After Chronique 35

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Premier jour à l'usine.

Je vois deux hommes, ils ont l'air d'avoir la vingtaine-trentaine d'années. A gauche, c'ets un blanc, un peu enrobé. A droite, un maghrébin, un peu mat de peau.

Moi : excusez moi ? Je cherche le responsable

Gars 1 : *sourit*

Gars 2 : euh Louis doit être là-bas, mais je vais vous montrer où vous êtes

Il avance et on le suit.

Maya : t'as vu le gars qui était avec lui ?

Moi : mdr oui ?

Maya : ça se voit qu'il est hnine (= qui a bon cœur, gentil)

Moi : on parle bien du rebeu d'il y a 2 minutes ?

Maya : oui

Moi : mdrrr Maya je te le dis, il a la flamme dans les yeux

Maya : tu trouves ?

Moi : oui

(...)

C'était comme ça durant plusieurs semaines, on était appelé en dernière minute à 4h du matin pour travailler à 5h. On était souvent appelé ensemble alors on prenait une voiture pour deux, ça nous permettait d'être ensemble. Je ne parlais à personne, je venais pour le travail, sinon je ne parlais pas. Des femmes essayaient de me faire la conversation mais ça ne m'intéressait pas. J'étais différente comme Maya était là. Elle est plus sociable que moi et avec sa présence j'étais un peu plus ouverte. Mais sans plus. Mon but premier était l'argent pas les amis.

Les semaines passaient et Maya et moi travaillions de plus en plus, on était plus appelé en dernière minute mais on figurait sur les plannings. La responsable nous avait cependant séparées dans 2 équipes différentes. Quand j'étais du matin, Maya était de l'après-midi et vice versa.

(...)

1 mois plus tard.

APPEL ENTRANT : USINE

Moi : allo ?

Responsable : bonjour Jade, est-ce que tu es dispo pour venir en dernière minute cet après-midi ? Je sais que tu n'étais pas sur la planning

Moi : oui je peux

Responsable : et tu travailleras aussi demain et après-demain aussi

Moi : d'accord pas de soucis

Je me lève, enfile un jogging en vitesse et vais à l'usine. Pas de maquillage autorisé, ils nous fournissent une tenue blanche et ample là-bas donc pas besoin de s'apprêter.

MSG pour Maya : je bosse finalement cet aprèm on pourra pas se voir

Maya : ok on s'appelle comme d'hab

Moi : oui mdr

Finalement l'usine était devenu notre sujet de conversation numéro 1, que des potins là-bas, Maya parlait à tout le monde alors elle avait toujours des choses à raconter. Elle avait travaillé avec le responsable maghrébin qui s'appelait Hakim, elle le trouvait gentil, mignon. Je me méfiais de lui.

Je fais des tresses pour être tranquille car on porte une charlotte et un casque, je mets mes lunettes, je ne trouvais pas mes lentilles ce jour-là. Et en route ! Je vais à mon poste. J'étais seule. Tant mieux, je ne devais pas me forcer à faire la discussion alors que je n'en avais même pas envie.

Quand je suis seule comme ça, j'aime penser aux vacances, au futur, à mes projets, j'en avais pleins dans la tête. Le premier étant de partir quelques mois au Royaume-Uni. Je travaillais pour ça, pour mes rêves.

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant