À l'encre de ta peau

17. Valentin

©RoseWilliams2020RainbowLove
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— Je pense pouvoir dédommager ton assiduité avec retour sur investissement.

Il s'esclaffe doucement, ce qui illumine son regard d'amusement.

— C'est là qu'on voit que tu es comptable ! De quoi parle-t-on exactement ?

— Que veux-tu ?

— Tu sais parfaitement ce que je veux. Toi.

J'ai l'impression que le temps s'arrête à l'instar de mon cœur qui marque une pause dans son rythme, comme pour mieux savourer ces mots qui m'enflamment même s'ils ne le devraient pas. Il ne me veut pas moi, il ne souhaite que du plaisir dans mes bras. Ce qui n'empêche pas mon souffle de se raréfier. Je manque d'air et pourrais disparaître tant l'intensité de son regard me bouleverse. Il est affolant de sensualité dans son envie de moi.

Il bouge si vite pour s'emparer de mes lèvres que j'ai à peine le temps de détourner le visage afin de me soustraire à ses attentions. Un rire m'échappe, mais sa réaction étourdit mes sens. Moi aussi je rêve de le dévorer à nouveau.

Un violent frisson soulève ma peau quand son souffle s'y écrase, quant à mon ventre, il enchaîne les loopings comme s'il était prisonnier d'un manège à sensations.

— Juste un baiser. Un seul ! Et seulement si tu es attentif aux films.

— Je saurais m'en contenter... Mais uniquement si c'est aussi ce que tu veux !

Sa voix devenue rauque sonne comme un avertissement chargé de désir. Il est évident qu'il souhaite que je ne me rétracte pas. Ça tombe bien, ce n'est pas ce que je compte faire. Je souris davantage et continue sur le même ton malicieux prétendument innocent. Je suis ravi de constater que je ne suis pas si mauvais au jeu de la séduction.

— C'est ce que je veux.

J'ai l'impression que cette promesse pourtant loin de ses attentes le comble d'impatience, son regard paradis s'assombrissant soudainement. Mes reins s'embrasent à cette vision. Il me toise, comme pour être certain que c'est ce que je souhaite. Je sens la chaleur de son corps se propager au mien, et je n'ai qu'une envie, céder à la tentation sans attendre. En quelques secondes à peine, l'ambiance a changé du tout au tout. La tension sexuelle qui nous entoure est étouffante. Je comprends mieux ce qu'a voulu dire Samuel tout à l'heure.

Comme Raphaël ne semble pas convaincu, je réitère mon affirmation. Je ne peux ignorer ma propre voix basse et vibrante d'envie.

— J'en ai envie. Je veux te sentir sur ma langue.

— Putain !

Il ferme les yeux en prenant une inspiration vive, et je souris, ravi de mon petit effet. Je profite de son état pour le repousser doucement afin de ne pas succomber.

— Tu ne peux pas me dire un truc pareil et t'attendre à ce que je reste bien sage ensuite !

Je souffle un nouveau rire et tourne le regard vers lui. Tout dans sa posture comme dans son regard trahit son état qui oscille dangereusement entre contrôle et sauvagerie. Il est l'érotisme personnifié.

Oh et puis merde !

Je me redresse sans le quitter des yeux. Il ne bouge pas, mais ne rate rien de mes mouvements. Un genou en appui sur l'assise, je me penche sur lui jusqu'à envahir son espace personnel. Ma paume prend en coupe sa joue recouverte d'un chaume délicat. J'observe ses lèvres fines avant de consulter à nouveau ses pupilles magnifiquement dilatées qui dévorent presque l'intégralité du ciel de ses iris. Mon souffle s'évade et mon pouls s'emballe. Je me consume tout entier quand enfin nos souffles se mêlent et nos lèvres se trouvent. Je ferme les paupières pour graver la magie du moment à jamais dans ma mémoire.