Chapitre 28 - Rester en vie

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Vanitas
9h07

J'ouvre les yeux lentement, plongé dans la noirceur. La pluie tombant contre le toit de tôle résonne dans la chambre, mais reste tout de même apaisante. Mes doigts, cherchant le contact de celui qui a partagé mon lit cette nuit, reviennent bredouilles de leurs chasse après avoir atteint le rebord du matelas.

Le soupire de déception que je pousse reste sans réponse, preuve que je suis bel et bien seul dans la pièce. Noé aurait forcément réagi sinon.

Un sourire idiot se dessine sur mes lèvres en repensant à la veille. Toutes les merveilles rencontrées sur notre chemin pourrait presque me faire apprécier ce Pays glacial. Et Noé... Il a été là pour moi dans un moment que je ne pensais jamais vivre.

Je croyais toutes ces émotions disparues depuis longtemps, enchaînées dans un recoin de ma tête que je ne comptais revisiter pour rien au monde.

Quand j'ai compris qu'on m'y avait guidé sans que je m'en aperçoive, il était déjà trop tard. Mais après avoir pleuré pendant se qui m'a semblé être une éternité, je me sens beaucoup plus serein.

Délaissant mon portable sur la table de chevet, je me lève pour m'habiller, curieux de voir où a disparu mon amant. L'étage silencieux me pousse à descendre au dessous, à la recherche d'un indice.

J'en perçois un à l'instant où je pose les pieds dans les escaliers. Une douce odeur alléchante s'échappe de la cuisine, m'attirant comme un papillon devant un lampadaire éclairant la nuit.

La première chose que je remarque en pénétrant dans la salle, est le tablier saillant que porte mon compagnon qui s'affaire devant sa cuisinière. D'un mouvement agile du poignet il retourne une crêpe parfaitement dorée, tandis que du bacon et des œufs cuisent dans des plats séparés.



-  Monsieur n'est pas que serveur apparement...



Surpris en plein mouvement, Noé rattrape de justesse le pancake qui venait de s'envoler.



-  Vanitas ! Je ne t'ai pas entendu arriver !



Il retire ses casseroles du feu, puis se retourne vivement vers moi dans le but évident de me rejoindre. C'était sans déduire que je le devancerais.

J'attrape le col de sa chemise pour le pencher brusquement, plaquant mes lèvres aux siennes avec passion. D'abords surpris, je le sens rapidement sourire contre ma bouche, avant d'attraper mes hanches histoire de nous rapprocher.

Mes mains s'agrippent de plus bel à lui quand il me soulève de terre, tournant sur lui même pour m'asseoir sur le comptoir. J'en profite pour enrouler mes jambes autour de sa taille, ses doigts s'étant aventuré sous mon t-shirt et nos langues toujours entrelacées.

Quelques minutes aurait suffit pour nous laisser le temps de savourer un peu cet instant avant de passer à table, mais évidement le hasard en décide autrement.



- Bien le bonjour jeunes gens !



Je sursaute brusquement, ma tête percutant l'armoire derrière moi, tandis que Noé se retourne vers l'entrée de la pièce avec épouvante.



- Grand-père ?!

- C'est moi en effet, et j'imagine que vous êtes Vanitas n'est-ce pas ? L'ami de Noé ?



Le nouveau venu me lance un regard appuyé, mettant bien l'emphase sur le mot Ami, mais le grand sourire qu'il partage semble honnête... Jusqu'à preuve du contraire...


Mon refletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant