Chapitre 34 - La chute

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Vanitas





Assis sur la chaise froide de la salle des visites, je regarde aux travers la vitre les gardiens escorter l'homme que je considérais être le responsable de tout mes tourments passés.

Ce dernier s'avance pour venir s'installer en face de moi, avec cette même expression insondable que je lui connaissais à l'époque. 

Il décroche lentement le téléphone, attendant patiemment que j'en fasse de même de mon côté.

Je prends une grande inspiration, avant de me jeter à l'eau.



-  Bonsoir Vanitas...

  -  Bonsoir.



Un lourd silence s'installe après ces rapides salutations. Comme j'ai l'impression que ça va durer, je pose la question qui me brûle les lèvres.



-  Pourquoi est-ce que tu t'ai vendu à la police ?

-  Parce qu'il le fallait.

-  Ne commence pas avec tes fausses réponses !

-  C'est la vérité.



Le silence retombe quelques instants, puis face à mon expression glacial, mon interlocuteur pousse un soupire avant de reprendre.



-  Je n'étais pas au courant que Moreau avait reprit mes recherches pour expérimenter sur la populace. J'ai moi aussi fait ces expériences quelque peu illégales, mais sur des personnes consentantes que j'avais payé. Et quand j'ai remarqué que leurs vies était en danger, j'ai tout arrêté. En apprenant que mon invention avait causé la mort de plusieurs innocents, je me devais d'agir.

-  Foutaises. Ton apparence a toujours été le plus important pour toi ! Je suis certain que tu aurais essayé de camoufler le fait que l'affaire te concernais !



Nouveau silence, nouvel échange de regards glaciaux, nouveau soupire.



-  Le fait que tu sois accusé de meurtre a aussi joué dans la balance.

-  N'importe quoi !!

-  Ça te semble si inconcevable que je puisse m'inquiéter pour toi ?

-  Inconcevable ? Impossible oui ! Pourquoi est-ce que tu t'inquièterais pour moi alors que tu passais ton temps à me reprocher d'exister ? Ou bien à me réprimander, m'obligeant parfois à cacher mes bleus ou les brûlures de ton foutu cigare ?!



Piqué au vif, je le vois commencer à pianoter nerveusement contre la table de sa main libre.



-  Tu étais un enfant capricieux Vanitas, qui avait besoin d'être encadré sévèrement.

-  Bien sur... Si c'est ce genre d'inquiétude que tu as à mon égard, tu peux te la garder !



Je tente de garder ma surprise caché derrière ma colère quand je le vois se frotter les tempes en fermant les yeux. Il semble particulièrement perturbé, chose que je n'avais jamais vu chez lui. Il relève ensuite les yeux vers moi, une expression vaincu sur le visage.



Mon refletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant