37 TERMINAISON (SUITE)

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— Vous avez mis son corps à la morgue ? demanda Kalen au bout d'un moment. L'ambulancier concerné comprit de qui il voulait parler. Ils étaient presque arrivés à l'hôpital.

— Nous avons pu faire repartir son cœur, informa l'homme en uniforme blanche en un large sourire. Il est actuellement gardé en observation à l'hôpital, mais il est hors de danger.

L'ambulance s'arrêta devant l'hôpital, et Kalen bondit à l'extérieur. Il ne sentait plus aucune douleur, sauf celle de son cœur qui martelait contre sa poitrine. Il entra dans l'hôpital et se dirigea directement vers le département de réanimation. 

Il courrut comme s'il avait le diable à ses trousses. Si Ramis était dans l'une de ces chambres, il n'aurait aucun mal à retrouver laquelle. Il aperçut un attroupement devant une porte blanche, et s'y propulsa. A travers les stores, il vit son amant. 

Celui-ci était branché à certaines machines et mis sous respirateur artificiel. Un électrochoc traversa Kalen de haut en bas. Finalement, la malédiction n'avait pas gagné. Ramis n'était pas mort. Ramis était en vie. 

Il entra en trombe dans la chambre de son copain. Aucun infirmier ne put lui barrer le passage. En le voyant arriver, Ramis retira le masque respiratoire qui lui entravait la bouche. Et comme si ce simple mouvement était un appel à la débauche, Kalen captura les lèvres de son mec et ils s'embrassèrent comme deux amants qui ne s'étaient pas revus depuis une éternité.

— Doucement, gémit Ramis en faisant allusion à son bras brisé, je te rappelle que j'étais mort il y a quelques minutes.

— Je croyais t'avoir perdu, sanglota Kalen dans le cou de son amant. Je croyais que la malédiction l'avait encore remporté... qu'elle t'avait emporté. Il embrassa à nouveau Ramis, comme si c'était le tout dernier baiser. Après tout, savait-on toujours quand c'était le dernier ?

— Je n'allais...quand même pas mourir, alors que...mon fils était en danger. Qu'est-ce qui s'est passé ? s'enquit le père en remettant son masque de respiration.

— Il s'est passé que Kotchenko est mort, et Matteo est en sécurité à l'hôpital Pajpi d'Oud-West. Tout est bien qui finit bien, mon chéri. Ramis souleva à nouveau son masque transparent.

— Regarde où toute cette affaire nous a mené...à force de nous tirailler Matteo...

— ...nous avons failli le perdre...avec tout ce qui s'est passé, j'ai compris que c'est à cause de notre avidité que tout ceci est arrivé. L'égoïsme est vraiment la plus grande plaie de ce monde. Il y a quelques mois, nous étions prêts à tout pour garder Matteo avec nous. Nous nous en foutions de ce que vous ressentiez. 

"Ce soir, j'ai vraiment cru que j'avais perdu mon enfant pour de bon. Et tout ce à quoi je pensais, c'était à une seconde chance. J'étais prêt à tout recommencer différemment, juste pour ne plus avoir à revivre cette situation...quitte à vous le rendre..."

— Matteo est autant un Lachenaie qu'un Winchester, le coupa Ramis après avoir enlevé à nouveau le masque à oxygène. Je suis prêt à faire un...compromis avec vous. On se le partagera s'il le faut, parce que c'est notre enfant à tous. Mickael l'a conçu avec moi, Ingrid l'a porté, Antonio l'a fait naitre, et ta sœur et toi l'avez élevé jusqu'à aujourd'hui. 

"Je n'ai pas le droit de dire que c'est mon enfant, ou qu'il me revient de droit. Ça ne nous avancerait à rien. Aujourd'hui, ce n'est pas mon enfant. C'est le nôtre, à nous tous. Aucun de nous ne peut prétendre l'aimer plus que l'autre. Car comme l'a dit ta sœur, ce ne sont pas les liens du sang qui définissent l'amour..."

— ...mais ce sont ceux du cœur... Ramis acquiesça, et les deux amants s'embrassèrent à nouveau. Cette fois, ce fut un baiser plus passionnel, plus doux.

— On a gagné, souffla le brun.

— Je t'aime, Kalen.

Ils s'embrassèrent à nouveau, songeant que dans quelques heures, ils pourraient tous serrer leur fils dans leurs bras. Il leur manquait déjà tant.

FIN 

LIENS PARTAGÉS (WATTYS2020)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant