Chapitre 14 : Rome

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Le vendredi soir, Ariane prépara sa valise en étant un peu anxieuse. Il était près de vingt heures et Gabriel n'était toujours pas rentré de son voyage. Il ne l'a pas planté devant le prêtre, il ne va pas le faire devant l'avion, si ?

La jeune femme sélectionna deux robes pour les dîners au restaurant, des petits pulls ainsi que des jeans. Il valait mieux prendre trop que pas assez. Elle ajouta les sous-vêtements et hésita sur le pyjama. Même s'il n'y avait rien entre eux, Ariane ne pouvait décemment pas prendre celui avec les petits moutons dessus. Elle soupira en prenant dans ses mains un pyjama en satin couleur framboise. Sa mère le lui avait offert après un voyage à New York. Ariane ne l'avait jamais porté.

— Il y a un début à tout, murmura-t-elle au pyjama qu'elle plaça dans la valise.

Elle jeta un énième coup d'œil au réveil et sursauta lorsque son téléphone se mit à sonner. Elle s'imaginait déjà veuve lorsqu'elle vit que c'était un SMS de Gabriel.

« Je ne rentre pas ce soir. Beaucoup de travail, je reste au bureau. À demain à l'aéroport. »

Ah. Ça avait le mérite d'être clair. Mais... et pour sa valise ?!

Ariane souffla en pianotant une réponse :

« Je fais ta valise ? »

La réplique arriva à la seconde :

« Vas y. Ne lorgne pas trop mes caleçons. »

« Crétin. »

Une fois son bagage prêt, Ariane s'avança vers la chambre de Gabriel. Elle hésita avant de rentrer. Elle n'y avait jamais mis les pieds.

La pièce était sombre, ressemblant aux locaux du groupe Connor. C'était élégant mais assez froid. Les murs gris ressortaient avec le mobilier noir. La jeune femme chercha l'interrupteur pour mieux détailler les lieux. Tout était rangé et le lit était fait. Est ce qu'elle vivait avec un homme ou un extra-terrestre ?! Comment peut-il être aussi ordonné ?

Ariane avançait à pas de loup, le but étant de ne rien toucher. Elle arriva bien vite devant son dressing et fit coulisser la porte. La penderie s'illumina afin de lui laisser tout le loisir de détailler ses costumes, son tiroir à cravates sous verre et enfin ses vêtements de ville. Bon sang, il en avait plus qu'elle !

Le tout était maintenant de savoir quoi prendre... La jeune femme frôla les divers costumes de sa main et huma malencontreusement l'odeur qui s'en dégageait. C'était un parfum musqué typiquement masculin. Elle n'avait jamais remarqué à quel point il sentait bon.

La brune secoua la tête pour remettre ses idées en place et sélectionna deux chemises pour les dîners. Elle les associa à deux pantalons en toile. Chic mais décontracté. Parfait. Pour la journée, elle opta pour la même chose qu'elle, soit des pulls et des jeans.
Une paire de tennis en plus, les chaussettes, le pyjama et c'était bon. Enfin presque. Il manquait les fameux caleçons.
Ariane ouvrit le tiroir lentement comme si qu'un monstre à l'intérieur allait lui sauter au visage. Assez paradoxal quand on y pense...

Elle ne chercha pas plus loin et en prit plusieurs sans les regarder, rouge de honte. Les maudits sous-vêtements atterrirent dans la valise posée sur le lit.

Il fallait maintenant prendre une veste. Sans savoir ce qu'il préférait, elle prit une veste en cuir marron et un trench noir. Ça ferait largement l'affaire.
L'épouse boucla rapidement le bagage en se demandant si elle n'avait rien oublié.
Gabriel avait déjà sa trousse de toilette sur lui donc non, il ne manquait rien.

La tâche faite, Ariane posa le tout dans l'entrée et se mit devant la télévision avec de la pizza de la veille.

Le lendemain, sa mère la déposa à l'aéroport avec le sourire. Sa fille traînait les deux valises derrière elle tandis que la bonne femme lui répétait une énième fois à quel point elle avait de la chance.
La brune était plutôt pressé de partir pour échapper à sa famille si exaspérante.

Doux sacrifice Où les histoires vivent. Découvrez maintenant