CHAPITRE 26

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Chapitre 26 : "Les épreuves nous rendent plus forts."

Je me croyais finie, morte sous les coups de Nadir, quand soudain la porte de la chambre s'est ouverte et Salma est apparue. Elle s'est de suite jetée sur Nadir pour le stopper dans son élan.... Salma !

Salma, celle que j'ai longtemps tant détestée, celle que j'ai longtemps pensée être contre moi, la dernière que j'aurais cru faire un geste pour m'aider, était là et prenait ma défense face à Nadir ! 

Vous n'imaginez pas quelle fut ma surprise quand je l'ai vue faire. Elle n'a pas eu peur de Nadir et l'a poussé. Elle s'est mise entre nous deux et lui a dit tout calmement - sans l'insulter ni rien - elle a juste dit :

Salma : Arrête, Nadir. Calme-toi, mon frère.

Nadir avait les veines qui sortaient tellement il était énervé. Mais quand Salma s'est mise entre nous deux ce soir-là, il n'a rien dit. Il s'est arrêté. Il était encore plus surpris que moi, je pense. Il m'a regardé, il a regardé Salma, il a regardé Mariam qui hurlait sur le lit, il a attrapé son paquet de cigarettes sur la commode et il est ressorti en claquant la porte comme toujours.

Mais moi, je ne réalisais pas, je n'y croyais pas. Je croyais rêver, "Non, ce n'est pas possible. Salma n'est pas entrée dans la chambre et n'a pas pu prendre ma défense face à Nadir..." et pourtant c'était bien ce qui s'était passé. 

Je tremblais encore de tout mon corps. Je suffoquais tellement je pleurais. Je pleurais parce que Nadir m'avait fait mal en me frappant ; je pleurais parce que j'avais mal quand j'entendais Mariam pleurer ; je pleurais parce que si elle pleurait, c'était de ma faute, que je n'avais pas eu le courage de partir quand l'occasion s'était tant de fois présentée et que je la condamnais de ce fait à vivre avec cet homme, qui n'était ni son père ni quelqu'un qui la protégerait. 

Je commençais à sérieusement m'inquiéter et me demander comment j'allais faire si Nadir s'en prenait à Mariam. Je m'en voulais de ne pas y avoir pensé plus tôt et de n'avoir rien fait pour elle, d'avoir tout fait de travers... Quelle mère j'étais ? 

Ce n'était pas la première fois. J'ai d'abord été une mauvaise fille : j'ai fait souffrir ma mère et puis j'ai aussi fait souffrir l'homme que j'aimais, en l'abandonnant et en refusant de le suivre et d'aller vivre ma vie avec lui. 

J'ai déçu tellement de gens, je fais tellement de mal, je n'ai cessé de penser qu'à moi pendant tout ce temps... 

A partir de ce jour-là, j'ai commencé à développer une certaine haine envers moi-même. J'étais persuadée d'avoir tout raté, d'avoir tout fait de travers. Je pensais que je n'avais pas su faire un seul bon choix, que j'avais tout mélangé, que j'avais accepté de vivre avec Nadir, que j'avais quitté celui que j'aimais et que j'avais gardé son enfant en l'imposant à un autre qui m'aimait autant. De tout ça je souffrais, je me détestais, je m'en voulais... tellement.

Malgré le fait que je venais d'être achevée de droites par Nadir, la première chose que j'ai faite quand il est parti de la chambre ç'a été courir prendre Mariam dans mes bras. Elle pleurait toujours autant et, quand à ce moment je l'ai prise, elle a cessé de pleurer et moi j'ai souri...

"Mon bonheur passera par le tien. A partir de maintenant, quand tu seras heureuse je le serai et quand tu ne le seras pas, alors je ne le serai pas..."

Puis je me suis laissée tomber sur le lit, serrant bien fort contre mon cœur ma fille. Salma se tenait debout devant moi et malgré le fait qu'elle avait pris ma défense et que je n'avais plus de raison de lui en vouloir, que j'avais compris que je ne devais pas la détester, elle n'osait toujours pas m'approcher, ni me regarder...

Chronique de Sultane : Mariée de force quand mon coeur se meurtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant