Chapitre 6 : Robes et doutes

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Un peu plus tard, Ariane déambulait avec les deux femmes sur les Champs Elysées. Elles entrèrent dans la boutique où elles avaient rendez-vous lorsque Hugo débarqua en courant.

— Pile à l'heure, souffla-t-il en reprenant sa respiration.

— Rappelle moi pourquoi est ce qu'il est là ? demanda sa mère.

— Il va m'aider à défendre mes choix puisque je serai en infériorité numérique. Disons qu'il sera mon avocat.

— Et fier de l'être, ajouta le garçon après avoir salué les vendeuses.

Les conseillères emmenèrent le petit groupe dans un salon d'essayage privée et repartirent en quête de plusieurs robes. Ariane ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait comme style.

— Je pense qu'une robe sirène t'irait parfaitement, proposa Hugo qui s'attira les foudres des deux mères présentes.

— Il en est hors de question, s'énerva Natalie. C'est beaucoup trop... sexy.

Hugo étouffa un rire lorsqu'il rencontra le regard amusé de la mariée.

— Tout ce que tu veux, c'est te rincer l'œil espèce de crétin.

— Je te signale que je suis coincé entre deux lionnes qui attendent qu'une chose : me déchirer la peau avec leurs longues griffes manucurées. J'ai bien le droit à une petite compensation.

La mère de la jeune fille donna une tape derrière la tête du garçon tandis que l'autre femme riait aux éclats.

Les vendeuses revinrent avec les robes et invitèrent la future mariée à se rendre dans la cabine. S'ensuit l'essayage de plusieurs robes afin de déterminer ce qui convenait le mieux à Ariane.
Elle essaya des robes qui lui donnaient l'impression d'être un gros bonbon, une autre qui semblait être une seconde peau et encore une autre où on pouvait se demander où était le tissu tellement elle était transparente.

Ariane regardait la dernière robe présente dans la cabine et fut intriguée. Elle caressa la dentelle présente sur le buste et le tulle du jupon.

— Je dois dire que vous êtes complexe comme jeune femme, plaisanta la vendeuse qui dégrafa l'ancien vêtement.

— C'est la première fois que je viens dans ce type de boutique, je ne me suis jamais demandé comment est ce que je voulais ma robe de mariée.

— Une mariée n'est pas réellement une mariée si elle n'hésite pas pendant plusieurs heures pour sa robe. Cela prouve que cet événement est important pour vous. Vous voulez être la plus belle pour votre mari.

Ariane se contenta simplement de sourire et ne dit pas un mot. Est ce que c'était ça la raison de son indécision ? Est ce qu'elle voulait plaire d'une certaine façon à son futur époux ? Après tout, elle pourrait prendre la première robe qui vient. Pourquoi ne pas bâcler cet essayage qui s'éternise ? D'ailleurs, qu'est ce que c'était que cette réflexion machiste ? Ne pouvait elle pas être belle pour elle même ?

La jeune femme enfila la dernière et garda les yeux fermés un moment.

— Vous pouvez les ouvrir, chuchota la conseillère. Vous devriez vous voir avant vos accompagnateurs.

Ariane obtempéra et sentit les larmes lui monter aux yeux. Les épaules étaient dégagées, semblant arborer un col bateau tout en formant un joli V descendant sur sa poitrine. Il était  sublimé par un buste tout en dentelle fleurie. Le motif descendait en dessous de sa taille dans des sillons avant de laisser place à du tulle écru rosé. La dentelle était présente aussi en bas de la robe, remontant comme des branches fleuris. Le tout était harmonisé par la coupe type princesse du vêtement.

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