Chronique au cœur de mes histoires impossibles

After Chronique 44

2 jours plus tard.

Je n'avais pas de nouvelles de Khalid, c'est logique. Après une journée de travail, je continuais de bosser pour mes cours, mes études. Younès travaillait jusque très tard, j'aimais mon rythme, ma solitude.

APPEL ENTRANT : MAMAN

Moi : allo ?

Maman : JAAAAAAAAAAAADE

Elle pleurait et criant en même temps, mon cœur s'est arrêté, je me revoyais comme 6 ans plus tôt, quand elle m'appelait parce que mon père était décédé. Je tremble déjà, ça recommence, un malheur va encore frapper.

Moi : qu'est-ce qui a ?????

Maman : c'est Bilal ils l'ont prit !!

Moi : qui ?

Maman : il vient de se faire arrêter ton frère c'est un dealer Jade il va aller en prison

Moi : quoi ? Attends parle correctement maman !!

Maman : il va me tuer cet enfant je vais mourir avec lui

Moi : dis pas des trucs comme ça

Maman : si je le dis à Khmissi il va me quitter

Moi : à quoi tu penses !!

Maman : je te rappelle

J'arrivais plus à travailler. J'étais mal, je pensais à mon frère, je me sentais mal de l'avoir laissé, de les avoir laissé. Comme-ci encore une fois c'était de ma faute, comme-ci j'aurais pu changer les choses... Je pensais toujours à tout le monde avant moi, c'était son erreur et il devait payer pour ce qu'il avait fait.

Je vais dans mon lit, je me suis mise à pleurer, je savais que ma mère était seule, je ne pouvais rien faire, je ne pouvais lâcher mon travail. Je regarde les billets pour rentrer du week-end et je réserve immédiatement. Il ne me restait qu'une chose à faire, prier et invoquer. J'avais l'impression que je payais mes erreurs, que mon frère prenait pour moi. Je me demandais ce que je pouvais faire pour arranger les choses. J'avais pourtant respecté les signes de Dieu, j'avais chassé Khalid de ma vie, mais l'angoisse reprenait, les malheurs reprenaient.

Younès rentre du travail.

Younès : ça va ?

Moi : oui je vais faire à manger

Je cuisine et ramène ensuite le tout dans la chambre.

Younès : tu parles pas

Moi : je suis pas trop bien

Younès : qu'est-ce qui a ?

Moi : rien ça arrive

Younès : hmmm

Ma mère m'harcelait de message pour me dire qu'elle déprimait, qu'elle pleurait, qu'elle allait mourir... Comme-ci ça allait arranger les choses. Je pose mon téléphone et souffle.

Moi : Bilal s'est fait arrêté

Younès : pourquoi ?

Moi : drogue

Younès : mais naaaan ??? Punaise c'est sal, après ça m'étonne pas

Moi : hmmm

Younès : mais il avait beaucoup ?

Moi : je sais pas

Younès : punaise il est mort

Moi : en fait t'es juge toi ? Rien que tu donnes ton avis au lieu d'être là pour moi