DALILAH

Chapitre 35

Tyler faisait les cent pas dans le hall tandis que moi je priais Dieu de protéger ma sœur.
Une infirmière arriva et tout le monde retint son souffle.
- Elle va bien. Dit l'infirmière et tout le monde lâcha un énorme bruit de soulagement.
- Mais nous devons la faire accoucher aujourd'hui.
- Comment ça aujourd'hui ? C'était prévu pour la semaine prochaine. Dit Tyler
- Elle est déjà à terme monsieur, mieux vaut qu'elle accouche aujourd'hui, pour sa santé et celle de son enfant. Dit l'infirmière à Tyler.
Je regarda celui-ci du coin de l'oeil. Le pauvre avait les mains tremblantes.
- On peut la voir? Demandais-je à l'infirmerie.
- Non désolé, seulement le père de l'enfant. Excusez-moi. Dit-elle avant de repartir à ses occupations.
Je m'avança vers Tyler qui venait de s'asseoir. Je déposa une main sur son epaule pour le réconforter.
- Elle va bien maintenant, et dans quelques heures tu tiendras ta fille dans tes bras.
Il releva sa tête l'air surpris puis souria.
- Elle ne m'avait pas dit que c'était une fille.... elle a gardé le secret. Dit-il secouant sa tête.
- Monsieur. Nous relevons la tête pour croiser un homme habillé en tenue de médecin.
- Bonjour monsieur Thompson, je suis le docteur Mortis. C'est moi qui fera accoucher votre femme.
Tyler se leva pour aller serrer la main du docteur puis se tourna vers moi.
- On se voit dans quelques heures, tu peux ramener les enfants ?
- D'accord. Disais-je et il s'en alla avec le docteur.
Je me retourna vers Edward et Debby qui n'avaient pas dit un mot depuis le début de la soirée.
- On y va? Disais-je le sourire aux lèvres.
- Quand est-ce qu'on va revenir voir maman? Me demanda Edward.
- Dans quelques heures. Répondis je.
- Elle va déjà accoucher ? Me demanda Debby
Je secoua la tête toute en les dirigeant vers la sortie.
Nous trouvions Marco au téléphone attendant devant sa voiture. Quand il nous vit, il entra et démarra le moteur.
Je fis entrer les enfants derrière et entra du côté passager.
Le chemin pour la maison de Tyler se déroulait dans le silence absolu. Un silence plus au moins agréable. Les enfants dormaient à l'arrière. Les pauvres avaient eu leur dose d'émotions fortes. Alors que Tyler rentrait avec eux, Deborah est restée perdre connaissance à la maison. Elle avait une forte fièvre mais je ne savais pas que ça allait s'aggraver à ce point. Chance que j'étais avec elle.
Je tourna mon regard vers Marco. Il était concentré sur la route et la lumière de la lune qui frappait sur son visage montrait parfaitement tout ses magnifiques traits et je ne pouvais m'empêcher de l'admirer. J'aimerais que notre enfant lui ressemble. Instinctivement je déposa ma main sur mon ventre et ne pus réprimer le sourire qui naissait sur mon visage.
- A quoi est-ce que tu penses? Me demanda Marco me sortant de mon rêve.
- Oh rien... Disais-je rêveuse toute en caressant mon ventre bien arrondi.
- Demain nous irons à Cuba. Dit-il
- Nous? Demandais-je sortant de mon petit monde dans ma tête.
- Oui.
- Il en est hors de question. Ma sœur est en train d'accoucher, elle aura besoin de moi! Disais-je.
Je n'étais même pas d'humeur à accepter tout ce qu'il avait à me dire.
- J'ai à faire là-bas, je suis resté trop longtemps ici.
- Pars alors! Vas-y ! Va à tes occupations. Ce n'est pas comme ci c'est moi que tu es venu chercher de toute façon. Disais-je
- Qu'est-ce que tu racontes ?! C'est toi qui m'a fais venir ici je te rappelle.
- Mais tu veux partir ! Alors pars! Moi je reste avec ma soeur !
- Elle n'aura pas besoin de toi.
- Tu n'en sais absolument rien! Elle ne pourra pas s'occuper d'elle et de ses enfants toute seule! Au moins pas aussitôt.
- J'irai donc tout seul demain.
- Ça n'engage que toi. Disais-je d'un ton sec.
Cette Dalilah qui se pliait à tous tes désirs est obsolète Marco, rassure-toi.

Arrivée à la maison, j'installa les enfants dans leurs chambres respectives. Je n'avais plus adressé la parole à Marco depuis. Il pouvait bien faire ce qu'il veut moi je m'en fichais.
Je sortis voir si Marco était toujours là et oui il était là, au téléphone comme à son habitude.
- C'était le travail je suppose ? Demandais-je d'une voix sèche.
- Je ne te comprends vraiment pas.
- Ce n'est pourtant pas compliqué. Je ne vais nulle part. Maintenant si tu veux bien m'excuser, je dois appeler Tyler pour avoir des nouvelles de ma sœur. Bonne nuit Marco. Puis j'entra dans la maison en claquant la porte.
Un point pour moi.
Sourire aux lèvres, je composa le numéro de Tyler. A chaque fois ça m'envoyait au répondeur et à chaque fois ça augmentait mon inquiétude.

5hrs étaient passées et toujours aucune nouvelle. Je lançais un coup d'oeil à ma montre, vingt deux heures dix-huit. J'étais beaucoup trop stressée, en plus j'avais chaud. J'alla ouvrir la fenêtre et c'est alors que j'aperçus la voiture de Marco. J'allais ouvrir la porte et mon cœur fondit dans ma poitrine quand je le découvris, endormi dans sa voiture.
Pourquoi était il rester?
Je m'avança vers le véhicule et toqua sur la vitre pour le réveiller.
- Marco, réveille-toi. Disais-je en même temps.
Il se réveilla péniblement et se tourna vers moi. Sa mèche rebelle était collée sur son front. Il ouvrit la portière et sorti du véhicule.
- Pourquoi n'as-tu pas baissé les vitres? Demandais-je en riant légèrement.
Vu sa tête il n'avait pas très bien dormi.
Je porta ma main jusqu'à son front et dégagea celui-ci de cette mèche.
- Pourquoi n'es-tu pas rentré ? Demandais-je déposant mes mains sur ces épaules.
- Tu n'es plus en colère à ce que je vois. Dit-il m'enlacant la taille.
- Si, mais je fais une pause. Disais-je tout en me rapprochant de son visage.
- Je ne te comprends plus. Dit-il et son souffle s'abatta sur mes lèvres.
Oh Dalilah comme tu es méchante, me disais-je à moi-même.
Je me reprocha de ses lèvres et les effleura délicatement puis dis;
- Bonne nuit Marco.
Puis je le lâcha et me détourna de lui.
Et alors que je m'apprêtais à sortir ma plus belle démarche je me sentis propulsée en arrière. Je heurta durement le torse de Marco.
- Je te signale que je suis enceinte ! Disais-je
- Tu n'en avais rien à faire quand tu jouais avec moi alors pourquoi devrais-je le prendre en compte maintenant ? Me dit-il d'une voix dangereusement basse toute en laissant traîner sa main le long de mon dos me procurerant la chaire de poule tout le long.
- Tu ne dis plus rien ? Me dit-il tout en me caressant la joue.
- Lâche-moi. Disais-je d'une voix peut convaincante.
En réalité je ne voulais absolument pas qu'il me lâche.
Il s'approcha alors de mon oreille et me murmura de la manière la plus sensuelle qu'il soit ;
- La seule chose qui m'empêche de te prendre là maintenant et le fait que tu sois enceinte, tu seras beaucoup trop vite fatiguée pour supporter toutes les choses que j'aurais l'intention de te faire. Imagine un peu, dans la voiture ou sur ce parking ? Moi je n'ai absolument aucun problème mi querida, je pourrais te prendre n'importe où.
Il se redressa et déposa un baiser sur mon front et je pus apercevoir un léger sourire apparaître sur ses lèvres.
- Bonne nuit Dalilah. Dit-il puis retourna à sa voiture, monta à nouveau les vitres et ferma sa porte.
Je restais plantée là incapable de dire quoi que ce soit.
Dalilah zero, Marco un million.