Chapitre 9

19.8K 1.1K 373
                                    

Je faisais le café pour Mr Muñoz tout en réfléchissant à tout ce qui s'est passé la veille.

Je ne savais même pas par où commencer mais une chose est sûre, il est impossible que je continue à vivre chez lui.

Comme il était en réunion il m'avait demandé de récupérer certains dossiers que j'aurais à traiter dans son bureau mais il avait oublié de préciser lesquels.

Il y en avait un bleu et un rouge.
Je déposa le café sur sa table et fixa les deux dossiers. Puis une idée magique vint à l'esprit.

Pourquoi ne pas prendre les deux?

Je récupéra les deux et alla à mon bureau juste à côté.

Je commençais à rédiger sur mon ordi quand quelque chose me frappa,
C'était les relevés d'argent que je tenais là et les sommes étaient astronomiques, exactement comme ce que je voyais aux archives.

Comment une compagnie de publicités peut se faire autant de capital en moins d'une heure ?

Je continuais à rédiger mais quelque chose clochait , ces revenus ne correspondaient pas à nos affaires, comme si il y avait une case qui manquante.
J'arrêta de rédiger et me concentra sur les relevés.

Depuis plus d'un mois c'est la même entreprise qui fait rapporter autant d'argent à la compagnie mais elle n'a rien à voir avec une compagnie publicitaire.
Je tournais les pages de plus en plus intriguée, quand une révélation me frappa.

Et si tout cela était du blanchiment d'argent ? Et si tout cela ne venait pas que de l'entreprise mais d'une autre affaire illégale ?

Je referma le dossier d'un coup sec. De toute évidence ce n'était pas celui-ci que je devais prendre.
Je vérifia le couloir avant d'entrer dans le bureau de Marco. Je déposa le dossier comme je l'avais trouver avant et sortie du bureau.

Avant même que je ne puisse souffler Mr Muñoz se trouvait devant moi.
Mon coeur tomba dans mon ventre.

- Qu'est-ce que tu fais ? Demanda t-il posément.

- Je.. je me ... en fait je... Merde je ne savais pas quoi dire.

Il me fixait sans pour autant ajouter quoi que ce soit, ce qui me déstabilisa.

- Je rangeais un dossier. Disais-je la voix tremblante.

Il ne me lâcha pas d'un poil. Aucune expression ne pouvait se lire sur son visage peut-être à part la lassitude.

- Entre. Me dit-il.

- Où ? Demandais-je incrédule.

- Tu te trouves derrière une porte, où d'autre veux tu entrer ? Me demanda t-il sans une once de sympathie. C'est à peine si il clignait des yeux.

- Oui évidemment. Je me retourna sur moi-même pour ouvrir la porte mais j'étais tellement nerveuse que je m'embrouillais avec la poignée.

Derrière moi, il laissa échapper un soupir avant de se pencher et d'ouvrir la porte me recouvrant au passage avec son parfum musqué.

Je ravala ma salive avant d'entrer dans son bureau.
Il referma la porte derrière lui et alla s'asseoir sur son fauteuil.

Il déboutonna sa veste et s'adossa sur son siège.

- Alors Mademoiselle Brown. Dit-il comme si il réfléchissait à ce qu'il allait me dire, ou me faire.

- Oui Mr Muñoz. C'était sans remarquer qu'on ne se tutoyait plus.

- Vous avez prit le dossier que je vous avais demandé ?

- Oui Monsieur. Répondis- je à la hâte.

- Et ? Dit-il en posant ses coudes sur la table.

- Je, je ne me souvenais plus très bien de quel dossier vous parliez alors j'ai pris les deux. Mais après je me suis rendue compte duquel c'était.

Il me jugeait un instant puis se leva de sa chaise et s'avança d'une démarche expressément lente. Il se positionna derrière moi et sans aucune gêne il prit une mèche de mes cheveux et la plaqua derrière mon oreille.

- Et qu'est-ce que vous avez vu qui vous a fait savoir que ce n'était pas le bon? Me demanda t-il se pencha dangereusement vers mon cou.

Un frisson parcouru tout mon corps quand je sentis son souffle sur celui-ci.

- Marco... Disais-je sans vraiment réfléchir.

- Répondez-moi. Dit-il d'une voix lente et virile.

C'était une vrai torture.

Mon côté rationnel me disait que tout ça n'était pas approprié mais tout le reste de mon être n'avait qu'une envie, celle de bondir sur lui.

- Tu as perdue ta langue Dalilah ? Il adopta un ton légèrement sensuel pour prononcer mon nom ce qui fit augmenter  ma chaleur corporelle.

- C'était... c'était les relevés bancaires. Disais-je dans un souffle.

Il arrêta sa torture et laissa échapper un léger rire. Mais ça n'avait pas l'air d'un rire amusé.
Il avait plutôt l'air de dire : " tu es dans un sale pétrin ma belle "
Il se redressa et reparta à son bureau.

- Et qu'est-ce qui t'a fait croire que ce n'était pas ceux là que tu devais voir? Me demanda t-il.

- C'était assez confidentiel et si vous voulez y jeter un œil vous...

- Je veux que tu me dises ce que toi tu as vu.

- Ça avait l'air de blanchiment d'argent. Disais-je. Il me regardait sans rien dire et je pris mon courage à deux mains et continua.

- On aurait dit que quelqu'un utilise l'entreprise pour des activités malsaines et je...

Je fus coupée par Marco qui leva son doigt comme pour me dire d'arrêter. Il secoua sa tête et marmonna quelque chose en espagnol que je ne compris pas. Il prit son téléphone et appella je ne sais qui. Je ne pouvais même pas savoir de quoi ça parlait, vu que c'était en espagnol.

- Un problème monsieur ? Demandais-je plus pour moi que pour lui.

Il se leva sans me quitter des yeux puis s'avança en ma direction.

Il se tenait à quelques mètres de moi, me dominant de toute sa hauteur.

- Si vous voulez je peux vous aider. Disais-je pour essayer d'étouffer le déferlement de sensations dans mon corps.

- M'aider ? Demanda t-il.

- Oui, vous aider à trouver qui pourrait faire une chose pareille. Il laissa échapper un léger rire qui n'avait toujours rien de joyeux puis prit mon visage en coupe et sans que je ne m'en rende compte, il écrasa ces lèvres sur les miennes.

Un déferlement de sensations traversa tout mon corps à une vitesse fulgurante. Il s'emparait de mes lèvres avec autorité et fougue que je ne sentais presque plus mes jambes. Alors que je savourais déjà ce moment il se sépara de mes lèvres, les laissant enfler et en manque.

- Tu ne sais pas dans quel pétrin tu t'es fourrée mi hermosa.

DALILAH Où les histoires vivent. Découvrez maintenant