Partie 23

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Du soir, posée dans mon lit, je me suis mise à penser à Yanis... je n'avais plus beaucoup de nouvelles. Je me demandais si le fait d'être dans des établissements séparés allait nous éloigner, si j'allais le perdre, s'il allait m'oublier... Je sais que je me prends énormément la tête.

Bzzzz bzzzz

Yanis Maleki : dors bien mon nounours, fais de beaux rêves <3

Waaa, les larmes me montent aux yeux immédiatement. J'ai toujours peur de le perdre. Parfois on reste de longs moments sans se donner de nouvelles, on revient toujours l'un vers l'autre mais j'ai justement peur qu'un jour on ne se retrouve pas.

Moi : toi aussi, bon courage pour tes heures d'informatique. Bisous <3

Yanis : tu retiens tout toi <333

Moi : j'ai une bonne mémoire lol, sweet dreams <333

Je m'en vais ainsi dormir... Yanis, si tu restes à mes côtés, je ne te lâcherais jamais...

(...)

Ce week-end, j'étais chez mon père. Mon père et moi ne sommes pas super proche mais on s'aime très fort, il m'appelle énormément de fois par jour mais nos conversations ne sont pas profondes. Je sais qu'il est là, c'est le principal. Comme je l'ai déjà dis, il était alité depuis quelques temps, il s'était fait opérer d'une jambe l'année précédente et dans quelques mois il allait être opéré de la suivante. Après son opération in sha Allah, tout allait changer.

Pour vous expliquer, mon père est devenu handicapé du jour au lendemain, il ne sentait plus ses jambes il était alors en chaise roulante. A force de peu les bouger, ses jambes se sont « engourdies » on va dire. Du coup, il vivait chez ma grand-mère avec mes tantes. Quand j'allais donc en week-end chez lui, on était pas que tous les 3 mon frère, mon père et moi... C'était compliqué pour moi ça. J'ai du mal avec le monde et la vie en communauté.

Après son opération, il devait retourner chez lui. On recommencerait à vivre chez « nous ». J'avais tellement de projets avec mon père, même si nos relations étaient un peu tendues car j'avais souvent des reproches à lui faire, et au fond de moi je lui en voulais d'avoir gâché son mariage avec ma mère. Je me disais que je perdrais cette haine dans le futur. Je voulais avoir mon permis le plus vite possible pour pouvoir le faire sortir et lui faire oublier sa famille toxique, toujours sur son dos.

Ce week-end en particulier m'avait marqué car dans la semaine j'avais eu un 16 en philosophie et je l'avais dis à mon père pour l'informer. Et durant tout le week-end il disait à toute ma famille « Jade a eu une bonne note » « Jade est forte en philo », on voyait qu'il était fière de moi et j'étais trop contente de le rendre fière. Je le montrais pas trop en apparence, je minimisais le truc, mais au fond ça me faisait plaisir qu'il soit si démonstratif et fière. C'est parfois des petites choses toute bêtes qui nous marquent et nous rendent heureux.

Au soir, toute la famille était chez ma grand-mère alors je monte dans ma chambre après manger.

Yanis Maleki : ça va ? T'es chez ton père ?

Moi : oui t'es fort lol. Ça va et toi ?

Yanis : oui hmdl avec mes cousins mais je t'arrête tout de suite tu me déranges pas commence pas à dire je te laisse

Moi : mdrr tu commences à me connaitre

Yanis : mdr grave. Ça va les cours ?

Moi : oui je bosse bien j'ai un bon rythme et toi ?

Yanis : moi wlh Jade j'ai la flemme de faire mes devoirs chez moi

Moi : ben tu les fais où ?

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant