- Tu es sûr de toi ? lui demanda Maria pour la dixième fois au moins.
- Oui, je suis sûr, répondit Thomas, las de sa répétition. Je ne peux pas rester là, les bras croisés, à faire comme si de rien n'était. Des personnes sont responsables de tous ces morts, il faut aller les voir ! Il faut que la population sache !
- Très bien vas-y, mais promets moi une chose. Ne dis pas à tout le monde ce que nous savons. Si tu veux aller récupérer des informations, ce n'est pas le moment de créer une émeute.
Thomas soupira et acquiesça. Il allait commencer à préparer ses affaires pour partir, lorsque lui vint une idée. Il fut d'ailleurs étonné de ne pas l'avoir eue plus tôt
- Jeff, lança-t-il, tu m'accompagnes ?
L'américain se retourna vers lui, sa bouche formant une moue de colère.
- Tu te souviens que j'existe, dit-il hargneusement. C'est pas trop tôt.
Thomas, surpris de la réaction de son ami, le rassura ainsi :
- Mais bien sûr que je me souviens que tu existes, qu'est ce que tu racontes ? C'est toi qui est allé bouder depuis tout à l'heure. Il soupira un coup, puis reprit. Tu viens avec moi ?
- D'accord, répondit l'américain avec un air un peu honteux. Il semblait être conscient de sa bêtise.
Thomas lui intima d'aller chercher des affaires chez lui pendant qu'il s'occupait de celles Lizzie et lui. Il prit simplement son sac de cours, pratique et léger, dans lequel il fourra quelques caleçons, trois tee-shirt, et la même chose pour Lizzie. Il prit aussi deux gourdes, en prenant soin de les remplir au maximum, et le plus de boîtes de conserves qu'il pouvait trouver. Il glissa un couteau de chasse dans la poche de devant, ainsi qu'une bombe lacrymogène trouvée chez un particulier, dans la ville. Il attacha ensuite deux sacs de couchage sur le dessus du sac à dos. Le poids étant bien reparti, le tout paraissait assez léger. Thomas pourrait courir sans problème s'il gardait le dos à peu près droit.
Quand il eut terminé, il toqua à la chambre d'à côté pour voir si sœur était prête aussi. Elle dormait. Thomas s'attendrit en la voyant allongée ainsi, sur le côté, les mains croisées délicatement devant le visage. Il se mit à penser que, si rien ne s'était passé, Lizzie serait sûrement dans la même position en ce moment, dans les bras de leur mère.
Cette pensée douloureuse le força à revenir à la réalité. Plus jamais sa petite soeur ne s'endormirait dans le réconfort maternel. Et il y avait des coupables à cette injustice. Il se tourna vers Maria.
- Tu es certaine de ne pas vouloir venir avec nous ? Demanda-t-il. La petite t'apprécie énormément.
- Je ne suis pas faite pour l'aventure, tu le sais très bien. Elle lui sourit tristement. Tu vas me manquer, Thomas.
- Toi aussi tu vas beaucoup me manquer
Il alla chercher Lizzie dans la chambre. Comme il n'avait pas envie de la réveiller, il la prit dans ses bras. Dans l'entrée, Maria l'aida à enfiler son sac à dos, puis il prit le chemin vers son ancien immeuble, là où devrait l'attendre Jeff. Au moment de voir son amie disparaître au coin de la rue, il se retourna.
- Maria, tu es quelqu'un de bien tu sais, lui cria-t-il. Je regrette qu'on se soit disputé au collège. J'aurai aimé mieux te connaître.
Il faisait référence à leur courte relation et à la dispute qui avait suivi. Elle fit de même en lui répondant.
- Il est largement temps d'effacer les erreurs passées, puis avec un sourire, elle dit : Je crois que la ville a besoin d'un renouveau, je me vois bien maire !
- Ils voudront tous t'élire, je n'en doute pas !
- Adieu, Thomas Martin.
- Au revoir, j'espère !
Offrant un dernier sourire plein de tristesse à celle qui fut sa seule amie pendant les semaines les plus dures de sa vie, Thomas reprit son chemin. Il n'aimait pas les adieux.
Quand il arriva devant l'immeuble où il avait grandi, où il avait connu son meilleur ami, où il avait embrassé une fille pour la première fois, Maria d'ailleurs, mais aussi l'immeuble où ses parents sont morts, Thomas fut secoué de sanglots silencieux. Tremblant, il dut poser Lizzie par terre, la réveillant au passage. Il s'assit à ses côtés et posa sa tête dans ses bras. Des larmes se mirent à couler sur ses joues. Il pensait qu'il serait facile de partir. Il n'avait pas tort. C'était de revenir à cet endroit qui lui faisait du mal.
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Némésis
AventuraThomas a 17 ans. Il a un meilleur ami, une petite soeur et même une petite amie. On pourrait le considérer comme un adolescent banal. Mais un événement va changer sa vie. Un événement qui va tuer 95% de la population mondiale. Un virus. Il n'est p...