La voiture des mariés arriva en première sur les lieux. Ariane était éblouie par la beauté du domaine. La ferme était au milieu d'une grande étendue de verdure avec même un petit lac sur le côté. Les bâtiments étaient rénovés et donnaient un aspect très chic.
Pendant que la jeune femme s'extasiait sur la présence des cygnes dans l'eau, Gabriel était déjà sorti du véhicule et alla ouvrir la portière de son épouse.
— Je sais que ces bestioles sont jolies mais si tu veux avoir le temps de te rafraîchir avant l'arrivée des autres, il va falloir se dépêcher.
Il lui tendit sa main alors qu'elle fit la moue.
— Attends ! s'alarma la brune. Je crois que ma robe est coincée quelque part !
Gabriel se mit à râler et se pencha sur elle pour trouver la source de gêne.
— Essaie de lever ton pied pour voir ?
— Comment veux-tu que je bouge sachant que j'ai déjà les genoux collés au siège et qu'en plus tu m'écrases comme une baleine ?!
— Une baleine ? s'insurgea le garçon. Je fais du sport tous les jours !
Ariane soupira fortement et bougea autant qu'elle le pouvait.
— Ne bouge pas, c'est à cause de ton talon, il s'est pris dans la dentelle. Je vais enlever doucement ta chaussure.
Les deux époux étaient entrain de se dépatouiller comme ils le pouvaient, laissant le chauffeur dans une hilarité à peine masqué.
— Je l'ai ! s'écria le brun en brandissant l'escarpin avec un air victorieux.
Ariane le regardait avec une tête blasée qui le fit rire. Sa robe de mariée remontait au dessus de ses genoux et son voile était complètement de travers.
— Tu vois que c'est nécessaire de se dépêcher. Si ma mère te voyait comme ça, elle dirait que tu es entrain de tenter ton mari à des pratiques peu catholiques. Très joli bas d'ailleurs.
La jeune femme entendit nettement un rire à l'avant de la voiture. Elle fusilla du regard le chauffeur et s'employa à s'extirper de cette voiture de malheur.
— Aide moi au lieu de faire l'imbécile. Je ne pourrais pas tenir debout avec un seul escarpin.
Intérieurement, Ariane avait envie d'éclater de rire face à la tête de pitre qu'il avait. Cet homme allait avoir sa peau avant la fin de la durée du mariage.
— Vos désirs sont des ordres madame.
Il l'attrapa par les bras et la tira comme un bouchon dans ses bras.
La mariée ne put s'empêcher de pousser un cri avant de rire fortement.
— Tu sais que tu aurais pu simplement me mettre ma chaussure et me tendre ta main ? provoqua-t-elle entre deux rires.
— Parce que j'ai vraiment la tête du prince Charmant ? Tu es assez grande pour te chausser même avec cette énorme robe. Et puis, au moins j'ai pu entendre un vrai rire sincère et c'est le premier de la journée.
Ariane releva le bas de sa robe une fois debout et remit sa traîtresse de chaussure.
Le vrombissement d'un moteur les incita à courir se mettre à l'abri des regards à l'intérieur de la ferme. Ils riaient encore tous les deux en arrivant dans la pièce prévu pour eux. La jeune femme refit rapidement son maquillage avec la trousse qu'avait laissé sa mère dans la voiture et remit en place son voile. Le chauffeur avait eu la gentillesse de la lui ramener en plus d'un sac contenant une paire de tennis blanches. C'était plus agréable pour danser le reste de la journée.
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Doux sacrifice
RomansaElle avait soif de liberté et pourtant Ariane avait un destin tout tracé. Héritière d'une grande banque d'investissement, sa vie n'avait rien de banale. Son dix-neuvième anniversaire arriva et avec lui une grande nouvelle : un mariage arrangé. Deux...