Doux sacrifice

Chapitre 8 : Mariage et déception

Le jour du mariage était arrivé et avec lui son lot de drame familial. Ariane s'était méchamment disputé avec ses parents au sujet de la menace planant sur la famille Connor. Sa mère n'avait trouvé à dire qu'il n'y avait aucun risque pour elle et qu'elle était naïve de croire les italiens. Son père l'avait aussi réprimandé par rapport à Damien, la blâmant d'avoir dégradé ses relations avec son bras droit.
Ajouté à tout ça, le rouquin ne lui adressait plus la parole et Gabriel n'avait pas voulu répondre à ses questions.
En somme, on la prenait pour la dernière des imbéciles.

Pourtant elle était là, devant les marches de l'église. La cérémonie à la mairie avait eu lieu juste avant comme le voulait le protocole d'union mais ce moment là ne comptait pas pour Ariane. Ce qui comptait, c'était l'entrée qu'elle allait faire dans environ deux minutes.

La mariée fixait son bouquet de roses d'un œil morne. Elle s'était faite dupé depuis le début sur les vrais raisons de ce mariage, du moins en ce qui concernait les intentions des Connor. Qu'est ce que ça allait donner au fil du temps ?

— Les invités sont tous installés, signala l'assistant de son père.

Ariane ne répondit même pas, la gorge nouée. L'église était énorme et pouvait par conséquent contenir la quantité énorme des convives. L'union à la mairie s'est faite uniquement avec la famille pour plus de confort. Désormais, elle allait devoir se lancer dans la fosse aux lions.

— Plus qu'une minute.

Bon sang, elle allait faire un malaise d'un instant à l'autre. Une multitude d'hypothèses se bousculèrent dans sa tête. Et si elle marchait trop vite ? Si elle piétinait sa robe ? Oh non, et si elle tombait devant tout le monde ?

Ok Ariane. Respire.

La brune attendait son père en fulminant. Si ça continuait, elle allait devoir avancer seule.

— Tu ferais mieux de respirer Ari, plaisanta une voix qu'elle connaissait trop bien.

Ariane pivota vers Damien avec prudence et détailla peut être un peu trop longtemps son beau costume gris. Il avait aussi un bouquet de tulipes blanches et roses entre les mains.

— Ta mère risque sans doute de me tuer mais prends ce bouquet là à la place. Tu n'es pas très rose de toute façon.

Il avait dit ça avec un sourire gêné et observa son amie à la dérobée. Elle était encore plus belle que dans ce salon d'essayage et ça, il ne le pensait pas possible.

La mariée releva le devant de sa robe et s'approcha du garçon qui retint sa respiration. Elle posa lentement son premier bouquet sur le sol et prit celui que lui tendait l'homme qui l'aimait.

— Ça n'aurait pas dû se passer comme ça...

— Je sais Ari mais on ne peut rien y faire.

— Est ce que tu as vu mon père ? Ça va bientôt être à nous.

— Il était au téléphone avec des clients chinois, répliqua-t-il en passant sa main dans son cou.

Ariane allait répliquer lorsque l'assistant de son père la poussa brutalement vers la porte en criant :

— La marche nuptiale vient de débuter ! C'est à vous mademoiselle !

— Quoi ?! Mais mon père n'est pas là et..., commença la jeune femme en tentant de ne pas déchirer le bas de sa robe en marchant dessus.

— Vous n'avez pas le choix, on ne peut pas l'arrêter !

Ariane fixa son ami en souriant en coin.