Chapitre 13 : Les enfants-dragons

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Ils atteignirent Talenza un peu plus rapidement que prévu. Ils se posèrent en début de matinée dans une forêt non loin de la capitale, alors que le soleil commençait à faire pâlir l'horizon. Rien ne laissait présager, lors de ces premières heures brumeuses et humides, que le continent courrait un grand danger. Un danger qui pouvait fondre sur eux à n'importe quel moment, n'importe où. Aymeric laissa son pessimisme de côté et laissa les dragons se reposer jusqu'à midi. Ils reprirent ensuite forme humaine, cachèrent leur équipement de vol et firent leur entrée dans la capitale.
Elle était comme dans les souvenirs d'Aymeric, lorsqu'il était venu avec Gordon lors de son apprentissage. Ils avaient à peine fait quelques pas dans la rue principale qui menait droit au palais royal que des hommes armés portant une armure rutilante frappée du blason de Talenza, une branche de chêne encadré de part et d'autre du soleil et de la lune, se déployèrent autour d'eux. Comme ils ne dégainèrent pas leurs épées et qu'aucune hostilité n'émanait d'eux, Aymeric fit signe à ses compagnons de rester calmes et de continuer d'avancer. Les soldats du roi les suivirent dans leur progression, comme une escorte. Ou des gardes entourant des prisonniers. Leur équipement et leur armement étaient différents de ce dont Aymeric se souvenait.
Ceux-ci possédaient une armure complète et décorée de motifs gravés à l'or représentant de fines écailles et leur cape blanche différait de celle des soldats Talenziens classiques, couleur sable. Sans parler de la qualité de leurs armes, presque aussi bien travaillées que la lame du général Orion. Aymeric comprit sans peine qu'il s'agissait de représentants de la nouvelle armée du roi. Il commença à étudier l'attitude et le visage de chacun avec soin.
Le plus âgé avait une quarantaine d'années. Le plus jeune à peine la vingtaine. Leur expression impassible ne laissait rien transparaître et ils progressaient à un rythme militaire, parfaitement synchronisés les uns avec les autres. Ils étaient bien entraînés et, comme au château des gardes, il y avait aussi bien des hommes que des femmes.
Quand ils arrivèrent au pied de l'imposant château le roi Lothaire les attendait, flanqué de son général. Ce dernier leva le poing et les soldats qui encerclaient les arrivants d'Alembras se dispersèrent sans un mot.
- Je vous attendais plus tard, les accueillit le souverain. Venez.
Il tourna les talons sans plus de cérémonie et Orion gratifia Aymeric d'un signe de tête poli. Ils pénétrèrent dans le château qui n'était pas aussi clinquant et ostentatoire que le craignait Aymeric. Tout était très lumineux. Le sol de marbre donnait de la majesté aux pièces. Les murs et les colonnes décoratives étaient sculptés avec soin et les plafonds peints. Il y avait aussi une abondance d'œuvres d'art dans les couloirs : tableaux, tapisseries, vases, statues...Tout semblait provenir des quatre coins du continent.
Ils montèrent deux grands escaliers décorés de fleurs de pierre peintes et aux feuilles décorées à l'or. Le roi poussa une porte en bois épaisse aussi travaillée que le reste et les invita à entrer. Lors de leur trajet dans le palais, Aymeric avait remarqué un ou deux gardes mais aucun qui semblait patrouiller ou garder un lieu spécifique.
La pièce dans laquelle le régent de Talenza les mena ressemblait à un grand salon de conversation. Des fauteuils et des canapés occupaient une grande partie de l'espace, posés sur un tapis épais aux couleurs chatoyantes. Un feu flambait au fond de la pièce, au centre d'une cheminée gigantesque. Des étagères contenant des objets anciens s'alignaient le long des murs. Aymeric vit un crâne humain et une très vieille épée parmi les pièces exposées. Il se désintéressa de la collection à contre-cœur pour s'attarder sur les trois personnes déjà présentes.
Assis sur les canapés se trouvait les envoyés des Hérances, tous des hommes. Ils n'étaient pas dans le désert mais conservaient leurs lances et semblaient torse nu sous la cape blanche qui drapait leur buste. L'un d'eux se leva et même s'il paraissait plus jeune que les deux autres, Aymeric comprit qu'il était le chef du trio. Ses yeux verts incroyablement clairs se posèrent sur les nouveaux venus.
- Merci d'être venu aussi vite chevaliers dragons, dit-il. Je suis Raydan Amayaz, représentant du chef de mon clan hors de nos terres. Voici mes compagnons Akim et Sinan. Ils sont à mes côtés car ils ont été témoin du retour à la vie des terres brûlées.
Aymeric fit les présentations puis ils s'installèrent sur le canapé à la demande du roi pour parler plus confortablement. Un serviteur leur offrit des biscuits et des boissons que les dragons mangèrent en un rien de temps. Aymeric écouta les deux témoins Hérances lui décrire ce qu'ils avaient vu. Ils ne parlaient pas très bien la langue commune mais le jeune homme saisit les grandes lignes.
- Des plaines herbeuses comme dans le nord avec de grands arbres très feuillus et des fleurs, beaucoup de fleurs. Il y a des cours d'eau aussi, plus d'eau vive que les oasis n'en possèdent. La terre est revenue à la vie, grâce aux dieux !
Cette dernière remarque arracha une grimace à Aymeric. Les dieux n'avaient rien à voir là-dedans, c'était indépendant de leur volonté. A la fin du rapport des deux Hérances, le souverain de Talenza déclara :
- Vous partirez demain pour le désert. En attendant reposez-vous et profitez du palais comme s'il était votre demeure. En revenant vous pourrez aussi vous arrêter pour prendre du repos et me faire part de vos observations.
Il se retira sans un mot de plus et Aymeric le trouva encore plus expéditif que d'ordinaire. Un serviteur leur montra leur chambre qui était aussi grande que luxueuse. Le jeune homme n'avait pas sommeil. Il déposa son sac sur une table de bois sculpté et de marbre puis quitta sa tenue de vol pour revêtir son uniforme de la garde. Il finissait de s'habiller quand on frappa à sa porte.
- Entrez, dit-il en passant son fourreau à sa taille.
Le général Orion passa simplement la tête dans la chambre, comme s'il ne souhaitait pas envahir son espace vital.
- Navré de vous déranger alors que vous venez à peine d'arriver sire Aymeric mais avez-vous un peu de temps à me consacrer ? La dernière fois au château des gardes nous avions dit que...
- Je viendrais visiter votre camp d'entraînement. Est-ce qu'il a un nom spécifique comme celui du château des gardes ?
- Nous appelons nos quartiers militaires l'antre des dragons. Le peuple aime aussi leur donner le surnom d'enclave. Vous comprendrez vite pourquoi, répondit le général. Voulez-vous que je vous laisse quelques heures de repos avant ?
- Non, je suis prêt.
Il emboîta le pas au général. Ils quittèrent le palais sans échanger un mot et marchèrent dans les rues de la capitale qui se réchauffaient sous le soleil jusqu'à atteindre le mur fortifiée entourant la ville. Mais à l'endroit où ils se dirigeaient, deux grandes portes métalliques perçaient la pierre, surveillées par deux gardes aux armures écailleuses. Elles étaient assez grande pour permettre le passage d'un dragon. Orion expliqua :
- Nous avons ouvert une partie du mur pour construire une sorte d'enclave de l'autre côté et ne pas empiéter sur l'espace de la cité. Cela permet aussi à nos soldats de s'entraîner à l'abri des regards et de ne pas avoir à restreindre leur potentiel par crainte de blesser un civil.
Le général salua les deux sentinelles d'un signe de la tête tandis que ceux-ci plaçaient un poing sur le cœur. Les grandes portes étaient entrouvertes et ils n'eurent qu'à se glisser entre elles pour découvrir ce qui se cachait de l'autre côté. Aymeric s'attendait à tout sauf à découvrir une seconde Talenza en miniature. Face à lui se dressait des maisons dans le style du royaume mais plus récentes que celles de l'autre côté des remparts.
- Nous voici dans le quartier des habitations, dit le général.C'est ici que dorment nos soldats quand ils ne sont pas en mission. Chaque chevaliers de l'armée des enfants-dragons a le droit de résider dans un maison qui est la sienne jusqu'à la fin de son service. S'il a un apprenti à sa charge, l'enfant réside avec lui le temps de sa formation. A la fin de celle-ci il est libre de rester parmi nous ou de partir. Plus loin dans l'enclave des résidences supplémentaires sont en construction pour accueillir des familles ou des soldats retraités.
- Ils ne sont pas trop à l'écart du reste de la population ? s'inquiéta Aymeric.
- Pour l'instant. C'est un corps de l'armée encore nouveau et sa particularité fait qu'il vaut mieux que nous restions discrets. La situation changera sans doute dans quelques années, quand ils auront gagné la confiance de la population.
- Les travaux ont du coûter un prix exorbitant...
- Notre royaume est riche et ce projet tenait à cœur au roi Lothaire. Peu après son ascension au trône et son mariage, il s'est entouré des meilleures artisans, ouvriers et architectes du royaume pour construire ce lieu. Dans le même temps il a débuté les recrutements qui se déroulaient parfois de manière un peu brutale, comme vous avez pu le constater. Mais depuis les torts ont été réparés, je peux vous le promettre. Venez.
Orion le guida à travers les rues. Tous les soldats qu'ils croisaient, en repos ou en armure, saluaient respectueusement leur général en posant un poing sur leur cœur. Le Talenzien désigna des bâtiments à leur gauche tandis que des écuries étaient à leur droite.
- Vous avez ici notre armurerie et juste à côté, la forge. Le bâtiment à côté est notre hôpital de guerre. Nous avons une morgue et un stock de médicaments conséquent dans le sous-sol. Pour le moment nous n'avons pas eu à nous en servir, grâce à la générosité des dieux. Ensuite cette grande construction sans fenêtre est notre entrepôt et à côté notre salle de repas commune.
Le général parlait avec plus d'entrain que d'ordinaire. Même son visage était plus souriant. Aymeric songea qu'il devait beaucoup aimé cet endroit. Tant étonnant en tant que meneur des troupes.
Ils arrivèrent devant un grand espace en terre battue entouré par des barrières en bois. A l'intérieur, des enfants et des adolescents s'entraînaient sous l'œil vigilant de soldats plus âgés. Les apprentis formaient deux groupes distincts : d'un côté les plus petits jusqu'à ceux d'environ une douzaine d'années et de l'autre les adolescents jusqu'à environ dix-huit ans. Ils étaient une trentaine. A en juger par les couleurs de peaux et de cheveux, ils ne venaient pas tous de Talenza.
- Certains sont d'un autre royaume ? demanda t-il.
- Oui. Pour le moment ils sont une minorité et j'espère que leur nombre croîtra dans le futur. Vous avez sous vos yeux tous nos apprentis. Ils sont trente-deux.
- Et les enfants-dragons déjà adoubés ?
- Une cinquantaine. C'est encore peu mais j'ai bon espoir pour la suite.
- Vous êtes plus nombreux que tous les chevaliers-dragons réunis, fit remarquer Aymeric.
- Mais il suffit d'un seul dragon et de son jumeau humain pour réduire une centaine d'hommes en fumée, dit très justement Orion. C'est encore plus efficace si l'humain en question est un demi-dieu.
Un début de sourire releva la commissure des lèvres d'Aymeric tandis qu'il observait l'entraînement des jeunes. Il repéra rapidement les plus talentueux et ceux qui peinaient.
Le niveau global était bon. Dans quelques années, ils seraient tous d'excellents combattants. L'avenir militaire de Talenza était assuré. Les enfants se pliaient de bon cœur à l'exercice, soucieux de réussir et concentrés. Ils étaient tous en bonne santé et vêtus de la même tunique couleur sable avec un pantalon marron et des bottes en cuir.
- Vous les traitez bien.
- Vous en doutiez ?
- Mon avis sur ce nouveau corps d'armée a été quelque peu faussé à cause d'une mauvaise expérience, comme vous le savez. Je constate que j'ai été un peu hâtif dans mon jugement. Je pense que je vais vous redonner une seconde chance.
Il parlait sincèrement. Tout ici allait en faveur du bien-être des enfants-dragons. Le roi Lothaire prenait soin d'eux et leur offrait l'impensable en terme de conditions de vie. Aymeric en vint même à douter de l'image de monarque froid et hautain qu'il attribuait à Lothaire. Il se décida à lui accorder un peu confiance. Si le roi d'Alembras n'avait pas jugé nécessaire d'agir contre lui, c'est qu'il n'était pas si mauvais.
- Je suis content de vous entendre dire du bien de notre armée. Laissez-moi vous présenter aux plus jeunes. Ils seront ravis de rencontrer le plus talentueux des épéistes du continent.
Sans attendre son approbation, ni sa protestation concernant le titre du «plus talentueux des épéistes du continent», le général Orion siffla pour attirer l'attention de tout le monde. Les adultes en charge de l'entraînement ordonnèrent aux enfants de cesser leurs activités.
Dans un seul élan les apprentis saluèrent le général avec autant de respect que leurs aînés. Orion entra dans le terrain, Aymeric sur les talons. Il leva le poing et les enfants accoururent vers lui avec de grands sourires. Ils s'arrêtèrent à une distance respectueuse, trépignants. Aymeric questionna Orion :
- Pourquoi sont-ils si impatients ?
- Parce qu'ils savent que je n'interromps pas un entraînement sans une bonne raison. Généralement je les félicite et leur apporte des récompenses comme des friandises.
- Dois-je être considéré comme leur friandise du jour ? s'amusa le chevalier dragon.
- En quelque sorte, confirma Orion sans parvenir à dissimuler son sourire.
Le général s'adressa ensuite aux apprentis qui attendaient avec des étoiles dans les yeux.
- Les enfants, je vous présente sire Aymeric Clarence. Il est le meneur de la nouvelle génération de chevalier dragon.
- C'est lui qui vous a battu en duel ? l'interrogea un adolescent.
- Exactement.
Les apprentis posèrent un regard admiratif sur le jeune homme, qui leur sourit. Un des plus âgés, et qui n'avait pas sa langue dans sa poche, demanda :
- Est-ce que vous accepteriez un duel contre moi sire Aymeric ?
Pourquoi est-ce qu'il fallait tous qu'il lui donne du sire ? Il était chevalier, pas seigneur ! Le général Orion protesta :
- Térence ! Ce ne sont pas des manières de s'adresser à un invité de sa majesté.
Aymeric, plus amusé que vexé par l'audace de l'adolescent, déclara:
- Laissez, ce n'est rien ! Si ce jeune homme veut un duel contre moi, je ne vais pas lui refuser ce plaisir. Il ne peut qu'apprendre.
Le général talenzien se rangea à l'avis du demi-dieu et alla se poster à côté de la barrière. Les autres apprentis l'imitèrent, ainsi que les instructeurs. Aymeric sortit son épée et se mit en garde face à son jeune adversaire qui était déjà en position. L'apprenti avait le regard déterminé et un sourire assuré. Sans doute pensait-il que son ascendance l'avantageait dans cet affrontement. Il ignorait encore qui était la mère d'Aymeric.
Ils se saluèrent respectueusement. L'apprenti attaqua dans la seconde. Malgré sa rapidité, son coup demeurait prévisible. Aymeric para. Le jeune Térence resta sûr de lui et tenta d'assaillir Aymeric de coups. Il ne manquait pas de force ni d'intelligence dans ses attaques mais se n'était pas suffisant face au fils de la déesse de la guerre.
Quand il commença à se fatiguer, Aymeric le désarma. L'épée de l'apprenti quitta ses mains et s'écrasa en tintant quelques mètres plus loin. Le vaincu semblait stupéfait. Les autres apprentis, après un temps de surprise, applaudirent le gagnant.
- Ce n'était pas mal du tout, dit Aymeric. Tu as de bonnes techniques et une grande forme physique mais à l'avenir tu dois apprendre à être moins prévisible et plus attentif à ton adversaire.
Le jeune homme, les yeux toujours écarquillés, acquiesça silencieusement. Tandis qu'il allait ramasser son épée un autre apprenti clama dans l'assistance :
- A mon tour sire Aymeric ! S'il vous plaît !
Orion s'apprêtait à le réprimander mais le chevalier dragon accepta le défi. Bien évidemment il gagna malgré le très bon niveau de l'adolescent face à lui. D'autres voulurent se mesurer à lui et il les combattit un à un, patiemment. Ils perdirent les uns après les autres, peu importe leur âge et leur niveau.
Une fois tous les apprentis vaincus, les trois instructeurs décidèrent de se mesurer à leur tour à Aymeric. L'esprit de compétition du jeune homme s'enflamma et il leur proposa un combat à un contre trois. L'un des enfants-dragons ricana :
- Tu penses que nous sommes si pitoyables ?
- Pas le moins du monde. Je cherche juste à ajouter un peu de piment.
- Nous n'aurons aucun honneur si nous arrivons à vous vaincre à trois, dit un autre.
- Vous n'y parviendrez pas, intervint Orion. A trois, à cinq ou à dix...Peu importe les années d'entraînement derrière vous, vos victoires sur le champ de bataille....Vous ne gagnerez pas face à lui.
Son commentaire attisa le caractère combatif de ses hommes. Ils se déployèrent en arc de cercle face à Aymeric. Comme il s'y attendait, leur travail d'équipe frôlait la perfection. Il était aussi efficace, et peut-être même un poil meilleur, que celui de sa propre unité de chevaliers dragons. Tout s'enchaînait avec une fluidité parfaite et sans ses réflexes, le demi-dieu se serait retrouvé en mauvaise posture plus d'une fois.
Après quelques minutes, il arriva à lire la stratégie de ses adversaires et lança la contre-attaque. Ils résistèrent de longues minutes mais Aymeric parvint à les désarmer un par un. A bout de souffle et le visage luisant de sueur, les enfants-dragons n'en revenaient pas.
- Vous...Vous êtes vraiment aussi doué que notre général l'avait dit...
- Vous aussi vous êtes de bons épéistes. J'ai pris plaisir à vous affronter.
Aymeric s'inclina pour les remercier et quitta le terrain d'entraînement sous le regard émerveillé des apprentis. Le général Orion lui emboîta le pas et dit :
- Il semblerait qu'ils aient un nouveau héros.
- Vous ne leur avez pas dit pour ma parenté divine ?
- Ce n'est pas à moi de révéler ce genre d'information, dit le Talenzien. Et puis cela ne leur fait pas de mal de se remettre en question. Il ne faut pas mépriser un adversaire sous prétexte que notre sang nous rend supérieur à lui. Sous-estimer l'ennemi est une preuve de stupidité. Je refuse que mes soldats se comportent ainsi. Merci de leur avoir donné une petite leçon.
- Tout le plaisir est pour moi. J'espère qu'ils se sont autant amusés que moi, surtout les apprentis. Ils ont du potentiel et beaucoup d'énergie, commenta Aymeric. C'est très bien.
- Dois-je prendre cela comme un compliment ? Auriez-vous changé d'avis sur nous ? demanda Orion avec un sourire en coin.
- On dirait que oui. Vous m'avez convaincu, je vous félicite.
- Heureux de vous l'entendre dire !
Ils quittèrent l'enclave où affluaient de nombreux enfants-dragons qui rentraient de leur journée de patrouille ou de garde au palais. Orion les salua patiemment puis ils regagnèrent le palais alors que le jour déclinait. Déjà le crépuscule ? Aymeric ne s'était pas rendu compte qu'il était si tard. Les duels avaient duré plus longtemps qu'il le croyait.  

Chevalier dragon : Tome 3 : Le crépuscule du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant