Chapitre 52 : Dans les entrailles de la terre

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Davian observa ses compagnons. Comme prévu, ce fut Ahelys qui s'avança :

"Donc, ça arrive partout ? Ça expliquerait des choses..." murmura t-elle, plus pour elle que pour les autres.

"Que dites-vous ?" interrogea Garzod, inquiet.

"C'était une réflexion que je me faisais." fit la princesse avec un geste de la main, comme pour chasser une mouche. "Nous avons été attaqués par des animaux un peu plus tôt sur notre trajet. Ce que vous nous dites pourrait l'expliquer..."

"Certainement ! Les elfes sont formels, toute vie sur Elunae est ébranlée. Les populations ne le ressentent pas encore, parce que nos normes sociales sont plus fortes que nos instincts. Mais il s'agit d'une forme d'agressivité sans précédent." confirma le roi Nain, sa main sur sa barbe. "Il faut que vous nous aidiez ! Notre peuple n'est pas fait pour la bataille, nous sommes des bâtisseurs. Et les elfes ne peuvent pas être partout !"

Pensif, Khorman ajouta :

"Comme vous l'avez dit, cela fait partie de notre rôle d'enquêteurs. Cela cache quelque chose... Nous n'étions pas venus avec cet objectif en tête, mais..."

"Avec quel objectif, alors ?" s'agaça Garzod, impatient.

"Nous n'étions simplement pas au courant de votre problème." tempéra Ahelys. "Mais nous avions pour idée d'inspecter vos registres de compte. Etant donné que vous êtes le pays le plus important pour l'économie du continent, peut être des irrégularités dans les échanges de ressources auraient pu nous mener à un indice. Pas forcément en votre dévafeur." précisa t-elle, alors que le regard de l'Immortel nain se faisait plus sévère.

La sirène avait réussi à calmer le jeu.

"Je vois, je vois. C'est un bon plan d'enquête. Mais il pourra attendre. Vous êtes d'accord ?"

Khorman et Ahelys acquiescèrent de concert. Avec un temps de retard, Davian hocha également la tête. Il n'était pas à la manœuvre mais comprenait assez bien la situation pour donner son avis.

"Ne perdons pas de temps !" proposa l'Orc. "Nous marchons depuis longtemps, prenons quelques minutes pour reprendre des forces, mais mettons-nous en route tout de suite après !"

La sirène approuva d'un simple signe de tête. Davian se sentait fourbu, mais il lui aurait paru désinvolte de demander un répit supplémentaire. Il se devait d'être à la hauteur de son rôle. Sa seule inquiétude restait...

"Ces fameux vers géants... ?" demanda-t-il, hésitant. "Ils sont grands comment ?"

"Il sont aussi longs que la moitié d'une percée moyenne. Et plus hauts que trois nains ! Les plus gros peuvent vous gober entier." jugea Garzod d'un coup d'œil vers le jeune forgeron.

L'intéressé déglutit avec difficulté.

"Leurs dents sont acérées, elles couvrent tout le long de leurs mâchoires rondes." continua le roi nain, au grand désespoir de Davian. "Mais le plus dangereux, ce sont leurs attaques surprises. Ils dévorent la terre aussi bien que la chair, et progressent dans le sol à toute vitesse sans un bruit. On ne peut que sentir un petit tremblement avant de se retrouver devant la gueule grande ouverte du ver. Là, il est trop tard."

Je veux rentrer à la maison.

La pensée saisit Davian sans qu'il n'aie le courage de l'assumer.

"Si on n'est pas préparés." compléta Khorman, qui avait perçu la détresse du jeune homme. "Je peux utiliser ma magie pour les détecter."

Tout le monde se tourna vers lui.

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