After Chronique 17

2.4K 70 45
                                    

Il se gare. Toujours la même chose. Réclame son bisous et je rentre. Je me sentais un peu mal d'avoir joué la fine bouche. Je compose donc un message.

Moi : joyeux anniversaire de mariage encore, merci pour cette petite soirée au prix fort lol. Ça m'a fait plaisir. Je t'aime.

J'avais besoin de l'apaiser.

Younès : moi aussi je t'aime

(...)

3 mois plus tard...

Que dire... Rien n'avait changé dans mon quotidien. L'université, Auchan. Je faisais plus d'heures au travail, quasiment des temps plein car j'avais moins cours et je voulais mettre un maximum d'argent de côté. Le travail était mon moyen de me déconnecter, de sortir de ma prison dorée. J'étais souvent avec Jordan, un collègue.

Jordan est un garçon qui était dans ma classe en CM1, puis on s'était retrouvé en seconde alors on se connaissait déjà. Avec lui j'étais moi-même, je pouvais délirer, faire mes blagues nulle et il riait. Les heures de travail passaient plus vites avec lui. C'était l'un des seuls collègues avec qui je discutais, on était beaucoup d'étudiants mais je trouvais les autres faux-cul, ils faisaient tous amis amis mais ce n'était pas pour moi.

Un soir, quelque semaine après avoir envoyer mon message d'adieu à Yanis, je l'ai croisé à Auchan. Dans l'allée principale. J'avançais, mon fond de caisse à la main quand je le vois... Lui, Souleymane et Sami. Le choc m'a fait ressentir comme un boom dans mon cœur, je n'étais pas prête à le croiser.

Moi : salam

Souleymane : salam Jade

Yanis croise mon regard et baisse la tête en faisant semblant de ne pas me voir. Il était écoeurant, il voulait garder une bonne image devant ses cousins, l'image du mec en couple avec sa copine qui a oublié son passé. Mais quelques semaines auparavant il avait usé de tous les moyens pour me parler, jusqu'à me souhaiter un « joyeux noël ». Il était vraiment ridicule. J'avance et me regarde, j'étais au top ce jour-là. Bien contente qu'il voit ce qu'il a perdu. Je ne l'ai plus croisé ensuite.

Ma vie était ce qu'elle était, j'avais toujours mes petites phases de déprimes où je doutais de tout. J'en parlais à Younès mais il ne me consolait jamais, ne me comprenait jamais... Alors j'en parlais à ma mère qui me disait que c'était un garçon bien, que j'avais tout pour être heureuse, il fallait que j'arrête de penser de cette manière. Alors je me reprenais, je pensais au futur, je m'y accrochais et ça me faisait tenir.

J'allais mieux dans mon couple quand je me coupais du monde, quand je ne parlais plus à Alexandre, ni Maya, ni Jenna. Car une fois avec mes copines je redevenais moi-même et je n'arrivais pas à assembler la Jade de Younès et l'autre Jade. Ces 2 personnes n'arrivaient pas à coexister. Car quand je voyais une copine je ne calculais plus Younès et vice versa. Alors pour mon bien-être, je faisais le choix de favoriser Younès, c'était fragile mais se fonctionnement marchait.

Younès était en L3, avec sa bande d'ami toujours. Il avait tout pour être heureux et je l'enviais. Mais je travaillais pour ne pas y penser, pour ne plus cogiter, ne pas être triste. Je lui donnais une place qu'il ne me donnait pas en retour, mais c'était la seule façon pour moi d'y trouver mon équilibre. Car quand tout allait bien avec Younès, je n'avais pas cette douleur dans le cœur.

(...)

J'étais en rattrapages, comme toujours, mais cette fois-ci je sentais que je ne serais pas à la hauteur, la barre était cette fois trop haute. Je commençais à penser que j'allais doubler, et même à l'espérer. Car doubler signifierait me marier plus tard à la mairie puisqu'on attendait que je termine mes études. C'était un bon compromis.

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant