Chapitre 26 - Là-haut

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Vanitas



J'ouvre les yeux, reposé comme jamais. Je sens les bras de Noé autour de moi, son souffle régulier contre ma nuque.

Restant immobile pour profiter du moment, j'essaie de déterminer l'heure, complètement déboussolé de me retrouver dans le noir complet.

Un coup d'œil à la fenêtre me confirme qu'elle donne sur l'extérieur tout aussi sombre.

J'aperçois l'ombre de mon portable sur la table de nuit, et tant la main doucement pour l'attraper. Au moment où il s'allume, je suis étonné d'y lire l'heure.

9h47...

Croyant d'abords responsable le décalage avec la France, je réalise rapidement que l'appareil s'est bien mis à jour et que le fautif est le soleil en personne.

Parce qu'en Islande, ce fainéant ne se lève qu'autour de onze heure à cette période de l'année.

Je remarque aussi un autre élément, encore plus mauvais. Mes clients ne m'ont pas répondu, pas un seul, prouvant qu'ils ne me font plus confiance.

La colère prend de nouveau le contrôle de mes émotions, mais pas seulement.

Un désespoir douloureux grandit aussi en moi, envahissant lourdement mon plexus et se glissant le long de mes veines. Brûlant la peau de mes avant-bras.

L'idée de voir toutes ces années de travail acharné partir en fumé me révolte. C'est toute ma vie.

Je suis sortis de mes sombres pensées par les lèvres chaudes de Noé qui se posent dans mon cou. Ses bras autour de ma taille se resserre pour me ramener contre lui.



-  Bien dormi ?



Une boule s'est formé dans ma gorge et m'empêche de répondre. Je suis partagé entre l'envi de me blottir contre lui pour oublier cette histoire, et celle de fuir très loin.



Je ne suis pas fais pour partager mes problèmes...



Vanitas ?

-  Excuse moi, j'ai besoin de respirer.



Je le repousse pour pouvoir me relever et attrape mes vêtements près du lit. Pendant que je les enfiles je sens une main se déposer doucement dans mon dos.



-  Pas de soucis, je te laisse tranquille. La salle de bain est juste en face si tu as besoin, fais comme chez toi. Je vais nous préparer un petit déjeuner en bas si tu veux me rejoindre.



Il dépose un bref baiser sur mon épaule  et s'habille rapidement avant de sortir, sans que je n'ai pu prononcer le moindre mot ni même le regarder.

Bataillant avec mes sentiments contradictoires, je me rends dans la salle d'eau, comme il l'a proposé, pour m'en asperger le visage.

En relevant la tête, j'observe mon reflet dans le miroir.

Je suis surpris d'y voir une mine bien plus pimpante qu'à mon habitude. Les cernes profondes et les joues creuses sembles disparues et ma peau a aussi reprit un peu de couleur.

Mon refletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant