Chapitre 17

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Thomas rampa jusqu'à la lisière de la forêt. Il voulait être sûr, il voulait voir. Il resta camouflé derrière les arbres et se positionna d'une manière à voir toute la clairière. Trois soldats étaient au pied du mur que Jefferson les avait aidé à franchir à peine deux minutes plus tôt. Leurs uniformes bleus se détachaient nettement sur la pierre blanche, et Thomas pouvait voir leurs fusils qui fumaient encore, malgré la distance. Ce ne sont pas des armes automatiques, remarqua-t-il. Il observa les autres soldats qu'il pouvait voir, et le même constat le surprit. 

Ce n'est pas la vraie armée, conclut-il. Ils étaient tous armés jusqu'au dents, mais aucun n'avait de mitraillettes, leurs couteaux étaient tous de différentes tailles et leurs casquettes de différentes couleurs. Quelqu'un, quelque part, avait pris le pouvoir sur une grande partie de la France. Voire de l'Europe. Et avait créer une milice armée de tout ce qu'il ou elle avait pu trouver. Ne disposant d'aucuns moyens de recevoir des informations depuis plusieurs semaines, Thomas ne savait rien de la manière dont les choses s'étaient arrangées entre les gouvernements. Il était cependant persuadé qu'une personne capable de mettre en place des armées dans le but d'enlever les enfants et de tuer les résistants ne pouvait pas être quelqu'un de bien.

Enfin, au milieu de la clairière, il vit un attroupement de gardes se disperser lentement et laisser la place à deux jeunes hommes en blouse blanche. Ils s'agenouillèrent autour d'une masse sombre et commencèrent à la toucher en plusieurs endroits. 

   - Qu'est ce qu'ils font ? Demanda Dario, inquiet de ne pas voir leur ami. 

   - Je crois que c'est lui. Ils l'examinent. 

L'un des médecins se releva et cria un ordre à un des soldats. Celui-ci se précipita vers le village et revint cinq minutes plus tard, accompagné d'un homme et d'une femme qui tenaient un brancard. Thomas poussa un soupir de soulagement. 

   - Il n'est pas mort. Ils vont simplement l'emmener quelque part pour le soigner. 

   - On va le sauver, hein ? 

   - Bien sûr, acquiesça-t-il. Il sera sûrement à Paris. Alors voilà ce qu'on va faire : On va monter à la capitale, on va libérer Jeff, et ensuite on ira s'expliquer avec l'enfoiré qui dirige ce qui reste de notre pays. On peut pas le laisser faire comme ça. 

Dario leva des grands yeux vers Thomas, qui n'avait jamais vu quelqu'un le regarder ainsi. C'était le genre de regard qu'on réserve aux héros, aux personnes à qui l'on fait confiance. Encore une fois, le jeune âge de Dario le frappa. Sauf que maintenant, il n'en était pas gêné. Il en était fier. Le petit garçon était bien plus grand que la plupart maintenant. Et il lui faisait confiance. 

C'est ce jour là que, pour la première fois, Thomas fit une promesse qu'il savait qu'il tiendrait jusqu'à sa mort. Une promesse qui l'entraînerait jusqu'à la mort, peut-être. 

   - Je serais digne de cette confiance, coûte que coûte. Pour jefferson. Pour Lizzie. Pour Mattéo, marmonna-t-il entre ses dents.

   - Qu'est ce que tu dis ? 

   - Je dis qu'il faut qu'on se mette en route. On a un ami à sauver. 

Ils s'enfoncèrent à nouveau dans la forêt et rejoignirent Newton. 

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant