Épilogue : Tom

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Comme à chaque fois qu'on se retrouve, nos corps en fusion se meuvent dans un ballet désordonné. L'odeur de Kale, sa peau, son souffle, tout m'avait manqué.

C'est sauvage. Épuisant, après plus de vingt-quatre heures sans sommeil. Je ne me suis même pas lavé, il m'a sauté dessus alors que j'ai les phalanges pleines de sang séché. Il va encore râler pour les taches sur ses draps et ce constat m'arrache un sourire.

— Je sais à quoi tu penses, halète-t-il contre ma bouche. Et j'aimerais que tu arrêtes de me provoquer encore une bonne vingtaine de minutes. Je t'engueulerai pour les draps après.

— Tes désirs sont des ordres, dis-je en mordillant ses lèvres.

Il grogne et empoigne mes fesses avec plus de vigueur. Je ne suis même pas complètement nu. Mes chaussures retiennent mon pantalon et mon boxer à mes chevilles ce qui m'empêche de pleinement me mouvoir et Kale en profite. Il se dérobe de sous mon poids pour s'installer sur mon dos. Il frappe outrageusement mes fesses puis s'y assois dessus pour venir s'allonger sur moi. Il ondule avec sa protubérance entre mes deux lobes.

Il me rend fou. Des mois que notre petit manège dure, personne ne le sait. Sauf peut-être Jun qui doit s'étonner que je ne baise plus avec lui. Ce n'est pas l'envie qui me manque, mais l'appétit de Kale comble parfaitement le mien et je n'ai pas de temps pour Jun. Au début, il était convalescent, il m'était facile de l'esquiver. Il a mis beaucoup de temps à se remettre d'avoir été piétiné à l'Oublie.

Je garde des remords de cet épisode. Parce que c'est ma faute s'il n'a pas été en mesure de résister au raz-de-marée des gens paniqués qui voulaient quitter le sous-sol du club. Il ne m'en tient pas rigueur.

Mais au final, la chance a été de notre côté, aucune réelle sanction ne nous est tombée dessus, à part qu'on nous refile souvent les boulots les plus dangereux. C'est acceptable, surtout que je sais que je peux toujours compter sur mon partenaire en cas de problème.

— Tu décroches, me murmure la voix de Kale alors qu'il lèche ma clavicule. Tu veux qu'on remette ça à un peu plus tard ?

Je tords mon cou et un bras pour le bloquer contre moi et lui voler un baiser dans cette position inconfortable.

— Même pas en rêve, j'ai besoin de te sentir. Je suis juste un peu fatigué, tu vas devoir compenser mon manque d'énergie.

— Je relève le défi. Mais c'est la preuve que je ne t'entraîne pas assez.

Il ponctue sa phrase d'une nouvelle frappe sur mon derrière alors qu'il se positionne pour préparer le terrain. Il a la délicatesse de me débarrasser des fringues qu'il me reste avant ça.

— Tu es tellement beau, ainsi offert.

Je ne le contredis pas, j'aime qu'il me complimente. Comme j'aime qu'il s'occupe de moi. Ou que j'aime m'occuper de lui et le voir s'abandonner complètement. Ce lâcher prise ne s'est pas fait de suite et c'est une victoire qui m'a fait chaud au cœur.

Je gémis sous les soins de Kale. Mon cerveau capitule et mon corps le suit. Je me cambre et me trémousse, car je veux déjà plus.

— Tu es si impatient, s'amuse-t-il avant que sa langue ne retourne me procurer mille délices.

Il m'attise, rendant de plus en plus insupportable le désir qui semble peser sur mes reins. Je me tortille pour accentuer toujours plus ce qu'il me fait éprouver. Il finit enfin par présenter son gland près de mon orifice. Il n'est pas doux, mais j'aime ce côté de nos ébats. J'ai été assez patient plus tôt. Il a à peine commencé qu'il s'arrête et me retourne pour m'embrasser avant de me pénétrer à nouveau.

Il a soulevé mes jambes pour les poser contre ses épaules et au rythme de ses mouvements, il me masturbe. Je ne parviens pas à garder les yeux ouverts tellement le plaisir est intense, même si le rythme est lent pour commencer.

— Bordel ! T'arrêtes pas, murmuré-je.

Il obéit. La cadence augmente. Le bruit de nos corps se confrontant résonne et couvre presque nos souffles erratiques. Les membres de plus en plus électrisés, les muscles de plus en plus crispés, je finis par atteindre le paroxysme du plaisir en me répandant sur mon torse. Lui aussi ne tarde pas et s'affale contre moi en m'offrant un baiser languide qui réveille les chatouilles étranges de mon ventre.

Je ne suis pas stupide, je sais ce qu'elles signifient, mais c'est la seule chose que je refuse d'admettre dans un semblant de manœuvre pour me préserver. Notre relation charnelle est un secret qui nous met déjà en danger, même si elle reste une force pour affronter certaines difficultés. Alors, lui comme moi essayons de garder un semblant de distance. Depuis nos aveux mutuels, nous n'avons plus jamais parlé de sentiments. Je n'en ressens pas de manque. Les choses sont claires et je n'ai jamais été aussi heureux.

J'espère simplement que la chute ne sera pas trop rude.

Au-delà de l'encreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant