CHAPITRE 2

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Chapitre 2 : De l'amour et de la pastèque

A la fin des cours, j'ai rejoint mon arrêt de bus. Alors que j'attendais le bus tranquillement, j'ai vu une voiture qui s'arrêtait en plein milieu de la route devant l'arrêt de bus et un mec qui descendait du côté passager. Vous l'aurez deviné (ou pas), c'était Lucas ou Mohamed, enfin bref. 

Il est venu vers moi :

Lui : Sultana !!

Grrr... Wallah ça m'énervait trop quand on m'appelait comme ça mais là j'ai rien dit, même si je mourais d'envie de taper un scandale.

Moi (toute gentille et timide) : Oui ?

Lui : Franchement, quand je t'ai vue j'ai cru voir la femme de ma vie ! (Quoi ?!) Tu m'as aveuglé la vue (hein ?), t'es trop belle, tes yeux sont magnifiques (les tiens aussi) mais pourquoi tu parles jamais ? Tu sais quoi, viens. Avec mon pote, je te raccompagne chez toi et on papote, si tu veux bien ?

Je n'arrivais pas à réaliser ce qu'il venait de me dire. Déjà, il venait de me dire qu'il me trouvait à son goût, qu'il me voyait comme la femme de sa vie, que mes yeux étaient magnifiques, que je lui avais aveuglé la vue ! Tous ces compliments pour moi ! Alors que depuis le début j'étais persuadée de ne pas lui plaire... Je m'étais trompée sur tout. 

Là, j'ai pensé : "Waouh, le mektoub* fait bien les choses finalement." Avec les premiers mots qu'il m'avait dit, il était devenu officiellement l'homme de ma vie. 

Jamais je n'avais pensé pouvoir plaire un jour à quelqu'un, et surtout pas à un mec comme ça. J'avais l'impression d'avoir gagné au loto,"Ouais, j'ai décroché le gros lot !" 

Pour moi à l'époque, les mecs dans son genre ça ne sortait qu'avec des bombes et ça ne regardait pas les filles comme moi. Je m'étais trompée, l'amour ça tombe sur tout le monde, peu importe le physique. C'est dans les yeux que tout se passe. Moi, j'avais rencontré les beaux yeux bleus de Lucas Mohamed, et à travers mes petits yeux marron je l'aimais.

Mais bon, j'avais beau en être déjà folle, je n'allais quand même pas répondre à ses avances tout de suite. J'ai décidé de le faire galérer, voir jusqu'où il pouvait aller pour moi. Et bien sûr, je n'allais pas monter dans sa caisse avec lui. Ben non voyons, puisque le bus arrivait.

Le bus est donc arrivé. Sans un mot pour la belle déclaration que venait de me faire Lucas Mohamed ou Mohamed Lucas, enfin peu importe, je suis montée dans le bus. En montant, j'ai entendu son pote dans la voiture lui dire : "Man, le vent qu'elle t'a mis Mister beau gosse !" et lui je l'ai entendu me dire : "A bientôt, Sultana !" Mais non ! non ! non ! C'est Sultane ! Nom de Dieu, Sultane avec "e", pas avec un a !!!

Tout le long du trajet, j'étais sur un petit nuage. Je pensais à lui, et puis je pensais à ce qu'il venait de me dire. Et je me mettais à rêver. Je voyais que le côté positif de la déclaration, pas encore les choses négatives. Ouais, c'est souvent ce à quoi on pense au tout début. On pense pas qu'un malheur peut arriver et tout gâcher.... 

Du coup, à force de rêver j'avais raté mon arrêt. Je suis descendue à l'arrêt d'après, il me fallait donc marcher pour rentrer chez moi. Mais moi, j'aime pas marcher. Je suis passée de petite fille qui rêvait d'amour et de pastèque à super en colère. Je suis donc rentrée chez moi à pied, avec un sac qui pesait des tonnes.

Je suis arrivée chez moi tout sourire malgré les kilomètres que je venais de parcourir. Ma mère m'a accueillie avec un sourire.

Ma mère : Alors ma fille, l'école bien passée ?

Moi : Très bien, même !

Ma mère : T'as vu, moi te l'avoir dire que tout aller bien passer ! Fais confiance à maman.

Chronique de Sultane : Mariée de force quand mon coeur se meurtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant