CHAPITRE 25

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Chapitre 25 : "Ma force, ma vie, celle pour qui"

Une semaine s'est écoulée depuis ce jour-là.

 Alors que je prenais mon petit-déjeuner, j'ai senti comme des pincements douloureux dans le bas-ventre. Ils n'avaient jamais été aussi fréquents et aussi intenses. 

Très vite, alors que je commençais à comprendre que c'était peut-être le moment de l'accouchement, j'ai perdu les eaux dans la cuisine, une tartine de chocolat à la main. 

Ce matin-là, il n'y avait ni Nadir ni Malik, donc aucune voiture sur place pour m'amener à l'hôpital. Il y avait juste... Salma. 

J'ai commencé à crier très fort. Salma est arrivée en courant dans la cuisine. J'étais en train de crier et de sautiller partout dans la cuisine.

Elle s'est approchée de moi et, comme je n'étais pas en position de refuser son aide, je n'ai rien dit. Elle m'a aidée à m'asseoir tout en me précisant de "souffler", donc je suivais ses conseils et je "soufflais" comme une hystérique... 

De suite après, Salma s'est précipitée sur le téléphone pour appeler Nadir.

Salma : Ça va aller, il arrive de suite.

Moi  : OK.

Quelque temps plus tard, Malik est arrivé... Malik ! Pas Nadir, Malik ! C'était Nadir qui devait venir ! 

Malik : Nadir n'a pas pu venir. Il est débordé.

Moi : Mais je vais accoucher !

Malik : Je suis désolé. Il m'a dit de te dire ça!

Moi : ........

Il se foutait de moi, ma parole ! S'il y avait quelqu'un sur cette terre qui n'était jamais débordé, c'était bien Nadir. En plus, il ne pouvait pas être retenu par son travail car il était son propre patron ; et même s'il y avait urgence, Malik pouvait très bien le remplacer.

Ce n'était pas qu'il n'avait pas pu venir, mais qu'il n'avait pas voulu venir tous simplement.

Au fond, j'étais un peu déçue que ce ne soit pas Nadir qui soit venu. Il était quand même officiellement mon mari malgré tout, et même si ce n'était pas son bébé, j'étais toujours sa petite femme, comme il disait si bien. J'aurais, oui j'aurais voulu que ça soit lui qui vienne au lieu de Malik...

Mais de toute manière, que ça soit Nadir ou Malik, aucun des deux n'était le père. Aucun des deux n'était la bonne personne qui devait être à mes côtés ce jour-là. 

Que ce soit Malik ou Nadir, aucun des deux ne verra naître son bébé aujourd'hui. Aucun des deux ne comprendra. Aucun des deux ne connaîtra la joie de voir son bébé naître et le malheur de ne pas le voir. Aucun des deux ne souffrira du fait qu'il n'ait pas été présent lors de la naissance de son enfant, alors non ça ne changeait rien. Ni l'un ni l'autre n'avait sa place.

J'étais donc sur le point d'accoucher de savoir si c'était une fille ou si c'était un garçon, de savoir si elle s'appellera Mariam ou s'il s'appellera Amine, comme il voulait qu'on les appelle. Il m'avait dit ce jour-là : "Sultana, si on a une fille plus tard inch Allah, je voudrais qu'elle s'appelle Mariam. Et si c'est un garçon inch Allah, je voudrais qu'il s'appelle Amine."

On avait 16 ans. On était loin de se douter qu'on aurait cet enfant, mais qu'on serait séparés... qu'ils nous auraient séparés.

Malik m'a soulevée et m'a portée jusqu'à la voiture. Arrivée à l'hôpital, j'ai eu de la chance : j'ai été prise aussitôt en charge. 

Chronique de Sultane : Mariée de force quand mon coeur se meurtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant