elle sait que ce n'est pas la personne qu'elle aimerait voir à ce moment là.

I. Âme sœur contre natureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant