Thomas fut déçu qu'elle n'ait pas répondu à sa question, mais il n'en était pas surpris. Où auraient ils pu se voir ? Ça datait forcément d'avant le virus, et alors comment pouvait il s'en souvenir ? Pourtant, il la reconnaissait. Son regard fier et ses cheveux courts lui étaient familiers... Sauf qu'il ne se souvenait pas de son prénom. Il ne l'a découvert que lorsque son chef de patrouille lui avait demandé son avis.
L'autre personne qui lui paraissait connue était ce jeune garçon présent avec eux dans la tente. Il avait décidé de lui parler le lendemain mais l'occasion se présenta plus tôt, lorsqu'il vint de lui même s'asseoir à côté de Thomas.
- Je m'appelle Dario. Sa voix était encore celle d'un petit enfant, ce qui eut pour effet d'attendrir Thomas. Il prit en pitié ce pauvre gamin placé à l'écart des autres.
- Et moi Thomas. Voici Jefferson et Lizzie. La chienne s'appelle Newton.
- Elle a de la chance. Ici, Lucas a fait tuer les animaux de compagnie pour se nourrir. Je n'ai pas voulu qu'ils prennent mon Tobby... alors je me suis battu et ils m'ont mis ici.
Ses yeux se remplirent de larmes qu'il tentait de cacher dans sa manche. Thomas faillit sourire devant le triste spectacle qu'il offrait, essayant de paraître courageux mais dévasté par la mort de ce qui devait être son hamster, ou un cochon d'Inde.
- Tu sais, tu as le droit de pleurer, ça fait du bien, dit il pour le réconforter, souvent ce qui est douloureux c'est de garder ce qui te blesse à l'intérieur.
Dario fondit alors en sanglots, laissant ses larmes épaisses couler à flots le long de ses joues. Thomas le prit dans ses bras et le serra contre lui, s'efforçant de ne pas prêter attention à la morve de l'enfant qui tombait juste à côté de son tee-shirt.
- Je suis désolé, je ne devrais pas pleurer, dit-il une fois qu'il se fut calmé. Je suis sûr que toi tu n'aurais pas pleuré.
- Si, j'ai pleuré moi aussi. Un moment où j'étais seul, lui dit-il en chuchotant.
- Mattias n'aurait pas pleuré lui. C'est mon grand frère, expliqua-t-il, il était malade, comme Lizzie, et il est parti de la ville. Mais je sais où il est, ajouta-t-il à l'oreille de Thomas, quand je sortirai j'irai le retrouver.
Thomas n'eut pas le coeur de lui dire ce qu'était certainement devenu ce Mattias. Quand on est jeune, il n'y a que les faux espoirs qui permettent de tenir.
Puis il se souvint de ce qui le faisait tenir depuis le début. L'espoir de revoir Alix et que Lizzie s'en sorte.Finalement, ce n'est pas que lorsqu'on est jeunes. Tout le monde a son Mattias, son espoir quelque part, il est seulement plus ou moins proche.
***
Plusieurs heures plus tard, Thomas s'endormait. La voix dans sa tête ne dit pas grand chose ce soir là. Il avait peur de ce que cela pouvait signifier, alors il appela, du plus fort qu'il pouvait :
- Lizzie ? Lizzie tout va bien se passer ! Lizzie... Réponds moi ! Il faut que tiennes, toi aussi tu as un Mattias quelque part, penses-y et réveille toi...Lizzie...
Enfin, sa voix répondit. Elle semblait ressortir d'un long tunnel, elle était enrouée, mais elle était présente.
Thomas... c'était toi mon Mattias... pourquoi tu me mens ?
Il eut alors l'impression que le sol en dessous lui se brisait, qu'il tombait eu ralenti. Lizzie le regardait d'en haut et répétait, dure, accusatrice.
Pourquoi tu me mens ?
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Némésis
AvventuraThomas a 17 ans. Il a un meilleur ami, une petite soeur et même une petite amie. On pourrait le considérer comme un adolescent banal. Mais un événement va changer sa vie. Un événement qui va tuer 95% de la population mondiale. Un virus. Il n'est p...