CHAPITRE 9

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Chapitre 9 : "Ne m'oublie pas."

Lui : Je vais aller voir ton frère et ton père, je veux leur dire.

Moi : Ça sert à rien !

Lui : Je les laisserais pas te faire ça tu verras, tu verras....

Moi : Ça sert à rien.........

J'arrêtais pas de répéter "ça ne sert à rien" parce que c'était la vérité, plus rien ne servait maintenant, j'étais condamné à épouser ce... Je vais rester polie, il ne vaut même pas la peine qu'on l'insulte. Nadir.

En cours, tous les jours je me retenais pour ne pas pleurer. Le jour du helel arrivait à grands pas. Et un jour, alors que je m'amusais avec mon petit frère Hatim dans ma chambre, c'était aux alentours de 20 heures, mon frère Samy a débarqué dans la chambre et s'est jeté sur moi. Je ne comprenais pas, pourquoi à ce moment-là, pourquoi ? Il s'est jeté sur moi, il m'a dit tout en me tirant fort :

Samy : Ça ne t'a pas suffi, sale pute, il faut que tu continues à le voir ! Ça t'a pas suffi, tu l'as envoyé voir papa, t'as pas honte ? Tu veux te marier avec un Français, salope ?

Mon petit frère Hatim s'était levé, et avec cette petite main d'un enfant de 12 ans il tirait mon frère Samy pour qu'il me lâche, il lui a mis une droite et l'a éjecté de l'autre côté de la chambre meskine. J'oublierai jamais, je voulais pleurer mais ils me prenaient tout espoir de vie en me mariant de force, alors ils n'auront pas mes larmes en plus de ça. Je ne voulais plus verser une larme devant eux, ils n'en valaient pas... plus la peine.

Le helel arrivait à grands pas, je n'étais pas allé en cours pendant au moins trois jours, je ne voulais qu'une chose à présent : trouver une solution pour m'en sortir. Mais aveuglée par l'amour, je ne savais pas comment réfléchir, je ne voulais qu'une chose, c'était les bras de quelqu'un, qu'on me console et qu'on me dise que tout allait bien se passer, que ce n'était qu'un cauchemar et que je n'allais pas tarder à me réveiller.

Mais il y avait personne, j'étais seule. Un jour alors que j'étais chez moi, je pouvais plus tenir, je voulais agir, tout faire pour ne pas les laisser me marier à ce fou. C'était l'après-midi, mes frères et mon père n'étaient pas là, ma mère était partie chez la mère à Nadir pour les préparations du helel qui allait se dérouler dans quelques jours seulement. Je suis sortie de chez moi et j'ai couru dans une cabine téléphonique et j'ai composé à la hâte le numéro de Mom's. Il a répondu aussitôt. Je tremblais de partout et je lui ai dit :

Moi : Mohamed, viens je t'en supplie, ils vont le faire, je t'en supplie sauve-moi ou je vais me tuer ! Je t'en supplie, fais quelque chose !

Je n'écoutais même pas ce qu'il me disait, j'arrêtais pas de crier. J'étais à bout ! Puis après avoir pas arrêté de lui crier dessus sans le laisser parler, je lui ai dit où j'étais, il voulait venir me voir. Il est aussitôt arrivé dans une voiture, c'était celle de son pote, il avait même pas son permis. Il est arrivé en courant vers moi et m'a pris dans ses bras, ensuite on est montés dans sa voiture et on a roulé, puis il s'est arrêté dans un parking. J'étais en pleurs, je suffoquais. Quand il s'est arrêté, je lui ai hurlé :

Moi : Non, continue, roule !

Lui : Pour aller où ?

Moi : Je sais pas, partons d'ici ! Plus rien ne me retient ici, ils veulent me marier de force, je les déteste tous, je les supporte plus, je veux plus vivre avec eux, je les hais tous ! Je veux plus jamais les voir, je les laisserais pas briser ma vie ! Pas moi, putain pas moi ! Roule !!

Il n'a rien dit. Il savait que je déconnais, il m'a pris dans ses bras et il a pleuré avec moi. Maintenant c'était fini, je n'avais plus rien à perdre, j'allais être mariée de force au meilleur ami de mon frère. J'étais finie, j'étais morte enterrée, je n'avais plus de rêves, ma vie était finie. Je n'avais plus d'espoirs, plus rien.

Chronique de Sultane : Mariée de force quand mon coeur se meurtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant