Chapitre 22

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Hadès de nos jours

J'eus l'effet d'un pincement au cœur et par la suite un sentiment d'extrême urgence. Le tout venait de Persé. Son plan avait donc fonctionné, elle était bien rendue à l'Olympe, mais beaucoup de choses l'attendaient. Je devais résister à la tentation d'aller la rejoindre, mais la demande était tellement puissante que je collai mon front contre la fenêtre froide de mon bureau.

-Ta douce est enfin arrivée, chuchota une voix derrière moi.

Je me tournai rapidement connaissant trop bien la voix.

-Mère, dis-je surpris de la voir.

-Mon cher enfant, dit-elle en s'approchant de moi pour me prendre dans ses bras. Cette jeune déesse à besoin de toi, pourquoi lui refuses-tu?

Je baissai le regard sous les yeux verts de ma mère en prenant une grande respiration.

-Je ne peux pas, avouais-je en gardant le regard au sol.

-Et pourquoi donc? demanda-t-elle en levant mon visage avec sa douce main.

-Je ne sais pas, dis-je en haussant les épaules ne pouvant rien cacher à ma mère.

-Hadès, tu as le droit de t'accorder du bonheur comme tous les autres, dit-elle en posant son autre main sur ma joue. Cronos ne peut plus te faire du mal.

-C'est ça le problème, dis-je en me tournant brusquement. Si j'accorde du temps à quelque chose d'autre qu'ici, les chances qu'il sorte sont plus grandes.

-Et si tu avais quelqu'un pour t'aider dans cela? Et si cette jeune déesse était la source d'un pouvoir plus grand? questionna-t-elle en s'approchant de moi.

Je gardai le silence en collant mon front sur la fenêtre froide.

-Elle n'est pas ta faiblesse Hadès, termina ma mère en posant une main sur mon épaule. Tu dois te faire confiance et te laisser aller.

Comme à l'habitude ma mère s'était envolée dans un nuage de fumée blanche. Je contemplai les lumières de la ville sentant toujours l'appel de Persé sur l'Olympe. Je pouvais sentir un lien encore plus fort que lorsque nous nous voyions dans le royaume des mortels. Je croisai mon regard bleu au fond rouge et frappa la vitre d'un grand coup de poing.

Je ne pouvais plus résister à son appel. Sa voix résonnait dans ma tête comme une douce mélodie. Je ne devais pas me faire prendre, car Zeus ne savait rien de notre relation ni les gens qu'ils avaient surement mis à sa disposition. Je fermai les yeux et pris une grande respiration.

Ses rideaux étaient fermés ce qui rendait la pièce sombre, mais laissait quand même une visibilité. Elle était sur les draps blancs d'un énorme lit. Persé était en boule sur elle-même et semblait encore plus petite et vulnérable dans le monde auquel elle venait d'entrer. Je sondai la chambre et ne capta aucune autre présence. Mes souliers propres claquaient un peu sur le plancher de marbre ce qui me força à marcher sur la pointe des pieds. Elle n'avait pas le visage pur et doux comme à l'habitude. Son front était plissé de même que son petit nez rond était retroussé. Son corps était crispé et figé dans une position qui me laissait accroire qu'elle faisait un cauchemar. Qui n'en ferait pas! Entrer dans un monde qui n'est pas sien et qui a été caché toute sa vie n'est pas facile à apprendre. Des larmes avaient séché sur ses joues ainsi que son menton. Cela venait me brûler de l'intérieur de ne pas pouvoir être présent pour elle comme elle voulait l'être pour moi. Son seul souhait était de me voir, mais j'arrivais trop tard. De plus, notre dernière rencontre l'avait laissé avec une drôle de vision sur moi. Autant que ma mère pût croire qu'elle était faite pour moi j'en croyais fort bien le contraire. Une jeune femme de son espèce ne pouvait aucunement être bien avec moi dans le royaume des morts. L'envie de la réconforter grandissait en moi et je ne pouvais plus y résister. Je caressai doucement sa joue pour enlever les larmes sèches. Immédiatement, son corps se détendit, son front ainsi que son nez renvient à la normale et un petit sourire en coin apparut sur ses lèvres. J'eus un mouvement de recul de peur qu'elle ne se réveille. Jamais je n'avais cet effet sur une personne. C'était moi qui apportais les cauchemars, pas les rêves... 

Olympus Gods, Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant