Chapitre 16 : Craintes et Révélations

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Gabriel était tendu. L'idée de tout lui raconter était tentante mais égoïste. Pouvait-il réellement la mêler à tout ça ? Sa conscience lui souffla que le mal était fait, elle l'avait épousé.

— Je ne suis pas rentré du Venezuela vendredi soir comme prévu, j'ai été rapatrié en urgence au début de la journée, commença-t-il en observant les réactions de sa soignante du jour.

Elle n'avait même pas sourcillé et attendait qu'il poursuive, ce qu'il fit.

— Après ma visite à l'exploitation pétrolière que mon père convoitait, je suis reparti à mon hôtel sauf que j'ai été pris dans un guet-apens. Mon chauffeur s'est fait tiré dessus, dans l'épaule seulement. Dieu merci il a survécu. Des hommes se sont ensuite jeté sur ma portière et ont fini par briser la vitre. J'étais complètement tétanisé quand ils ont réussi à ouvrir la portière. J'ai... j'ai été trainé dans une ruelle un peu plus loin et je me suis fait tabasser. J'ai bien essayé de me défendre mais ils étaient une vingtaine sur ma peau. Heureusement pour moi, le chauffeur avait appelé les autorités. Les policiers ont déboulé en moins de deux et en ont coffré certains.

Ariane était livide. Jamais elle n'avait entendu une chose pareille et étrangement, l'aspect de l'homme dans le lit lui semblait rassurant. Il aurait pu finir dans un état beaucoup plus critique.

— Qui a fait ça ? Tu ne me feras pas croire que c'était purement le hasard.

— Non tu as raison, admit-il. Il y avait quelques ouvriers de l'exploitation ainsi que des altermondialistes radicaux.

Des altermondialistes ? Ne devaient-ils pas être pacifique ? C'est un groupement qui prône simplement une mondialisation différente, pas la violence.

— Je reprends, dit-il en fixant le mur. J'ai été pris en charge à l'Ambassade de France où les autorités ont décidé de me rapatrier au plus vite. On m'a prodigué les premiers soins avant de me réexpédier dans mon jet. J'ai été ensuite hospitalisé toute la journée du vendredi à Paris. C'est pour ça que je n'ai pas pu rentrer ce soir là. Mon père a obligé les médecins à me faire passer tous les examens possibles et imaginables.

— Et tu n'as pas jugé bon de me faire appeler ? cria Ariane hors d'elle une fois qu'il eut fini. Non bien sûr que non ! Au lieu de ça tu plaisantais sur tes stupides caleçons !

Gabriel était figé face à sa réaction. En fait, il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre mais certainement pas à ce qu'elle se mette en colère à ce point.
Ils n'avaient pas la relation la plus saine qui soit après tout.

— À vrai dire, c'est Sam qui t'a envoyé ces messages. J'étais encore en examen à cette heure là.

— Parce que lui aussi était au courant ?! Bon sang, je ne sais pas ce qui me retient de t'en coller une ! déblatéra-t-elle en se pinçant l'arête du nez. Pourquoi est ce que tu ne m'as pas prévenu ? On n'aurait même pas dû venir ici, tu n'es pas en état.

— Calme toi voyons ! N'en veux pas à mon frère, je ne voulais simplement pas t'inquiéter avec tout ça. Et je souhaitais plus que tout qu'on fasse ce voyage. Je te rappelle que je pars ensuite à l'étranger pour plusieurs années alors je te le devais bien.

— Oh je t'en prie ! Nous ne sommes pas des amoureux fous l'un de l'autre. Ne pas faire ce voyage n'aurait rien changé pour moi !

Gabriel accusa le coup et se mura dans son silence. Elle pouvait être aussi douce que blessante.

— Est ce que c'est en rapport avec les menaces dont m'avaient parlé les Rivaldi ?

Le jeune homme joua un instant avec le drap de ses doigts. Il ne pouvait plus faire machine arrière désormais.

Doux sacrifice Où les histoires vivent. Découvrez maintenant