CHAPITRE 14

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Je ne recevrais sa réponse qu'au bout d'un an seulement.....

Puis je suis allée la remettre à Sarah qui dormait dans la chambre juste à côté de la mienne. Je l'ai réveillée la pauvre, lui demandant qu'à son retour en France elle appelle Shayla et qu'elle lui remette la lettre pour que celle-ci la donne à Mohamed. Elle était d'accord, elle n'a pas posé de questions.

Le pire jour de ma vie est arrivé. On m'a mis cette robe blanche complètement affreuse que je n'avais même pas choisie.

Moi : Maman, tu peux leur demander de sortir ? Je veux te parler juste à toi.

Ma mère : D'accord. Allez, sortez de là cinq minutes, laissez-la respirer ! Sortez, allez ! Oui, toi aussi tu sors !!! Sortez tous !! Allez prendre l'air, il faut qu'elle respire un peu !

Tous le monde est enfin sorti. J'étais à présent seule avec ma mère.

Moi : Maman, je t'en supplie !!!!!!!!!! Maman, s'il te plaît !!!! Maman, regarde-moi. Je suis ta fille, oui ou non ???!!!!!!!!!!!!!!!

Ma mère : Bien sûr !

Moi : Alors ne me faites pas ça, s'il vous plaît !

Ma mère : Sultane, si on fait ça c'est pour toi bien. On ne veut que le meilleur pour toi, ma fille.

Moi : Je t'en supplie, maman ! Je veux pas, j'ai peur de lui !

Ma mère : Il ne faut pas !

Moi : Maman, si j'ai peur, je veux pas !! S'il vous plaît !!!! Me faites pas ça !!!! Maman !!! Aide-moi !!!!!!!!!!!! Faites pas ça... To,i s'il te plaît aide-moi !! T'es ma mère, tu peux me comprendre..................

J'ai supplié. J'ai imploré. J'ai crié. J'ai pleuré. J'ai espéré qu'un miracle se produise et que le mariage soit annulé. J'ai espéré que mes parents, ma famille changent d'avis. J'ai espéré ne pas me marier ce soir-là.

Ma mère n'a pas esquissé un geste envers moi, elle n'a rien fait pour me sauver, rien. Elle a détourné le regard, s'est retournée et est sortie, me laissant seule une fois de plus. 

Je ne pourrai jamais oublier ce regard-là, ce geste-là, ce comportement-là de ma vie, et ils resteront à jamais gravés dans ma mémoire. 

Je n'avais que 18 ans et dans ma tête j'étais encore une enfant, une gamine. Je voulais ma mère, comme quand un enfant de six ans réclame sa maman quand il a peur après avoir fait un cauchemar la nuit. Je voulais moi aussi trouver du réconfort auprès de ma mère et qu'elle agisse pour moi, même si je savais qu'elle ne pouvait rien faire pour moi. Je voulais qu'elle élève le son de sa voix et qu'elle dise quelque chose, qu'elle me montre qu'elle est de mon côté, pas du leur. Je voulais une alliée, quelque chose, je voulais avoir la preuve que dans ce putain de bas monde il y avait quelqu'un sur qui j'aurais pu compter en toutes circonstances ! Je voulais me dire que oui, certes je me mariais, que l'homme que j'aimais était en prison et que j'avais son enfant dans le ventre, et que malgré tout ça, il me restait ma mère, qui ne m'abandonnait jamais et qui était toujours près de moi ; même si elle ne pouvait rien faire, je voulais qu'elle essaye de faire quelque chose et qu'elle me dise qu'elle était d'accord avec moi... Je voulais voir que je comptais aux yeux de quelqu'un !

La negafa est alors rentrée dans la chambre. J'étais par terre, dans une immense robe blanche qui ne m'allait pas du tout, avec cette coiffure qui ne me représentait pas du tout, avec ces boucles qui pesaient lourd sur mes petites oreilles. Elle s'est précipitée vers moi :

Elle : Mais ma fille, il ne faut pas pleurer !!! Regarde-toi, tout ton maquillage a coulé, et ton mari va pas tarder à arriver ! C'est ça, c'est ta maman qui va te manquer, et ta famille ? Mais t'inquiète pas. Moi aussi j'ai pleuré le jour de mon mariage, mais ta famille tu la verras toujours, ne t'en fais pas pour ça. Va, tout va bien se passer, inch Allah.

Chronique de Sultane : Mariée de force quand mon coeur se meurtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant