Chapitre 34

13.2K 745 6
                                    

Après près de trente minutes de marche, nous sommes en fin arrivés au restaurant. A chaque fois je lançais des petits coups d'oeil à Marco pour voir s'il transpirait ou un truc du genre mais non. Ça n'avait pas vraiment l'air de le gêner de marcher.
Le restaurant en question était un vieux nightclub que l'on a transformé en café puis en petit restaurant. Nous prenions place sur une place de libre assis face à face.
- C'est ici que tu veux que l'on discute ? Me demanda Marco arquant son sourcil.
- Oui c'est simple et au moins personne ici ne te connais donc tu n'as rien à craindre. Disais-je.
- Je ne craignais rien. Me dit-il simplement me regardant droit dans les yeux.
Okay Dalilah, maintenant qu'il est là parle !
- Je veux que tu m'expliques tout Marco, du début jusqu'à la fin... sans omettre un détail.
- Et je veux la vérité ! Rajoutais-je alors qu'il s'apprêtait à parler.
Il soupira puis laissa ses coudes reposer sur la table.
- Mon père était un dealer, Baron de la drogue et chef de la mafia cubaine.
- Ton père était mort de grave maladie si je me souviens bien. Disais-je tout en l'écoutant attentivement.
- Non. C'est faux. En réalité mon père est mort assassiné par l'amant de ma mère qui était aussi un mafieux.
- Attends quoi?!
- Ma mère n'as jamais été un modèle ni pour moi ni pour qui que ce soit. C'était une femme facile qui couchait avec n'importe qui.
- C'est pour ça que tu ne l'apprécies pas? Demandais-je.
- Non, je ne l'aime pas parce que c'est à cause d'elle que mon père est mort. Dit-il d'un ton sec.
- Après sa mort j'ai hérité de son empire et ma mère elle a disparu. Pas que je m'en souciais vu qu'elle revenait de temps en temps pour de l'argent.
- C'est pour ça que tu l'as chassé de la maison? C'est quand même ta mère Mar-
- Je ne l'ai pas chassé de la maison. Comme tu dit c'est ma mère, j'ai beau avoir une certaine rancune envers elle, ça n'empêche pas le fait qu'elle et moi avons le même sang. Je l'ai renvoyée de la maison parce que je savais qu'elle devait être attaquée.
- Comment ça tu savais?
- La mafia cubaine et la mafia mexicaine n'ont jamais vraiment été amies et alors que je pensais avoir réglé le problème, il ont décidé de se comporter en traître.
- Attends, donc c'est pour ça que tu as réservé le billet de Deborah, que tu as fait partir ta mère et que tu voulais me faire partir? Demandais-je
Il me regarda droit dans les yeux sans ciller ne serait-ce qu'une fois.
- Oui.
- Et si j'acceptais de partir tu n'allais rien me dire?!
- J'allais te le dire tôt ou tard.
- Tu te rends compte un peu ? Tu m'as embarqué dans cette histoire sans même me demander mon avis. Et maintenant il est trop tard pour changer les choses vu que je suis déjà enceinte. Disais-je. Pour la première fois, depuis que je connais Marco, il détourna le regard.
J'étais stupéfaite.
Se sentait-il coupable ?
- Dis-moi... Disais-je d'une voix légèrement basse.
Il retourna à nouveau son attention vers moi. Tandis qu'il avait posé ses coudes sur la table, moi de mon côté je malaxais mes pauvres doigts sous la table.
- Pourquoi m'as-tu demandé de travailler avec toi à Cuba? Disais-je.
Il me regarda longuement avant de prendre son souffle et d'expirer longuement.
- Je t'ai vu une fois, alors que tu rentrais de ton travail à la supérette, puis je ne t'ai plus jamais revu. J'ai laissé faire le hasard et je t'ai revu une deuxième fois. Je sortais d'une réunion, j'étais extrêmement fatigué. Quand je t'ai aperçu marcher le long de l'allée, j'ai cru rêver, ce jour là j'ai failli t'écraser.
Oui je me souviens de ce jour! La voiture noire qui est passée à vive allure !
- Je ne pouvais plus laisser faire la force du destin, ou du hasard ou quoi que ce soit parce qu'il fallait que je te vois , il fallait que tu sois avec moi. Dit il sans me lâcher des yeux, et aussi bizarre que ce soit je n'arrivais pas non plus à briser le contact.
- J'ai fait des recherches sur toi et en moins de quelques jours je savais déjà tout sur toi. Quand j'ai découvert que tu travaillais pour mon entreprise j'ai saisi l'occasion.
- Pourquoi ne pas m'avoir abordé le premier jour que je me suis présentée à ton bureau. Demandais-je.
- Je n'étais pas pressé, de plus je savais que tu ne pouvais pas aller bien loin donc j'ai pris mon temps.
- Pourquoi m'avoir dit que je travaillais pour toi tout de même ? Quand nous sommes arrivés ?
- J'avais besoin d'une excuse...
- Waouh...
J'étais à court de mot. Je ne savais plus quoi dire. Tout s'embrouillait dans ma tête.
- Je ne sais pas quoi te dire Marco, tu m'as menti... et pas sur un léger sujet... tu m'as carrément menti sur qui tu étais, tu t'en rends compte? Je suis censée faire quoi là maintenant que tu m'as tout raconté? Te pardonner et faire comme ci rien ne s'était passé?
- Je ne te demande pas de me pardonner mi hermosa, Dit-il, J'ai été un vrai connard sur le coup je te l'accorde, mais je sais que si j'avais été honnête des le debut, tu ne serais jamais restée avec moi.
Il avait raison, jamais je n'aurais accepté de rester avec un mafieux de mon plein gré. Mais maintenant que la situation est différente, et que je suis tombée amoureuse de lui... enceinte de lui.
J'ai envie de lui pardonner, mais mon côté rationnel me disait de ne pas me laisser berner.
J'avais peur. Peur pour mon enfant, je ne veux pas qu'il grandisse dans la violence, encore moins sans père...
- Qu'allons-nous faire maintenant, Disais-je attrapant mon colier instinctivement, je ne veux pas que mon enfant grandisse dans la violence, je veux qu'il soit un enfant normal, qui va à l'école, qui rêve d'avoir un métier comme médecin ou président, qu'il soit très intelligent et surtout qu'il reçoit l'amour de ses parents. Disais-je larmoyante.
J'attrapa la main de Marco posée sur la table et essuya quelques larmes qui s'étaient échappées avec mon autre main.
- Je veux que mon enfant ait une vie normale Marco, je ne sais pas si tu me comprends.
Il porta ma main jusqu'à ses lèvres où il déposa un baiser furtif.
- Notre enfant ne manquera de rien, il sera aimé par ses deux parents et aura la vie de l'enfant qu'il sera, c'est-à-dire le nôtre. Je ne peux pas te promettre qu'il aura une vie normale, mais je peux au moins te promettre que je veillerai à ce qu'il ne vous arrive jamais rien, ni à lui, ni à toi mi querida.
J'avais envie de pleurer encore plus, j'espère que je prends la bonne décision, et que je ne regretterai rien après.
Je l'espère vivement.

DALILAH Où les histoires vivent. Découvrez maintenant