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Tristan

Je fixai Héloïse en attendant qu'elle se confiât. J'appréciais savoir que j'étais à l'origine des rougeurs qui coloraient ses joues.

- Qu'avez-vous à me dire qui ne peut attendre ?

- Je ne suis pas sûre que vous ayez assemblé toutes les pièces... Je suis le petit diable qui sert de sœur à Frédéric et comme vous le savez, le Vicomte de Marsan souhaite m'épouser, je suis en quelque sorte déjà promise à un homme.

Héloïse avait baissé les yeux et fixait ses mains pour éviter d'avoir à me regarder. Mon sang se glaça en l'entendant parler, je n'avais effectivement pas fait le dernier lien entre Héloïse et Frédéric, celui-ci n'ayant jamais prononcé le prénom de sa sœur adoptive, et je n'avais donc pas compris que c'était la future épouse du Vicomte de Marsan.

- C'est pour cette raison que vous avez quitté Lectoure avec mes hommes ?

- En quelque sorte, c'est parce que je dois entrer en contact avec mon père pour qu'il s'oppose au mariage, à condition qu'il le souhaite. Je ne veux pas finir entre les griffes du Vicomte, je ne le supporterais pas.

- Si votre père refuse de s'opposer au mariage, qu'allez vous faire ?

Héloïse soupira, dépitée en songeant à cette perspective.

- Le couvent n'était pas une menace en l'air, là-bas le Vicomte ne pourra pas m'atteindre et si le prix à payer pour en être protégée est de ne jamais me marier ni d'avoir d'enfants, alors je suis prête à faire le sacrifice.

- Non !

Mon cri était sorti du fond de mon cœur, je ne pouvais tolérer cette idée. Lorsque j'avais raconté à Héloïse la rencontre de mes parents et que je lui avais confié que j'épouserai seulement la femme qui me rendrait heureux, celle qui hantait mes rêves, j'étais sincère. Si pour cela il fallait que je me battisse en duel avec le Vicomte de Marsan, dans le cas où le père d'Héloïse accepterait le mariage, alors je le ferais.

- Mais je ne supporte pas qu'il me salisse avec ses regards, je n'y lis que de la luxure, une soif de prendre du plaisir, une envie de simplement disposer de mon corps comme bon lui semble. Alors qu'avec vous, c'est différent, vous ne pensez pas à prendre mais à donner.

- Laissez-moi vous le faire oublier, chuchotai-je.

Je réprimai la colère qui menaçait de surgir envers le Vicomte, et fondis sur les douces lèvres d'Héloïse pour effacer le Vicomte de ses pensées. Très vite, elle se détendit entre mes bras et se laissa aller. Mes mains caressèrent son dos avant de se glisser sous sa tunique et sa chemise. Je sentais enfin sa peau douce et frissonnante sous mes doigts. Je fis remonter mes mains jusqu'à la limite du tissu qui enserrait sa poitrine. Quand mes doigts commencèrent à le défaire, je sentis Héloïse se crisper et je fis courir ma bouche le long de sa mâchoire pour la détendre. Enfin le tissu se retrouva au sol et je pus sentir sa poitrine contre mon torse à travers le coton de sa tunique et sa chemise.

Les mains d'Héloïse parcoururent la peau nue de mon dos, m'arrachant un grognement quand elles descendirent vers le bas. Je me rallongeai, entraînant Héloïse avec moi sur mon torse.

¤ - ¤ - ¤
Héloïse

Je ne pouvais m'empêcher de laisser mes doigts courir sur les muscles du torse de Tristan sous moi, la texture de sa peau me ravissait. Je sentais son corps juste en-dessous du mien et cette proximité me rendait fiévreuse. Je séparai à contre cœur mes lèvres des siennes pour me redresser un peu sur mes genoux. Mes cheveux tombaient de part et d'autre du visage de Tristan qui me fixait, le désir embrasant ses pupilles. Et je préférais de loin voir cela chez lui que dans le regard du Vicomte. Je chassai cette pensée fort mal venue en cet instant et me reconcentrai sur l'homme étendu sous moi. Mes doigts parcoururent la surface de sa peau, dessinant les muscles de son torse et j'appréciai voir les frissons succéder au passage de mes mains. Mon doigt s'arrêta sur une légère boursouflure sur son flanc droit.

Héloïse ou Le double jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant