Chronique de Sultane : Mariée de force quand mon coeur se meurt

CHAPITRE 27

Chapitre 27 : « Notre histoire d'amour »

J'avais Mariam dans les bras, je la berçais doucement, comme m'avait appris à le faire Salma. Mariam souriait ; je souriais aussi. 

Il s'est avancé un bouquet de fleurs à la main, une glace à la fraise dans l'autre, un sourire ravageur aux lèvres, cachant derrière lui un magnifique landau. 

Malik se tenait de toute sa hauteur devant moi. Il m'a tendu la glace puis les fleurs, et le landau "pour Mariam" il a dit. Je ne me rendais même pas compte que je contemplais ces grands yeux marron, que je contemplais son visage heureux de me voir, que je contemplais cet homme qui n'était pas celui que j'aimais... 

Vite, je me suis levée et me suis enfermée dans ma chambre, pour ne pas avoir à imaginer... à penser que j'étais en train d'éprouver plus que de simples sentiments amicaux envers Malik. Non, je n'étais pas en train de tomber amoureuse de Malik mais non, non ! Seulement, quand je le voyais, je n'étais plus la même : je ne contrôlais plus mes gestes, je voulais juste me perdre dans ses yeux, dans ses bras...

Les jours passaient et pas une heure ne passait sans que je ne pense à Mohamed. Cette histoire de lettre me rendait folle ! Pourquoi Sarah ne m'avait-elle rien donné ? Peut-être qu'elle a oublié, peut-être qu'elle l'a perdue, peut être que... je ne sais plus. Ou peut-être que je devais me rendre à l'évidence que Lucas Mohamed (alias Mom's ) et moi, c'était fini... C'est vrai quoi, rare sont les amours de jeunesse qui durent. Pourquoi nous, on aurait échappé à la règle, pourquoi nous ? Parce que je l'aimais encore, peut-être... ?

Sarah s'est encore pointée chez moi, tout sourire et heureuse de préparer son mariage. Elle est venue avec son beau mari. 

Je l'avoue, ils allaient bien ensemble tous les deux. Ils formaient le couple idéal, le couple que les parents valident toujours, les couples sur qui personne ne trouve rien à redire, le couple qui avait tout pour eux. Elle, belle jeune étudiante à la fac de droit, lui, beau pieux ingénieur en science. Tout laissait à croire que leur vie serait un conte de fées. 

Eux, ils n'ont pas connu la galère, ils n'ont pas connu l'opposition. Eux, ils n'ont pas eu à faire un choix ! La vérité, c'était que j'étais super jalouse d'eux. 

Sarah ne m'a toujours pas apporté de lettre. Une fois encore, j'ai eu des doutes. J'ai imaginé le pire.

Je n'ai même pas remercié Malik pour les fleurs et pour le landau pour Mariam, mais surtout pour la glace. J'étais en haut, dans ma chambre, et je savais qu'il était en bas. 

Je me suis dit, à la place d'espérer une lettre qui ne viendra pas, va remercier celui qui est là pour toi. 

Ni une ni deux, je suis descendue en préparant et en répétant le texte que j'allais lui dire. Je cherchais les mots justes pour pouvoir remercier Malik comme il se devait. Je crois que j'en ai trop fait. 

"Merci pour les fleurs, mais encore plus pour la glace hahaha ! Non, vraiment merci ! Ça faisait longtemps que j'en avais envie, tu penses toujours à tout ! T'es irréprochable ! La glace était excellente et les fleurs magnifiques. Merci de penser à moi."

J'ai fait une entré solennelle dans le salon, et je suis allée vers Malik assis sur le canapé, pénard. Je l'ai rejoint et ai récité parfaitement mon texte.

 Bon, ok, peut-être que j'en avais trop fait et que j'avais rajouté quelques compliments par-ci, par-là, mais il m'avait acheté une glace ! A la fraise ! Une glace à la fraise, mes préférées. Donc il se devait que je le remercie comme il se doit. J'avais tout calculé, mais cet instant ne s'est pas passé comme prévu;

Après avoir très bien récité mon texte, Malik n'a pas eu la réaction à laquelle je m'attendais. A la place de dire "merci, mais ça me fait plaisir", un truc dans le genre comme je m'attendais à ce qu'il dise, il s'est levé. Il regardait fixement, choqué, quelque chose qui se trouvait apparemment derrière moi. Je me suis retournée.