CHAPITRE 19

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Chapitre 19 : "S'échapper."

Il m'a mis une gifle en plein dans la figure et il s'est approché de moi, me saisissant par le bras et m'a fait tomber par terre. Sans me contrôler, là j'ai crié :

Moi : Noooooon, pas là !! Je suis enceinte !!!!!!!!!

Lui : Quoi ?!!!!!!!

Moi : ..........

Lui : Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Moi : Je suis enceinte...

Lui : Quoi et depuis quand ?!

Moi : Je sais pas....

Lui : Mais depuis quand tu le sais ?!

Moi : Depuis quelques jours seulement...

Lui : Ah ouais !

Moi : ......

Lui : Pourquoi c'est que maintenant que tu ouvres ta bouche ?!

Moi : Mais je ne suis pas sûre à 100 %.

Lui : Comment tu le sais alors ?!

Moi : Parce que j'ai tous les symptômes !!

Lui : ................

Il m'a jeté un méchant regard et il est parti aussitôt, sans rien dire de plus.

Quand il est sorti je ne sais où, il sortait souvent la nuit et ne revenait que très tard, plus tard. Je suis allée dans la salle de bain passer un peu d'eau sur mon visage, etc., ensuite j'ai tourné en rond partout dans la maison. J'ai rangé comme une maniaque. A force de trop penser et de trop me poser des questions je devenais presque folle, je pouvais pas rester sans bouger. Après avoir fait le ménage comme une maniaque, j'arrêtais pas de monter et de descendre, d'entrer et de sortir dans toutes les pièces de cette maison. Puis au bout d'un long moment, je me suis mise à la fenêtre et je regardais les gens qui passaient tout en continuant à réfléchir et à me poser des questions, puis j'ai fermer la fenêtre et j'ai couru dans ma chambre. J'ai eu un déclic ! J'ai attrapé ma valise, ouvert le placard, j'ai commencé à y mettre quelques habits et puis je me suis mise à chercher mon passeport et mes papiers. Je trouvais rien ! Je commençais à paniquer. Je devais partir avant qu'il n'arrive ! Je cherchais de partout, dans les tiroirs, dans les placards, sur les étagères, dans ses vestes, partout ! Mais je ne les trouvais toujours pas !!

Je ne pouvais pas rester dans cette maison. Je ne pouvais plus supporter qu'il me frappe, je ne pouvais plus, pas.. Je n'avais pas le droit de mettre la vie de ce bébé en danger !! Je voulais me barrer d'ici, je ne voulais pas risquer ma vie et celle de ce bébé ! Je ne pouvais plus rester ici, il fallait que je parte. Je m'en foutais, je me disais que je me débrouillerais, je trouverais de l'aide forcément, et même si je n'en trouverais pas je me débrouillerais toute seule, je n'avais besoin de personne !! Pour ce futur bébé, j'étais dès à présent prête à tout !

Je commençais à m'énerver, à pleurer, à débloquer encore plus ! J'ai cherché de partout et je n'ai rien trouvé. Je me demandais alors comment j'allais faire sans mes papiers, comment allais-je rentrer en France ?

Je me suis laissée tomber par terre, près du lit. J'ai mis mes mains désespérément sur ma tête et j'ai versé des larmes, parce que j'en avais marre, parce que je ne supportais plus cette situation, parce que je trouvais injuste qu'on m'ait mariée de force, parce que je détestais Nadir quand il me frappait et qu'il m'obligeait à rester ici malgré moi, parce que Mohamed me manquait et que je me demandais ce qu'il devenait, (m'avait-il oublié ?), parce que je pensais à cet enfant dans mon ventre et qui peut-être ne verra pas son père et que je craignais son avenir avec Nadir.... Parce que ma vie (d'avant) me manquait tant, que je voulais retrouver malgré tout les bras de ma mère, retrouver le réconfort de mon père, revoir mes frères, me confier à ma cousine Sarah, reprendre mes délires avec mes amies... même le lycée me manquait, sa race ! La nostalgie du temps me prenait les souvenirs.... beaucoup de souvenirs faisaient surface là, tout d'un coup. 

Je ne voyais pas la fin de ce cauchemar dans lequel j'étais, je n'espérais plus rien. Alors que je pensais, mes mains derrière moi - c'est-à-dire sous le lit - , mes mains ont cogné quelque chose de dur, comme une petite boîte en métal. 

D'un bond, je me retourne et passe ma tête sous le lit. Il y avait une petite boîte en métal gris. Je m'empare aussitôt de la boîte, elle était fermée à clé. Je la secoue tout de même et il y avait un truc logé à l'intérieur. Direct j'ai compris.

J'ai couru à la cuisine. J'ai cherché tout et n'importe quoi pour ouvrir la boîte. Avec une cuillère je n'y arrivais pas, avec une fourchette pareil, un couteau aussi, dans la précipitation oui j'ai essayé tout ce qui me tombait sous la main. J'ai même attrapé une petite pierre qui se trouvait dans un pot de fleurs pour essayer de casser la serrure ! J'ai même essayé avec une petite barrette à cheveux, (dans les films ça fonctionnait toujours pourtant !) puis tellement j'étais énervée, je l'ai attrapée et je l'ai jetée super fort contre le mur ! J'ai recommencé plusieurs fois comme une folle, toujours plus fort, toujours plus bas. Je voulais que la serrure se casse, j'en pouvais plus, j'étais à bout. Puis je suis allée en courant me chercher un marteau, j'en étais persuadée, tout ce dont j'avais besoin était dans cette boîte !! A coups de marteau la serrure a fini par sauter.

Pas le temps de sauter de joie que je courais déjà me changer dans la chambre. Après ça j'ai attrapé ma valise. C'était fini maintenant, ça avait trop duré, fallait que je rentre chez moi, en France ! Fallait que je retrouve ma vie, je ferais ma vie seule s'il le faut, je dormirais dans la rue ! Ah, mais ça je ne pouvais plus le supporter sinon j'allais devenir complètement folle !!!

J'avais un peu de sous sur moi, je planifiais d'aller en taxi jusqu'à la gare et de prendre le train pour rejoindre une ville à côté où il y avait un aéroport aux destinations internationales. J'avais tout d'un coup un gros boum au cœur. Je pensais ça y est, tu vas retourner en France, tu iras voir Mohamed en premier. C'est tout ce que je pensais au début, retrouver Mohamed et le tenir dans mes bras, ne serait-ce que quelques minutes et lui dire que j'étais enceinte de lui, que je portais un bébé dans le ventre, notre bébé, le fruit de notre amour, le fruit de notre folie, le fruit de mon mariage arrangé, le fruit de notre séparation...

Avant de quitter la maison, j'ai soudain hésité à partir. J'ai été prise de nombreux doutes. J'hésitais grave à partir, je repoussais le départ puis finalement, j'ai été reprise par le besoin de partir à tout prix, maintenant, tout de suite avant qu'il ne soit trop tard. Nadir n'était toujours pas rentré et la nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà. J'attrape alors ma veste et commence à descendre les escaliers avec ma valise. Je n'ai pas regardé derrière moi en partant. Je savais que je risquais gros, que désormais je serais seule, que si je passais le seuil de cette porte j'allais me retrouver seule, que ma famille ne me le pardonnerait pas. 

Je descendais donc ces marches, sachant pertinemment que je m'en allais à présent faire ma vie à moi, seule pour un certain temps jusqu'à ce que Mohamed sorte de prison, que je devrais me débrouiller seule pour me loger, me nourrir, etc., que ma famille et moi c'était fini, que tout était fini..

Je suis alors arrivée devant la porte et ai enfin quitté la maison. J'avais le cœur qui battait fort, je me retenais de ne pas verser des larmes. 

J'ai alors empoigné fermement la poignée, et alors que je tournais la poignée, quelqu'un a frappé. 

J'ai eu la peur de ma vie. J'ai d'abord pensé que c'était Nadir, à une heure pareille ça ne pouvait être que lui ! Je me suis directement écartée de la porte, mais la personne derrière la porte qui - je le pensais - ne pouvait être que Nadir, continuait à frapper. C'était pas normal là, parce que Nadir avait les clés. Il ne frapper quasiment jamais.

Je me suis alors calmement approchée. La personne frappait de plus en plus fort. Ça y est j'en étais persuadée, à présent ce n'était pas Nadir.

J'ai ouvert alors la porte pour voir qui c'était, et là je tombe nez à nez avec un homme, la trentaine à peu près :

Moi : Salam. Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous voulez ?

Lui : Ah salam ma sœur, vous êtes bien Sultane ? La femme de Nadir *****

Moi : Oui !

Lui : Je viens vous apporter une triste nouvelle.

Moi : Quoi ? Qu'est-ce qu'il a ? Qu'est-ce qui lui est arrivé?

Lui : Il est à l'hôpital, il a eu un accident de voiture.

Moi : ............

Lui : Je suis désolé, vraiment.

Chronique de Sultane : Mariée de force quand mon coeur se meurtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant