38. Raphaël

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©RoseWilliams2020RainbowLove
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Le duvet de sa peau se hérisse sous mes doigts qui s'égarent sur son ventre. J'aime tellement le sentir frémir sous mes caresses. Je pense ne jamais m'en lasser. Il m'a rendu dépendant de lui, de sa présence, de sa tendresse et de sa chaleur. Jamais je n'avais connu un tel dimanche. Ne rien faire, seul, au lit avec l'homme de ma vie. Car je ne doute pas qu'il est le seul qui habitera à jamais mon cœur. Personne n'avait réussi à m'atteindre avant lui en plus de trente ans. Il est unique. Je l'ai toujours su...

Il frissonne violemment quand j'effleure une nouvelle zone particulièrement sensible, et contracte la mâchoire pour retenir un gémissement.

Mes lèvres se soulèvent en un sourire légèrement tordu, narquois, et j'y repasse la main, encore et encore, me délectant de la réaction de sa peau sous mes attentions.

— Raphaël !

J'aime quand il grogne. Il voudrait se montrer mécontent, mais le plaisir rend sa voix chevrotante.

— Je cherche...

Pieux mensonge... Je profite de sa langueur. J'ai l'impression qu'il pourrait s'endormir sous la divagation de mes paumes qui naviguent sur son épiderme. Je trouve ça affreusement grisant.

— On n'a pas passé le stade de ce jeu stupide ?

Je souffle un rire avant d'embrasser sa clavicule.

— Pour commencer, ce n'est pas stupide et : non ! J'aime trop apprendre à te connaître de cette façon.

Il ne dit plus rien, comme si ma réponse l'avait convaincu, fermant les yeux sur une expiration lourde de fatigue tandis que je me perds à nouveau dans la contemplation de son corps parfait.

Mes doigts explorent son torse en d'aériennes arabesques jusqu'à se perdre sur ses côtes dont l'hématome se résorbe doucement, n'y laissant que quelques tâches aux multiples nuances. Mon ventre se contracte, et je peine à déglutir. C'était en quelque sorte le symbole de notre rencontre qui ornait sa peau et, même s'il m'a encré sur son bras à l'instar des personnes qui comptent vraiment pour lui, je me sens confus des émotions qui se bousculent sous mon crâne.

Notre rencontre a été violente, mais le reste de notre histoire s'est écrite dans la douceur. Je ne devrais pas autant aimer cette ecchymose, mais la voir disparaître me laisse une drôle d'impression. Comme si notre relation n'allait pas survivre à cette échéance. Comme un compte à rebours du temps qui nous était alloué.

Je sursaute presque quand la main de Valentin caresse ma joue rugueuse. Je relève le regard pour croiser le sien brillant d'amour à l'image du fin sourire qui habille ses lèvres.

— Je n'ai pas besoin de ça pour t'avoir dans la peau !

Mon cœur bondit dans ma poitrine, me coupant le souffle l'espace d'une micro seconde. Il semble avoir appris à décoder chacune de mes expressions. J'adore ça. Je laisse à nouveau mon sourire épouser le sien avant de reprendre mon exploration, m'attardant sur son bras où les motifs abondent bien plus que sur son torse.

— Si je devine, je veux que tu m'expliques ce qui t'a poussé à changer d'avis concernant la campagne Roxane & Bergerac.

Il pouffe sans que je ne comprenne la raison de son amusement, puis hoche la tête en signe d'accord. Il ne me faut pas longtemps pour choisir un tatouage, effleurant le dragon bleuté qui recouvre son biceps pour le désigner sans avoir à le décrire.

— Ça, je connais. C'est le truc avec les boules de cristal !

— Non !

— Tu n'as même pas regardé !

À l'encre de ta peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant