After Chronique 23

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Pour la première fois, j'arrivais à voir la réalité en face. Je regrettais mes fiançailles, je regrettais ma relation que je voyais comme un fardeau, un boulet que je tirais au quotidien, qui m'empêcher d'avancer. J'essayais d'imaginer mon futur, seule, pour ne pas faire de mal à Younès. Je n'aurais pas de mari, pas d'enfants. Dans ma tête, je me disais qu'aucun homme accepterait une fille « divorcée » mais je faisais avec, je m'en fichais pourvu que je sois libre. Je me fichais d'avoir des enfnats si en retour j'avais la liberté, je me fichais de finir seule si j'étais heureuse. Je pensais aussi à partir, pas trop loin pour rester en contact avec ma mère et mon frère. Mais pas trop près pour oublier Younès, sa famille, les souvenirs.

Cette perspective de vie me rendait heureuse, certaines ne la comprendrait pas mais moi ça me suffisait, ça me comblait. Je n'avais pas besoin d'un homme, je pense que je n'avais plus d'amour à donner. Et je ne cherchais plus à en recevoir depuis bien longtemps car c'était peine perdue.

L'heure du train approchait alors je suis partie. J'ai pris mon téléphone que je n'avais pas calculé de la journée ? Younès lisait dans mes pensées.

Younès : tu trouves qu'on est bien en ce moment ?

Ça y est, il fallait que je m'ouvre, que je lui dise ce que j'ai au plus profond de moins. J'étais loin, rien ne pouvait m'arriver. Dans le pire des cas, je pouvais rester à Manchester à tout jamais...

Moi : non et toi ?

Younès : pareil

Moi : pourquoi ?

Younès : tu me parles pas t'es distante

Moi : et pourquoi je suis comme ça ?

Younès : je sais pas

Moi : je me rends compte que je suis pas bien. Tu fais des efforts que tu tiens jamais je saurais pas expliquer je suis pas bien dans mon quotidien j'ai l'impression d'être une femme de 40 ans, tu m'empêches d'aller en ville, de m'acheter des vêtements, quand je sors tu me mets toujours des pressions et tout. Ici je suis bien, j'ai recommencé à écrire, je me sens bien, je suis heureuse

Younès : ben tu peux faire tout ça ici aussi je t'empêche à rien

Moi : c'est facile à dire, même quand tu me laisse je sens que ça te fait chier, c'est pesant, c'est dans l'air

Younès : tu dis n'importe quoi j'ai changé

Moi : bon on peut pas parler

Younès : si parle

Moi : je peux pas m'exprimer, à chaque fois je prends sur moi pour pas te blesser mais écoute ce que je dis au moins si je suis comme ça c'est pas pour rien

Younès : quoi que je fasse c'est jamais bien

Moi : si c'est bien mais ça dure jamais

Younès : hmmm

Moi : t'as des choses à dire ?

Younès : nan

Moi : allez parle

Younès : nan c'est lourd

Moi : ok c'est tout ce que t'as à me dire ?

Younès : ouais

Moi : voilà, comme d'habitude, je suis pas bien et t'es jamais là, je dois toujours me débrouiller toute seule pour me sentir mieux. J'aimerai que tu ais ce comportement protecteur, que tu me montres que tu tiennes à moi. Tu es toujours là à me dire que les gestes d'affections sont mieux quand ils sont rares mais rare ça veut pas dire inexistant Younès, un minimum un geste quelque chose. Tu peux pas m'humilier, me rabaisser devant les gens et quand t'as envie venir vers moi comme ci de rien été

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant