À l'encre de ta peau

40. Valentin

©RoseWilliams2020RainbowLove
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Je ne retiens pas le soupir de contentement qui m'échappe lorsque je m'échoue comme une loque sur le canapé de Raphaël. Patachou saute aussitôt sur mes genoux dans un capharnaüm de ronrons qui me fait fondre de tendresse. Je lui offre donc sans attendre les caresses qu'il quémande en miaulant de son petit cri aigu, le gratouillant juste comme il aime.

Les premiers jours de son emménagement ont été difficiles. Heureusement, il connaissait déjà un peu Raphaël, ce qui ne l'a pas empêché de se cacher sous les meubles, quelque peu effrayé par son nouvel environnement. À présent, il semble s'y être totalement accommodé, ce qui est loin d'être mon cas en réalité ! J'ai beau passer la majorité de mes nuits et mes soirées ici — au plus grand désespoir d'Évy qui se plaint de ne plus me voir, d'ailleurs — je ne peux pas le voir comme je le souhaite. La journée de travail de Raphaël est bien plus longue que la mienne. Je me lève donc en même temps que lui et rallie mon logement aux aurores avant d'y retourner le soir en attendant de rejoindre mon beau métis.

Aussi, chaque fois que je franchis le seuil de mon appartement, je suis déstabilisé de ne pas sentir ma boule d'amour foncer entre mes jambes pour m'accueillir. Je reste heureux que Raphaël se soit proposé pour l'adopter. Grâce à lui, je peux toujours voir mon petit protégé, ce qui n'aurait pas été possible avec un parfait inconnu ou si j'avais été au bout de mon idée de le confier à ma mère...

— Tu veux boire quelque chose ?

Je relève le regard vers le maître des lieux qui s'affaire en cuisine, sortant d'ores et déjà deux verres pour la soirée.

— Juste de l'eau, merci !

Il me sourit avant de me servir et de me rejoindre sur le sofa. Il me tend mon verre d'une main, avant de caler son bras sur mon épaule dans un geste naturel qui me galvanise.

Je savais que Raphaël avait ça en lui. Tout cet amour et cette tendresse qui ne demandait qu'à s'exprimer. Pourtant, je suis prêt à parier qu'il ne se rend pas compte de ces petits gestes anodins qu'il m'offre sans même y penser, comme une esquisse de petit couple tranquille.

Patachou quitte mes cuisses pour se hisser sur celles de mon homme qui lui sourit avec affection tout en le caressant. C'est fou comme ce tableau pourtant simple me rend guimauve, ce qui doit se voir puisque Raphaël relève les yeux vers moi, ses lèvres se soulevant davantage avant d'épouser les miennes de leur douceur. Je soupire de bonheur dans notre baiser. Je suis véritablement épuisé. Rien ne nous aura été épargné aujourd'hui.

— Je n'arrive pas à croire que Liam nous ait surpris dans ton bureau.

Le souvenir me fait rougir à nouveau, ce qui n'est pas le cas de mon petit ami qui s'esclaffe.

— Tu ne riais pas autant tout à l'heure !

La remarque a le mérite de le calmer, mais un sourire incroyable et étincelant pare toujours ses lèvres. Je note les petites ridules de joie au coin de ses paupières et ses prunelles pétillantes d'amusement.

— C'est vrai que c'était gênant, mais Liam ne dira rien. Il va me chambrer pendant le restant de mes jours, mais ça restera entre lui et moi. Tu n'as pas à t'en faire, d'accord ?

Il attrape doucement mon menton et m'embrasse à nouveau délicatement. Juste nos bouches qui s'effleurent et nos souffles qui se mêlent. Il ne m'en faut pas davantage. Quelle idée nous avons eu de faire l'amour dans son bureau ?! J'avais tellement besoin de décompresser après le shooting que je n'ai pas une seule seconde songé au fait que Liam quittait toujours le bureau en même temps que son meilleur ami.