Chapitre 19 : Séduction et fuite

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Un an était passé puis deux. La vie avait continué son chemin pour Gabriel et Ariane.
Cette dernière avait obtenu sa licence avec brio mais n'avait pas réussi à convaincre son père de la laisser poursuivre ses études. À son entrée à l'université, ils avaient passé l'accord selon lequel elle ne ferait que trois ans pour ensuite rejoindre la Banque.
C'était ce qu'elle avait fait, Ariane était désormais employée à la Banque Strauss.

En ce qui concerne Gabriel, le jeune homme parcourait le monde pour promouvoir le travail selon Richard Connor. Globalement, la réputation du groupe remontait par à-coups. En contrepartie, le brun n'était pas revenu durant ce laps de temps. L'épouse n'avait aucune nouvelle de lui hormis un ou deux cadeaux qu'il lui faisait parvenir. Bien entendu, elle avait essayé de lui envoyer un mail mais la réponse froide de l'assistante de Gabriel l'avait convaincu de ne plus réitérer l'expérience.
Ainsi, Ariane savait qu'il était en vie grâce aux interview qu'il donnait pour les journaux ou encore grâce à Richard.

L'odeur de nettoyant ramena la femme d'affaires sur terre. Ariane s'observa un instant dans le miroir des toilettes du groupe Connor et ne put retenir un soupir. Elle venait de ressortir d'une réunion assez mouvementée qui l'avait achevé.
Richard avait décidé de passer à la vitesse supérieure pour devancer son concurrent direct et autant dire qu'elle plaignait sérieusement les employés de ce forcené.

La jeune femme récupéra ses affaires et sortit de la tour du groupe pétrolier pour rejoindre son bureau. Son père lui avait confié un espace personnel un étage en dessous de lui. Il avait voulu lui donner le bureau de Damien mais Ariane avait fermement refusé. Ils commençaient tout juste à avoir une relation cordiale, ce n'était pas le moment pour un coup de couteau dans le dos.

Aline la salua lorsqu'elle passa et la laissa rejoindre l'avant dernier étage qui était nouvellement celui de l'industrie pétrolière. Certains groupes comme Total ou encore la Hunter Compagny se sont rués dans la tour de verre pour bénéficier des mêmes avantages que le Groupe Connor. Le gérant de la Banque était des plus heureux et ne cessait de répéter que ce mariage était la meilleure idée qu'il n'ait jamais eu.
Le problème, c'est qu'il ne comptait pas dans l'équation le facteur majeur, soit sa fille.

Ariane fit un signe à ses collègues et s'installa sur sa chaise en soufflant. D'un geste souple, elle envoya valser ses escarpins en dessous de son bureau.
Ces instruments de torture ont failli avoir raison d'elle plusieurs fois dans la journée. Qu'est ce que ça lui manquait de passer ses journées entières à l'université... Hugo était toujours présent pour son amie mais ce n'était pas la même chose. D'ailleurs, il était parti faire un semestre aux Îles Canaries grâce à un programme d'échange.

Le téléphone se mit à sonner sur son bureau, s'attirant par la même occasion un regard assassin de la part de son utilisatrice.
Ariane décrocha, la mort dans l'âme.

— Mademoiselle Strauss ! Monsieur Hunter est là. Puis-je le faire monter ? demanda Aline.

Qu'est ce que lui voulait encore ce vieux croûton ?

— Allez-y.

La femme d'affaires se chaussa de ses escarpins et plaça un dossier ouvert devant elle pour faire mine d'être occupé quand son client arriverait. C'était une stratégie de base : avoir toujours l'air occupé pour accorder le moins de temps possible aux questions inutiles.

Quelques minutes plus tard, un individu toqua à sa porte. Ariane releva la tête et se décomposa presque en reconnaissant Hunter fils. C'était encore pire que le vieux !

Elle lui fit signe d'entrer et l'homme ne se fit pas prier. Il s'installa derechef tandis que la brune enclencha le mécanisme permettant de rendre le verre flou.

Doux sacrifice Où les histoires vivent. Découvrez maintenant