Chapitre 6 - Reflet étincelant

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Vanitas
22h59



Je marche dans la rue déserte. Le vent frais me pousse à refermer ma veste et à me frictionner les bras. Il ne fait pas particulièrement froid, mais je dois avouer ne pas supporter les basses températures. L'humidité me transperce, se glisse aux travers ma peau pour venir serpenter le long de mes os. Comme si elle attendait le bon moment pour y planter ses crocs acérés. Un frisson particulièrement désagréable me pousse à accélérer le pas.

La nuit est déjà avancée et je dois toujours me rendre dans une rue plus fréquentable avant de pouvoir héler un taxi pour enfin arriver chez moi. En faisant, évidement, le petit détour par l'appartement de mon cher voisin d'en face..

Parce qu'il ne pourra vraisemblablement pas s'y rendre seul dans l'état où il est.

Il confirme ma pensée en s'arrêtant devant une affiche de boisson gazeuse, des étoiles dans les yeux. Il s'approche et tend la main, dans l'espoir d'en attraper la bouteille. Ses doigts heurtes le panneau, le faisant lâcher un petit cri à la fois de surprise et de frustration. Voyant qu'il reste obstinément devant l'affiche, je suis obligé de lui prendre le bras et de l'entraîner derrière moi pour le garder sur la bonne voie.


-  Bon sang Noé, ressaisis-toi un peu !


Il éclate de rire tout en se laissant guider. Les bras ballants, les yeux dans les vagues et les deux pieds gauches se disputant à savoir le quel déclencherait la chute. Je pousse un grand soupire.


-  C'est pas vrai.. J'avais bien besoin de ça, ce soir.


Noé se stop d'un coup sec, m'arrêtant dans mon mouvement et me tirant en arrière avec force. Au moment où je me retourne furieux, prêt à lui en coller une, il dépose ses deux mains sur mes épaules qui se crispent sous le coup de la surprise. Il me fixe, de ses yeux violets, la larme à l'œil.


- Je suis si désolé Vanitas.. Tu es épuisé, et moi je te pose des tas de problèmes ! Je ne peux pas m'empêcher de profiter de l'agréable sentiment qui m'habite, alors que tu ne le vie pas du tout ! J'aimerais tellement que tu le ressente ! Pardonne moi, je t'en prie..


Les larmes commence bel et bien à couler, alors que ses doigts se referment solidement sur leurs prises. J'essaie de le faire lâcher, mais il est beaucoup plus fort que moi. À bout d'idée et de patience, je lui donne ce qu'il veut, espérant que ça suffise.


- Je te pardonne, c'est bon, mais si on pouvait rentrer maintenant...

-  Bien sûr ! On fait comme tu veux !


Et voilà son insupportable sourire parfait qui revient, illuminant son visage de pur bonheur. Il me dépasse en courant pour se diriger vers l'intersection où on entend les voitures passer. Découragé, je lui emboîte le pas.

Mon refletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant