Crazy Little Thing Called Love ~ Brian May [TERMINÉE]

~ In The Laps Of The Gods ~

London Hospital
21 Octobre 1975
08:00:

Je suis allongée par terre, au milieu du fouillis de tissus noirs de ma robe, lorsque du bruit résonne.

– Salut, Miss Smith.

Brian ! Je me redresse. Il ne prononce que quelques mots, mais des frissons me viennent :

– Je t'aime.

Je t'aime aussi Brian. J'aimerais tant pouvoir te le dire, plonger mon regard dans le tien et te dire à quel point je t'aime.

– Mais tu ne peux pas, fait une voix derrière moi.

– Mais je ne peux pas, je confirme en me laissant retomber.

À l'envers, j'observe ma mère. Rien n'a changé, elle est comme dans mes souvenirs, peut-être parce qu'elle n'est qu'un souvenir.

– Oui, dit-elle.

Je me relève et me tourne vers elle avant de m'asseoir en tailleur. Elle s'approche de moi et fait de même.

– Tu n'es pas réelle, n'est-ce pas ? Je me risque, pas vraiment sûre de vouloir entendre la réponse.

Elle ne répond pas, mais me regarde avec douceur.

– Est-ce que je suis... morte ? Je continue.

– A priori, non, dit mon père en nous rejoignant.

– Alors pourquoi je ne peux pas me réveiller ?

– Parce que tu n'es pas vivante non plus, répond ma mère.

Tout est confus, je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, mais entendre les gens passer sans pouvoir leur parler est un vrai supplice.

– Si vous n'êtes pas réels, alors vous êtes simplement le fruit de mon imagination.

Ils se regardent, mais ne me répondent toujours pas.

– Ou mes souvenirs...

Je réfléchis à voix haute et tente de remettre toutes les pièces du puzzle en place.

– Comment s'appelle ma nièce ? Je finis par demander en relevant la tête vers eux.

– Melody, répond ma mère du tac au tac.

– Je le savais ! Je dis en me levant brusquement, dans un mouvement de voiles noirs. Je le savais. Vous ne pouviez pas savoir ça, personne ne le sais, je ne l'ai dit à personne. Donc, vous êtes forcément mon imagination.

Je pensais avoir résolu le problème, mais je me rends compte que ça ne fait que m'embrouiller plus et je soupire.

– On a confiance en toi, Emy, tu feras les bons choix, me dit mon père.

– J'aimerais tellement que ça soit vrai.

– Si tu es ici, c'est pour une bonne raison, renchérit ma mère.

Pendant quelques instants, j'observe ma mère, ses cheveux blonds forment une couronne sur sa tête et ses yeux gris m'apaisent. Mon regard passe ensuite sur mon père, ses cheveux flottent légèrement et ses yeux me regardent avec prestance. Sa barbe de trois jours souligne la forme de son menton qui bouge légèrement lorsqu'il m'offre un léger sourire. Le bruit de la porte résonne dans ma tête et je me concentre dessus.

– Bonjour, Brian, commence une voix douce.

– Veronica ? Fait la voix de Brian.

– Tu devrais prendre l'air, sors un peu, je reste avec elle.