50. Raphaël/Valentin

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©RoseWilliams2020RainbowLove
☀☁☀☁

⛈️ Raphaël ⛈️

— Comment ça, parti ? Parti où ?

Évy m'offre un regard désolé et épuisé.

— À la gare.

— Merde !

Je me tire les cheveux en faisant les cent pas. C'est un putain de cauchemar. Je dois à tout prix lui parler. Je ne peux pas le laisser quitter la ville ainsi. J'ai la sensation que si ça devait arriver, nous n'aurions plus aucune chance de nous retrouver.

— J'ai peut-être le temps de le rattraper. À quelle heure est son train ?

Elle secoue la tête en signe d'impuissance avant d'avouer qu'elle l'ignore. Merde !

— OK ! Quelle gare ?

— Saint-Lazarre.

Je dégaine mon téléphone à la recherche des prochains trains à destination de Cherbourg tout en me précipitant vers la sortie. Je n'ai pas une seconde à perdre.

— Raphaël !

Je me fige au milieu du vestibule, déjà prêt à décamper, et me retourne pour aviser la jeune femme qui m'observe avec attention.

— Tu lui as fait beaucoup de mal. Si tu y vas... il faut que tu sois sûr de toi. Je sais que tu es une bonne personne. Ne lui brise pas le cœur, c'est tout ce que je te demande.

Je ne peux que hocher la tête en guise de réponse avant de m'élancer vers l'extérieur.

Une fois dans ma voiture, je consulte les résultats de ma recherche. Le prochain train pour Cherbourg part dans moins de vingt minutes. Je dois bien me rendre à l'évidence que je n'arriverais jamais à temps.

— Merde !

Je frappe le volant avec la force du désespoir, mon cerveau tournant à plein régime tandis que je me passe toutes les options qui se présentent à moi. J'avais prévu de l'accompagner. Qu'est-ce qui m'en empêche ?

Il ne m'en faut pas plus pour mettre le contact et rouler jusqu'à chez moi. Je saute de mon SUV à peine garé, et dégaine mon téléphone pour joindre Liam.

Si seulement je ne m'étais pas douché comme il me l'avait conseillé. Évidemment, cette pensée n'a rien de rationnel. Je n'aurais jamais pu retrouver Valentin dans l'état de décrépitude dans lequel je me trouvais.

— Si tu m'appelles pour me remercier, tu...

— Je quitte la ville ce soir, il faut que tu nourrisses Patachou pendant mon absence.

Je l'entends marmonner à l'autre bout de la ligne tandis que l'ascenseur me conduit jusqu'au dernier étage.

— C'est quoi ce plan ? Tu ne t'es pas encore réconcilié avec lui ? Qu'est-ce que tu fabriques ?

Je sors de la cabine et extirpe mes clés de ma poche, les mains tremblantes.

— Valentin est parti chez sa mère.

Ma clé bute dans la serrure sans que je ne parvienne à la tourner. Je teste la poignée qui s'abaisse sans résister. Envahi par l'impatience de retrouver Valentin, j'ai dû oublier de fermer derrière moi.

— Je fais ma valise et je...

Mon cœur sursaute si violemment dans ma poitrine que j'en ai le souffle coupé.

— Raël ?

— Je te rappelle !

Mon bras retombe mollement le long de mon corps tandis que je fixe, la bouche légèrement entrouverte, le mirage qui s'offre à moi. Des yeux d'orage me foudroient comme au premier jour. Patachou lové dans le creux de ses bras, debout au milieu de ma cuisine, Valentin m'observe avec un air indéchiffrable.

À l'encre de ta peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant