Chapitre 1

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Hadès avant les grandes guerres 

Nous savions maintenant notre destinée à tous et chacun. Tous assis autour de la table, personne ne parlait. Mes frères qui avaient l'habitude de toujours dire quelque chose étaient maintenant silencieux. Nous allions tous devenir des dieux, mais nous devions passer par des épreuves qui allaient nous sculpter pour l'éternité. Déméter semblait être la seule à éprouver une très grande rage face à notre destinée. Elle me fixait avec des yeux de rage comme si elle pouvait me tuer d'un simple clin d'œil . Je détournai mon regard sur Héra qui prenait sa tête entre ses deux mains. Étant le plus vieux des enfants, je tentai de briser le silence.

-Alors ce n'est pas si grave, soufflais-je en tentant de faire baisser la tension autour de la table.

Tous les regards se tournèrent vers moi, surpris de ce que je venais de dire. Il était vrai que depuis notre naissance, c'était moi qui avais eu le plus de misère dans ce monde. Notre père Cronos voulait absolument m'utiliser pour régner sur tout le monde pour toujours. J'avais été l'enfant qui subissait toute la violence de ce père cruel et ce n'était pas terminé. J'étais censé, selon la destinée, mettre fin à la rage de notre père et l'enfermer une fois pour toujours. Héra, Zeus ainsi que Poséidon me regardaient avec de grands yeux de surprises face à ma réplique.

-Que viens-tu de dire?, questionna Déméter.

Rapidement, je vis que ma réplique ne l'avait pas fait rire. Je cherchai rapidement du support auprès de mes frères et de mes sœurs, mais personne ne parla.

-Démé, débutais-je, mais elle me coupa rapidement.

-Crois-tu vraiment que je vais laisser aller mon unique fille tomber en amour avec toi?!, dit-elle en se levant de sa chaise. Une fille qui sera mienne!, cria-t-elle.

-La mienne aussi, souffla discrètement Zeus.

Malgré ce que mon frère venait de dire, Déméter ne lâcha pas son regard de moi.

-Promets-moi que tu feras tout en ton pouvoir pour ne pas tomber en amour avec elle, ajouta-t-elle en se faisant insistante.

-Déméter, débuta Héra. Tu comprends bien que la destinée est la destinée, peu importe ce que tu vas faire, ta fille va se retrouver avec Hadès, dit-elle d'un ton calme pour ne pas énerver sa sœur.

-Il doit y avoir une certaine façon de contrer cette destinée, dit Poséidon montrant clairement qu'il était du côté de Déméter.

Je me tournai brusquement vers mon frère qui avait l'air d'accord avec Déméter.

-Je te demande pardon, dis-je un peu insulté.

-Je dis juste qu'avec tout ce que tu vas avoir fait, ce ne sera peut-être pas l'environnement parfait pour une femme. Tu ne seras peut-être pas la même personne que tu es maintenant, expliqua-t-il.

-Qui dit que ce ne sera pas un environnement pour une femme, dit Zeus en sautant dans l'action. Nous avons une image générale de ce qui va se passer, mais nous avons une influence sur ce qui va se passer.

Tout le monde resta en silence un peu avant que la cacophonie des voix reprenne sur le sujet chaud. Je restai en silence à penser à ce que j'avais vu de mon côté. Ce n'était que de l'horreur, de la douleur, de la cruauté et la seule bonne chose qui allait m'arriver faisait face à un sujet de controverse. Le seul bien à moi dans tous ce que j'avais vécu et ce que j'allais vivre. Je n'étais plus capable d'en prendre et me leva en tapant des mains sur la grande table ce qui coupa toute argumentation. L'air devient froid et l'ambiance plus sombre dans la grand salle. 

-Déméter, je n'y peux rien dans toute cette destinée, dis-je en la regardant droit dans les yeux ce qui la calma un peu. À ce que j'ai vu, personne autre que moi va être dans des souffrances. Vous allez avoir tous des enfants, des vies heureuses du moins par la suite tandis que vous faites un plat avec moi pour être heureux une fois dans mon éternité, terminais-je en regardant tout le monde qui était maintenant gêné de leurs paroles.

Je quittai la table pour sortir de cette pièce. J'avais un peu de temps libre devant moi avant que Cronos vienne me chercher. Je traversai la petite ville et alla dans ma petite maison de bois qui était très rudimentaire. L'essentiel d'une cuisine, d'une salle de bain et d'une chambre était regroupé dans le petit carré de bois. Je pris place sur mon lit ou au même moment quelqu'un frappa à ma porte. Je sentis tout de suite sa présence chaleureuse qui pouvait traverser la porte de bois. J'ouvris rapidement la porte pour y laisser entrer ma mère qui était cachée sous une cape.

-Que fais-tu ici?, demandais-je en fermant la porte derrière elle. Il ne doit pas te voir ici, tu le sais, il t'a avertie, dis-je un peu inquiet pour ma mère.

-Tout va bien mon beau, dit-elle en posant sa douce main sur ma joue. Vous l'avez fait?, me demanda-t-elle les yeux pleins d'espoirs.

-Oui, dis-je avec un léger sourire.

-Hadès, tu seras capable de tout accomplir ce que la destinée a dit, je ne veux pas que tu t'inquiètes pour cela.

-C'est moi qui aura le plus difficile à faire, dis-je en allant prendre place sur mon mince lit.

-Si c'est toi qui as été choisi, c'est parce que tu es capable de le faire mieux que tous les autres, dit-elle en se baissant devant moi pour être à ma hauteur.

-Je commence à peine à guérir de dernières choses qu'il m'a fait, soufflais-je en regardant mes bras qui portaient encore des blessures fraîches de Cronos.

-Est-ce que tu l'as vue?, demanda ma mère avec de l'espoir.

-Qui sa maman?, demandais-je ne sachant pas de quoi elle parlait.

-De la plus belle chose qui va t'arriver mon fils, dit-elle avec un grand sourire. 

Olympus Gods, Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant