Chapitre 4 - Sombre reflet

856 73 13
                                    




Noé

7h20



Alors que je dormais profondément, bien enroulé dans ma couette, mon réveil se mit à crier. Je me réveillais en sursaut et tendis la main pour arrêter la torture. Le silence revint dans la chambre et je poussais un soupir de soulagement. Je pris quelques secondes pour me remettre de ce cauchemar qu'était la sonnerie stridente qui chantait depuis plusieurs matins déjà, puis me levais ensuite pour me préparer.

Sous la douche, je me remémorais cette semaine qui avait été assez chargé. J'avais commencé à travailler au Café Orlok dès le lendemain de mon entretiens, à ma grande joie, et j'y étais maintenant depuis plus d'une semaine. Le propriétaire, Pax Orlok, avait été intraitable et sévère au début. M'expliquant le fonctionnement de l'endroit à toute vitesse, sans proposer la moindre pause et surtout sans prendre la peine de savoir si j'avais des questions.

Par contre, il n'avait même pas prit en compte le fait que je n'avais pas encore mes papiers officiels, et il m'avait même assuré qu'il n'y aurait pas de soucis pour l'avenir si je faisais bien mon travail. Sous ses airs de grosse brute, j'avais pu discerner un homme droit et juste. Qui restait fidèle à ses principes et qui n'avait pas de préjugés sur l'origine de ses employés.

J'avais retravaillé avec Amélia, qui avait tout fait pour m'aider à m'habituer à l'endroit. Elle me guidais discrètement quand j'avais un doute, se qui m'avais sortis de plusieurs situations embarrassantes. J'avais aussi fais plus amples connaissances avec Manet et Nox qui étaient, je l'avais appris rapidement, frère et soeur. Manet était très vite devenu sympathique avec moi, malgré un coté légèrement râleur, tandis que Nox continuait de piquer des crises de colère régulièrement devant mes erreurs. Mais j'avais trouvé une ruse pour la calmer, il suffisait de lui parler de Murr..

Elle et son frère étaient apparement tombé sous la charme de mon chat, ils passait leurs temps à me poser des questions sur lui et insistait pour que je l'emmène dans l'arrière boutique quand je travaillais. Ils lui avaient emménagé un petit coin juste pour lui, et Murr en était ravie.

Je passais à la cuisine pour me préparer un café, et j'entendis une porte se refermer à l'étage du dessous. C'était sans doute Roland qui partait pour l'université avec son entrain habituel. J'avais finalement profité d'une soirée, avec lui et Olivier, qui s'était très bien passé. On avait beaucoup discuté et même remit ça plusieurs autres soirs. Je connaissais maintenant bien mieux mes deux voisins, si différents, et pourtant meilleurs amis et inséparables depuis des années.

Après avoir déposé ma vaisselle dans l'évier, je pris mes clefs et me dirigeais vers la sortie, suivi de Murr qui en avait prit l'habitude. En sortant sur le palier, je tombais sur mon voisin d'en face. C'était arrivé assez souvent depuis mon emménagement, mais nous nous étions contenté de légère discussions plus ou moins polis. Il prenait plaisir à me taquiner sur divers sujets, et j'y répondais en général du tac au tac. Il avait soit disant enfin comprit quel genre de personne j'étais, mais refusait de me le dire sous prétexte qu'il n'avouait que ses erreurs. Fausse modestie selon moi, et il n'avait pas démentit.

Sans que je ne me l'admette vraiment, ces échanges étaient devenus mes préférés de la journée.

Mais aujourd'hui quelque chose avait changé.

Il semblait encore plus épuisé que d'habitude. Les cernes sous ses yeux avait prit une dimension peu recommandable et il se débattait avec ses nombreuses clefs pour trouver la bonne. Mais c'est surtout sur les taches sombres, salissant les manches de sa chemise, que mon regard s'attarda. Elles étaient rouges.. Rouge sang.

Mon refletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant