26 and Already Divorced : Trompée

Je vous déteste !

 Aujourd'hui, j'ai envie de lui faire plaisir. Matthieu mérite d'avoir une femme aimante, qui s'occupe de lui comme un roi. Jusqu'à maintenant, il m'offrait des cadeaux, des voyages en amoureux comme le week-end dernier aux Maldives. Pas cher mais hyper significatif pour moi. Personne ne m'a jamais autant gâtée.

Depuis le divorce de mes parents quand j'avais seize ans, j'ai eu peur d'être déçue en amour surtout depuis "lui". Mon père négligeait ma mère, mais elle n'y était pas totalement pour rien. Il avait toujours soupçonné ma mère de le tromper, c'est juste qu'il n'avait jamais eu de preuves concrètes. Lydia Fernand est le genre de femmes qui aime être entretenues. La séparation lui a fait découvrir de nouveaux horizons, si vous voyez ce que je veux dire.

Elle pensait qu'en épousant un riche Américain sa vie serait mieux que celle qu'elle avait dans les bas-fonds de Stains. Malheureusement, elle ne s'attendait pas à ce que mon père abandonne sa vie bien tracée d'expert-comptable avec un des meilleurs cabinets d'expertise comme héritage à Boston pour elle. On a vécu 3 ans ici en France puis 12 ans à Boston avant de revenir en France puis 1 an plus tard, ils divorçaient.

Du coup, mon père a travaillé comme plombier et ma mère comme caissière à Aldi. Puis quand il est reparti vivre aux États-Unis, il a ouvert une entreprise de construction de bâtiments architecturaux plutôt pas mal à Chicago loin de son propre père à Boston et ma mère s'est mise à dormir à gauche à droite en quête de Sugar Daddy ou Sugar Boy. C'est grâce à son "activité" qu'elle nous nourrissait avec ma grande sœur, Hermionne.

Typique.

Hermionne est partie vivre en coloc avec ses copines. On étouffait avec les conneries de notre mère. Et moi, j'ai trouvé refuge chez mon homme.
Matthieu m'a épaté. Il a suivi les mêmes études que moi, dans la comptabilité. J'éloignais tout ce qui était masculin pour ne pas finir comme ma mère. Il a su grimper ma tour de Raiponce. On a étudié ensemble pendant 5 ans sur les 8 ans d'études, été diplômés ensemble et on a fini ensemble. C'était tellement évident comme le nez au milieu du visage qu'on était faits l'un pour l'autre. On s'est mariés juste après et ça fait maintenant deux ans.

Je voulais devenir comme mon père à l'époque mais quand j'ai rencontré Matt, je suis partie dans l'organisation d'événements comme les mariages. Je voulais voir des couples amoureux se marier et être heureux comme moi, je le suis.

Eh oui, j'ai gaspillé 8 ans de ma vie pour finir au final comme l'assistante de VG.

Pas vraiment gâché. Juste à un an près. Il faut dire que je suis rentrée à l'université à 17 ans.

J'en avais là-dedans.

Bref. Pour marquer le coup de notre deuxième anniversaire, j'ai décidé d'acheter des billets pour Chicago pour aller à la finale de son équipe préférée de football américain, les Chicago Bears. "Acheter" est un bien grand mot vu comment j'ai réussi à les avoir. J'ai tout préparé. J'ai appelé son chef pour lui demander trois jours de repos. On est censés partir demain, tôt puisque le match a lieu l'après-midi. J'espère que ça lui plaira. J'espère surtout que VG ne me donnera pas de travail en plus. Et pire, que mon père se comporte correctement avec Matt. C'est une manie chez les Stevenson de haïr ce qui est masculin et qui s'approche de trop près les deux uniques filles de la famille.

C'était jusqu'à cette scène...

— Je veux que tu sois dehors à mon retour. Emmène ton plan dégueulasse avec toi. Sois prêt pour signer les papiers du divorce, Matthieu Verblay. Quant à toi, dis-je en la désignant hargneuse, t'es là pire abomination qui soit. Tu me dégoûtes. On n'a plus rien à se dire ! Dis-toi que je suis morte pour toi. Il avait raison de te quitter, t'es qu'une traînée.
— Hazel !! hurle-t-elle avant de me gifler.

Je lui lâche un sourire mauvais.

— Je vous déteste. Vous êtes bien fait l'un pour l'autre. Toi restes dans ton cabinet au bord la faillite et toi, crève, pétasse !!

Et puis, cette autre scène...

Je tambourine à la porte comme une folle. Je ne peux plus me retenir.

— Je t'en supplie, ouvre cette sale porte !!! Papsi !! Je vais pisser sur ton paillasson ! Ça ne te suffit pas de me donner la mauvaise adresse ?!! PAPSIII !!!
— Dans ce cas, il serait dommage de vous tromper de paillasson, dit une voix grave derrière la porte.

Depuis quand mon père a une voix aussi rauque et sexy qu'elle en donne des frissons ?

***

Ma vie est un cauchemar. Ça ne pouvait pas être pire ? Si ?