Chronique de Sultane : Mariée de force quand mon coeur se meurt

CHAPITRE 37

Chapitre 37 : Mon tout premier

C'est ce dont je voulais me persuader, pourtant j'aurais dû l'écouter et aller chez un médecin. Ça aurait peut-être évité beaucoup de choses. Peut-être que je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui et qu'il ne serait pas celui qu'il est aujourd'hui. Peut-être que je n'aurais jamais dû partir, que j'aurais dû rester... ou peut-être que c'était tout simplement ça mon destin – notre destin.

On a roulé toute l'après-midi sans s'arrêter. Au bout d'un certain temps, mon mal de ventre a cessé, donc je pensais que j'allais mieux, que ça n'avait été que des contractions, rien de plus. Rien de grave. 

On est arrivés à l'ambassade en début de soirée. Celle-ci était bien sûr déjà fermée, ce que je n'avais bien sûr pas calculé dans mon plan complètement minable. 

Je me suis donc retrouvée devant le portail de l'ambassade comme une idiote. Je ne savais pas quoi faire, où aller à présent. En plus de ça, je n'avais pas un sou, et je ne voulais plus avoir affaire à Malik maintenant. 

J'étais dehors, devant l'ambassade. Malik me regardait de la vitre de sa voiture, son téléphone à la main qui n'arrêtait pas de sonner. C'était sans doute Nadir qui était rentré du travail et qui s'était rendu compte de ma fuite avec son bébé.

C'est là alors que je me suis demandé comment Malik avait accepté de trahir son frère pour moi. Je sais que, sans Salma, il ne l'aurait jamais fait ; mais aussi, je pensais qu'il y avait autre chose qui avait poussé Malik à faire ça.

Malik : Tu vas dormir ici ? Là, devant l'ambassade ?

Moi : Laisse-moi !

Malik : Bon, Sultane, viens, on va à l'hôtel. On reviendra demain matin.... C'est bon, allez viens ! Sultane, je ne vais pas te manger. T'as vu, je t'ai bien ramenée ? Je n'ai pas menti. Tu peux me faire confiance, quand même, un peu !

Moi : Je t'ai déjà fait confiance, tu m'a déjà trahie ! Je suis pas conne, alors laisse-moi ! Rentre chez toi, casse-toi !! Laisse-moi, là !!

Malik : Bon, alors pense à ta fille ! Tu veux qu'elle dorme dehors, ici ? Cette ville est dangereuse, Sultane. En plus, si tu dors ici, Nadir peut venir et te retrouver ! Si ça trouve, il est déjà en route en ce moment même !

Moi : .................

Malik : Laisse-moi juste te payer l'hôtel, je ne veux pas qu'il arrive quelque chose à mes neveux !

Moi : Ok, c'est bon. J'arrive.

Je n'avais pas le choix, alors je suis remontée avec Malik. Même si j'étais encore terrifiée, j'avais un peu plus confiance et je me laissais rêver à mon retour en France, à mes retrouvailles avec Mom's, après bientôt deux ans de séparation. 

Comment allait-il réagir quand il me verrait ? Enfin, comment allait-il réagir quand il nous verrait, Mariam et moi... ? Je me demandais aussi comment avait-il réagi après que je l'aie appelé, après que je lui aie dit de m'oublier, que j'aimais Nadir et que Mariam n'était pas sa fille ? Parfois, j'imaginais le pire... Je me demandais aussi s'il avait changé. En presque deux ans, quand même, il devait avoir un peu changé... Et puis moi aussi, j'avais pas mal changé depuis ces dernières années. J'imaginais la tête qu'il ferait quand il verrait pour la première fois sa fille, Mariam. Comment réagirait-il ? Tout ça me faisait rêver....

Mais je ne voulais pas crier victoire avant d'avoir posé le pied sur le sol français, pas avant. En attendent, rien n'était encore fini, alors je devais rester tranquille pour le moment.

On est arrivés à l'hôtel. C'était un petit hôtel, sans plus. Malik a juste pris une chambre pour Mariam et moi. Je suis montée dans la chambre sans même lui dire merci. Je lui en voulais encore beaucoup.